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L'OTAN a commencé ses tueries à Syrte

La conférence de Paris entre le massacre de Syrte et la tentation algérienne
Mohamed Bouhamidi


Photo: La Tribune

Jeudi 1er septembre 2011

En choisissant le premier septembre pour sa conférence de Paris, le président français misait sur la symbolique. Enterrer un premier septembre 2011 un Etat né un premier septembre 1969 devait donner du sens à une agression coloniale qui n’arrive pas à se défaire de la manifestation de son contenu caché malgré tous les habillages et tous les cosmétiques démocratiques et de biens commodes droits de l’Homme à géométrie variable. Le caractère colonial et criminel reste si évident que Paris a demandé au CNT de reporter son «offensive» sur Syrte pour après la conférence. Même Sarkozy et les néoconservateurs européens, dont il a pris la tête, ne peuvent se permettre de discuter de la Libye alors que les émules du Ku Klux Klan passent à la mitrailleuse lourde les noirs rencontrés sur les lieux du massacre des blancs de la tribu de Kadhafi. Crimes racistes anti noirs  sur fond d’ethnocide des kadadfa. Le massacre est en cours et s’amplifiera à la hauteur de la peur qu’inspire la résistance libyenne. Sarkozy et ses amis ont jusqu’à présent réussi à cacher le crime que perpètrent actuellement, à Syrte, les avions de l’Otan. Massacre à huis clos dans une ville encerclée par les barrages des «rebelles» encadrés par les forces spéciales franco-britanniques et protégés par les avions de l’Otan. Déjà trois cent morts dans la ville la journée de lundi 29 août et déjà des dizaines de morts parmi les chefs des familles qui fuyaient la ville. Les médias, devenus les unités combattantes de la démoralisation de l’adversaire et de la pression psychologique sur l’Algérie et quelques autres pays récalcitrants face aux visées de la recolonisation, s’occupent activement du maquillage de l’opération. Si la résistance libyenne  ne rend pas les armes avant la fin de  l’Aïd, donc juste après la conférence de Paris, les rebelles trancheront par les armes. Notez la perversité de ce raisonnement à plusieurs tiroirs.  La résistance devient la cause de l’offensive et donc responsable de la mort des habitants de la ville martyre. Les kadadfa seront responsables de leur propre massacre. C’est exactement la ligne de conduite d’Israël à l’endroit des palestiniens et de Ghaza : les palestiniens payent pour leurs choix ou pour les élections ou pour leur origines ou pour leur existence ou pour leur respiration. Voilà qui dédouane la conférence de Paris du crime spécifique de décider pour les libyens de ce qui est bon pour eux et de partager les ressources en dehors de leur avis. L’accomplissement du crime sur les habitants de Syrte, son apothéose, va passer dans les médias dominants pour une tâche effectuée à contre cœur mais rendue nécessaire par l’entêtement des victimes. On fait déjà pleurer les gens sur ces gentils soldats israéliens qui avouent avoir tué les palestiniens par la faute des palestiniens. Le mécanisme est rodé et le suivisme des opinions européennes ne le montre que trop, surtout que le bonheur des compagnies pétrolières leur montre que la vertu de la démocratisation par les bombes sait rajouter à la «satisfaction du devoir accompli» la gratification bien matérielle du partage du butin immédiat des puits de pétrole et des richesses futures promises par le protectorat. Mais la conférence de Paris n’avait pour seul but le partage du butin. Elle devait légitimer l’agression par son résultat : la victoire sur Kadhafi: «on avait raison puisqu’on a gagné». En gros elle devait faire passer dans les évidences de notre nouveau siècle que les puissances euro américaines ont le droit de frapper partout où elles estiment qu’un pouvoir se conduit en dehors de leurs normes. C’est ce que soulignait ce haut militaire français au lendemain de l’adoption de la résolution 1973 dans un journal algérois : le cas libyen fera jurisprudence. À moins de tomber dans une naïveté puérile la conférence de Paris devait aussi marquer un tournant dans le «traitement» de l’Algérie. Vous croyez que le CNT était en mesure de menacer l’Algérie et de réitérer ses menaces sans la demande expresse de Paris ou sans sa permission explicite ? Vous croyez que cette fiction politico-militaire du CNT peut, à Doha, supplier l’Otan de ne pas l’abandonner  face à la résistance libyenne et au grand méchant loup de Kadhafi et, en même temps, menacer l’Algérie à partir de Benghazi ? Et cette menace n’a pas été un accident. Créature officielle de la France, le CNT, se serait trompé une fois pas deux car son maître l’aurait rappelé à l’ordre. La griserie de la victoire a donné des ailes à un président français nourri aux fantasmes du mac comme G. W. Bush était nourri aux fantasmes du cow-boy. Bernard Henry Lévy avait déjà commencé à préparer le terrain en désignant l’Algérie comme prochaine étape dans les grands chantiers des défis et des menaces que doit relever la démocratie. il nous fait même l’économie du choix de notre futur chef du CNT d’Alger : «L’un des rares opposants crédibles à la dictature Bouteflika en Algérie, mon ami Saïd Sadi, se fait insulter dans la presse de son pays et parfois, aussi, dans la nôtre.» (www.algerie-focus.com).L’amplification de ces menaces par notre presse néocoloniale, accompagnée de remontrances sur le ratage historique de la non reconnaissance du CNT n’est pas non plus un accident. Il reflète l’impatience des castes compradores au pouvoir et celle de  leurs prolongements dans l’opposition factice des «démocrates» et des «modernistes» devant les reports incessants du traitement de notre pays depuis ce fameux novembre des émeutes de l’huile relayées par la création de la CNCD décidée à marcher tous les samedis jusqu’au jour où les ambassades leur ont fait lourdement comprendre que les développements inattendues du cas libyen obligeaient leurs gouvernements à reporter «la révolution démocratique en Algérie». La «victoire» sur Kadhafi ramène aujourd’hui ce qu’elle devait rajouter dès le mois de mars dans la foulée de la liquidation de Kadhafi en trois coups de cuillères à pot : un élément déstabilisateur externe pour renforcer les forces finalement bien débiles de la CNCD. Elle donne en prime un prétexte démocratique bien fragile et particulièrement répugnant: l’accueil de madame Kadhafi et de sa fille qui devait accoucher. L’humanisme de la France et de sa créature le CNT libyen est tel qu’il entend poursuivre et châtier Aïsha Kadhafi dans la maternité qui l’a accueillie pour accoucher.
La responsabilité collective si rigoureusement appliquée en Algérie par les soldats français armés par l’Otan et si régulièrement appliquée par Israël dans les colonies Palestiniennes est, ici, érigée en droit de poursuite. Car c’est un droit de poursuite que la presse néocoloniale d’Algérie soutient de toutes ses forces. Et connaissant aujourd’hui la  «puissance militaire» du CNT qui supplie l’Otan de continuer à le porter contre son peuple, vous devinez bien qui est derrière la menace. Beaucoup de gens se sont indignés de ces menaces et de cet humanisme qui poursuit au-delà des frontières des proches de Kadhafi qui ne sont concernés par aucune accusation de crime. Mais des gens encore plus nombreux ont exprimé leur indignation quand le gouvernement algérien s’est rabaissé à expliquer son geste. L’indignation a été encore plus forte que notre ministre des A.E rencontre le représentant d’une fiction politique en marge des travaux d’une ligue arabe coupable d’avoir couvert l’agression coloniale de la Libye et qui légitimera demain  l’agression coloniale qui se prépare contre l’Algérie. Mais la morale, ici, est tout aussi mauvaise analyste que la colère est mauvaise conseillère. La France et sa créature de Benghazi, en multipliant menaces et pressions sur l’Algérie, veulent signifier à tout éventuel opposant ou résistant que sa famille, son clan, sa tribu, sa ville paieront pour lui et que nul sanctuaire ne leur est possible.
Le gouvernement algérien en reconnaissant de facto cette fiction, en se justifiant s’est enfoncé en annonçant que les proches de Kadhafi ne sont qu’en transit et montre les limites de ses capacités à défendre le principe d’un Etat national indépendant.  Limites que nous percevions  à travers le mystère d’une chaîne trois qui parlait de Tsahal déjà en parlant de l’armée israélienne et  qui a été tout au long de ces six mois d’agression  une caisse de résonance de l’AFP en répercutant le langage et le vocabulaire des agresseurs, en assénant tous les jours leur problématique et ce n’est pas quelques chroniques isolées qui pouvaient faire la différence dans la fureur du matraquage. Nous savions, tous, quelles pressions intolérables pèsent sur les composantes patriotiques du pouvoir.  Leur isolement rendra encore plus difficile la riposte à l’agression et les services euro-américains savent que ces composantes ne bénéficieront pas de grands soutiens populaires s’ils n’arrivent pas à corriger les orientations libérales qu’elles partagent en partie avec les composantes compradores. En bref, pour avancer avec le soutien populaire, ces composantes patriotiques et tout simplement nationales doivent rompre avec les politiques antinationales et antipopulaires du conteneur et de la casse industrielle. Les puissances étrangères et leurs relais compradores le savent si bien qu’en pleine crise régionale et en pleine crise du capitalisme, les deux, mènent une campagne surréaliste de défense de l’économie de marché et de casse de l’Etat national en contradiction avec les faits, chaque jour plus parlants et plus abondants, de la crise du système capitaliste.  Cela rajoute au devoir des forces nationales indépendantes du pouvoir  de clarifier et de mobiliser autour des enjeux de préservation de notre indépendance nationale au-delà de ce que peuvent les composantes patriotiques du pouvoir. Le fruit Algérie n’est pourtant pas encore tout à fait mûr. L’ambassadeur américain, qu’attendaient avec impatience notre presse néocoloniale et nos compradores pour  relancer la campagne des marches protégées par Sarkozy vers El Mouradia, a fait une déclaration qui les a douchés : les réformes en Algérie sont en bonne voie. Donc taisez-vous et rentrez à la maison. À la veille de la réunion de Paris le porte-parole réaffirme les solides relations avec Alger. Lisez plutôt : «Tout en condamnant cet acte terroriste, la porte-parole du département de Hillary Clinton a tenu également à réaffirmer que «les Etats-Unis et l’Algérie ont une solide relation bilatérale, et cette tragédie (l’attaque terroriste) souligne la nécessité de continuer à renforcer nos efforts conjoints en tant que partenaires pour combattre le terrorisme sous toutes ses formes ».» (www.algerie-focus.com). Dans ces grands moments de tensions autour de l’Algérie, les USA viennent de recadrer la France. Une fois de plus après la réunion d’Ankara. La  France de Sarkozy peut occuper le devant de la scène et tirer  quelques gratifications de son dévouement néo conservateur. Mais les USA continuent de décider de qui joue la pièce et ce qui s’y joue. Ce faisant les USA exécutent leur propre plan de mise à genoux de l’Algérie et de démolition de notre Etat national. On peut déjà mettre au panier, pour l’instant, les menaces du CNT  et celles de la France et celles de la presse néocoloniale. Il restera le 2 septembre une réunion du plus pur style des conférences de partage colonial de la fin du 19ème et du début du 20ème siècle en notant une grande différence. Avant, une seule puissance dominait plusieurs pays dont les populations dépassaient de loin la population de la puissance coloniale. Aujourd’hui, il faut une coalition de puissances coloniales pour briser un tout petit pays : l’Irak, l’Afghanistan, la Libye. Il restera surtout de cette conférence qu’elle se clôturera sur le début de la grande tuerie  de Syrte perpétrée par une coalition des racistes anti noirs du Ku Klux Klan de Benghazi, des ethnocidaires de l’Otan et des islamistes de la Cyrénaïque. Quelle ahurissante combinaison d’assassins entre BHL, le chef des caricaturistes  de notre Prophète (qssl), et ceux qui ne jurent que par lui et que ne peut expliquer que leur commune amour de l’économie de marché qui sait si bien marier sa réalisation dans le super marché ou dans le bazar.

Publié sur La Tribune

 

 

   

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Source : Ahmed Halfaoui

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