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Analyse
Quelle sera demain
la politique internationale des USA ?
Michel Collon
20 septembre 2008
Après Bush,
chacun espère un changement ou craint le pire. McCain ou Obama ?
Qu'est-ce que cela changera pour l'Irak, l'Afghanistan, la
Palestine, l'Afrique, le Caucase, Cuba ou le Venezuela ? Et dans
les relations avec les grandes puissances : Europe, Japon,
Russie, Chine ?
Nous ne
pensons pas que la politique internationale des Etats-Unis se
décide à la Maison-Blanche. En fait, l'élite US est actuellement
hésitante sur la stratégie à suivre dans les prochaines années.
Ce texte analyse les deux options qui s'offrent à elle. La crise
économique rend la question encore plus brûlante: comment les
Etats-Unis s'y prendront-ils pour rester la superpuissance qui
domine le monde ?
Ce texte
est extrait de notre livre Les 7 péchés d'Hugo Chavez
(chapitre 11 : Les Etats-Unis, l'or noir et les guerres de
demain) à paraître prochainement. Dans les pages qui précèdent,
ont été expliquées les raisons de l'ascension, puis du déclin
des Etats-Unis. Investig'Action a jugé urgent de publier déjà
cet extrait pour éclairer les débats en cours sur les élections
aux USA...
L'échec de Bush
Quel bilan peut-on tirer de cette guerre globale menée par
l'administration Bush à partir du 11 septembre ? Négatif.
Pratiquement partout...
En Afghanistan et en Irak,
les Etats-Unis ont déclenché deux guerres qu'ils ont été
incapables de gagner et qu'ils ne gagneront jamais. Bush aurait
bien voulu en déclencher une troisième contre l'Iran, mais trop
affaibli, il a dû y renoncer. Le but de cette guerre était
d'assurer à Washington le contrôle du pétrole. En cinq ans, il a
grimpé de 25 dollars à plus de 100 dollars, avec des
conséquences très négatives pour l'économie US et mondiale.
En Amérique du Sud, les Etats-Unis ont perdu, entièrement ou
partiellement, le contrôle de presque toutes leurs colonies :
Venezuela, Bolivie, Equateur, Uruguay, Paraguay, Argentine et
Brésil. Ne leur restent, à l'heure où nous écrivons ces lignes,
que le Pérou, le Chili et la Colombie.
En Afrique aussi, la résistance a marqué des points. Le Congo de
Kabila a refusé de se mettre à genoux. Et quand Washington a
cherché un endroit pour installer le centre de son nouveau
commandement militaire Africom, tous les pays ont poliment
refusé. Il a finalement fallu se rabattre sur le Maroc, au prix
de certaines concessions financières.
De même, en Asie du Sud, un
groupe de stratèges US s'inquiétait récemment de la montée des
résistances dans toute la région et proposait de renforcer la
'capacité de projection' des Etats-Unis en Asie du Sud. Dans
leur jargon, ça veut dire les moyens d'organiser des
débarquements militaires, des bombardements ou des coups d'Etat
soutenus. Mais il s'empressait de signaler qu'en raison de
l'impopularité des Etats-Unis dans cette région, il serait
impossible de trouver un pays pouvant accueillir le siège de
cette force US. (1)
Même chez les alliés
européens, la politique de Bush a provoqué des résistances.
Ainsi, au sommet de l'Otan à Bucarest, en avril, George Bush a
réclamé une nouvelle expansion pour intégrer cette fois
l'Ukraine et la Géorgie, deux pistolets braqués sur la Russie.
Mais il a essuyé un refus, ferme et public, de l'Allemagne, de
la France, de l'Espagne, de l'Italie, de la Belgique, de la
Hollande et du Luxembourg, peu désireux de se fâcher avec Moscou
qui fournit leur gaz. Steve Erlanger et Steven Lee Myers,
deux analystes proches du Pentagone, y ont vu « un échec
notable de la politique des Etats-Unis dans une alliance
normalement dominée par Washington » (2).
En Russie justement, le ton
monte. Moscou refuse l'installation sur le continent européen
des armes que les Etats-Unis appellent un bouclier antimissile :
« Si une partie du potentiel nucléaire des Etats-Unis est en
Europe (...), nous devrons avoir des cibles en Europe » (3).
D'ailleurs, en mai 2008, la Russie a testé un nouveau missile
intercontinental à têtes multiples, « en réponse aux actes
unilatéraux et infondés de nos partenaires », a déclaré
Poutine. Washington certifie pourtant que le bouclier
antimissile n'est pas dirigé contre la Russie, mais seulement
contre des Etats comme l'Iran. Mais Poutine rétorque : «
Aucun missile iranien n'a de portée suffisante. Il devient alors
évident que cette nouveauté nous concerne aussi nous, Russes. »
(4).
Tout comme la Russie, la
Chine n'a pas reculé non plus devant les multiples campagnes et
pressions organisées par Washington.
L'élite US se
divise
Il y a dix ans, Zbigniew Brzezinski, ancien conseiller du
président Carter et stratège le plus important des Etats-Unis,
publiait Le Grand Echiquier, sorte de mode d'emploi du «
Comment rester la seule superpuissance dominant le monde » (5) .
Il y expliquait, avec la brutalité de quelqu'un qui n'est plus
aux affaires, que Washington devait absolument affaiblir ses
rivaux : Russie, Chine, mais aussi Europe et Japon, et les
empêcher de s'allier entre eux. Diviser pour régner.
Aujourd'hui, quel est le
bulletin de George Bush, sur base des critères définis par
Brzezinski ? A-t-il réussi à affaiblir les grandes puissances
rivales ? Disons : mention assez bien en ce qui concerne le
Japon, assez bien (pour l'instant) en ce qui concerne l'U.E.,
mais mauvais en ce qui concerne la Russie, et très mauvais en ce
qui concerne la Chine.
Globalement, Bush a provoqué
tant de résistances que la domination des Etats-Unis s'est
affaiblie. Les secteurs qui l'avaient porté au pouvoir -
armement, pétrole, automobile, défense, compagnies
pharmaceutiques - constatent que les guerres de Bush n'ont
apporté ni de grands profits, ni de nouvelles zones
d'exploitation. En fait, elles ont coûté davantage qu'elles
n'ont rapporté. Et l'administration Bush s'est révélée être un
petit cercle restreint, pensant beaucoup à s'en mettre
personnellement plein les poches, mais incapables de finesse
tactique et de réelle vision à long terme.
Une fois l'échec devenu
évident, les divisions se sont exacerbées au sein de l'élite US,
et même de l'administration Bush. A partir de 2006, les néocons
ont dû céder du terrain. Ils ont dû accepter le remplacement du
ministre de la Guerre, Donald Rumsfeld, par Robert Gates, un
homme de la Trilatérale et de la tendance Brzezinski. Le nouveau
ministre a en quelque sorte admis la faiblesse du militarisme US
dans un discours prononcé devant les élèves de l'Académie
militaire de West Point : « Ne combattez pas à moins d'y être
obligés. Ne combattez jamais seuls. Et ne combattez jamais
longtemps. » (6). Puis, la commission bipartisane Baker -
Hamilton a condamné la tentative de Bush de remodeler le 'Grand
Moyen-Orient' comme étant irréaliste et elle a prôné au
contraire une approche plus tactique envers la Syrie et l'Iran.
Même au sein des services
secrets et de l'Armée, plusieurs frondes se sont déclenchées. En
décembre 2007, lorsque Bush a voulu préparer une attaque contre
l'Iran sous le classique prétexte des armes de destruction
massive, seize services de renseignement US ont surpris tout le
monde en publiant un rapport qui constatait que l'Iran avait
suspendu son programme nucléaire militaire depuis au moins 2003.
« Le déclin des
Etats-Unis est inévitable »
(Zbigniew Brzezinski)
Dans son livre, Brzezinski proposait une stratégie agressive et
machiavélique pour sauver l'Empire US. Mais lui-même, croit-il
que ça marchera ? Aussi surprenant que ça paraisse, la réponse
est : Non.
« A long terme, la
politique globale est vouée à devenir de moins en moins propice
à la concentration d'un pouvoir hégémonique dans les mains d'un
seul Etat. L'Amérique n'est donc pas seulement la première
superpuissance globale, ce sera très probablement la dernière. »
(p. 267)
La raison tient dans l'évolution de l'économie : « Le pouvoir
économique risque aussi de se disperser. Dans les prochaines
années, aucun pays ne sera susceptible d'atteindre 30% environ
du PIB mondial, chiffre que les Etats-Unis ont maintenu pendant
la plus grande partie du 20ème siècle, sans parler de la barre
des 50% qu'ils ont atteinte en 1945. Selon certaines
estimations, l'Amérique pourrait encore détenir 20% du PIB
mondial à la fin de cette décennie pour retomber à 10-15% d'ici
l'an 2020, tandis que les chiffres d'autres puissances -
l'Europe, la Chine, le Japon - augmenteraient pour égaler
approximativement le niveau des Etats-Unis. (...) Une fois que
le déclin du leadership américain sera amorcé, la
suprématie dont jouit aujourd'hui l'Amérique ne pourra être
assurée par aucun Etat isolé. » (p. 267-8)
« Une fois que le déclin
du leadership américain sera amorcé ». Brzezinski ne
parle donc pas d'une possibilité, mais d'une certitude. Il écrit
cela en 1997. Aujourd'hui, il est devenu clair que le
déclin est bel et bien amorcé. Le monde devient multipolaire.
Mais peut-être Brzezinski
est-il un pessimiste isolé ? Peut-être que les néocons qui ont
inspiré Bush sont plus 'optimistes', si l'on ose employer ce mot
? Eh bien, en fait, pas beaucoup plus. Dans le texte fondateur
de toute la politique de l'administration, le Project for a New
American Century (PNAC), rédigé en 1992 par Paul Wolfowitz et
ses amis, on trouve évidemment toute l'idéologie de la nouvelle
croisade militariste, mais aussi une remarque qui attire
l'attention : « Actuellement, les Etats-Unis ne rencontrent
aucun rival mondial. La grande stratégie de l'Amérique doit
viser à préserver et étendre cette position avantageuse aussi
longtemps que possible (...) Préserver cette situation
stratégique désirable dans laquelle les Etats-Unis se trouvent
maintenant exige des capacités militaires prédominantes au
niveau mondial. » (7).
« Aussi longtemps que
possible ». Ici aussi, donc, on ne croit pas qu'il sera
possible pour les Etats-Unis de rester éternellement les maîtres
du monde. Voilà bien un grand paradoxe. Le moment entier craint
les Etats-Unis. Mais les dirigeants US, eux, savent qu'ils sont
aux commandes du Titanic. Et pour sauver l'Empire autant
que possible, ils sont partagés entre deux options...
Deux options pour
sauver l'Empire
Quelle sera la politique internationale des Etats-Unis dans les
années qui viennent ? Le choix de tel ou tel président est
certes une indication. Mais pas décisive.
Rappelons que, durant la campagne présidentielle de 2000, George
Bush avait promis une politique internationale beaucoup plus
humble et moins interventionniste que son prédécesseur ! Tandis
que l'autre candidat, Al Gore, avait proposé un budget militaire
plus élevé que celui de Bush. Nous pensons que les grandes
orientations de politique internationale ne sont pas décidées
par les présidents, mais par les multinationales. En fonction de
leurs besoins du moment et de leur évaluation du rapport de
forces mondial.
Et justement, après le bilan
d'échec des années Bush que nous venons de décrire, l'élite US
apparaît assez divisée sur la marche à suivre. Comment se sortir
de cette situation délicate ?
La première option possible,
c'est l'option militariste. Les néocons de Bush l'ont incarné
ces dernières années avec la stratégie Wolfowitz. L'agression et
l'intimidation comme stratégie générale. Multiplier les guerres,
gonfler au maximum les commandes au complexe militaro-industriel
pour tirer la croissance et la domination des multinationales
US, pour intimider aussi les alliés et les rivaux.
L'autre option, c'est celle
défendue par Brzezinski et qu'il aime à appeler 'soft power' (le
pouvoir en douceur). D'autres parlent d'un 'impérialisme
intelligent'. En fait, il s'agit de réaliser les mêmes objectifs
des Etats-Unis, mais par des formes de violence moins directes,
moins visibles. En comptant moins sur les interventions
militaires US, très coûteuses, et davantage sur les services
secrets, les manoeuvres de déstabilisation, les guerres par pays
interposés, et sur la corruption aussi...
Cinq généraux de
l'Otan préparent un gouvernement mondial...
La première option consiste à militariser encore davantage la
vie politique et à multiplier les guerres. Bush au carré.
En janvier 2008, cinq
ex-généraux de l'Otan ont présenté un document préparatoire à
une rencontre au sommet de l'OTAN à Bucarest (8). Leurs
propositions révèlent une tendance absolument effrayante. Et ce
qui donne beaucoup de poids à leur document, c'est que tous
exerçaient, jusqu'il y a peu, des fonctions au plus haut niveau.
Le général John Shalikashvili était chef de l'état-major US et
commandant en chef de l'Otan en Europe, le général Klaus Naumann
dirigeait l'armée allemande et présidait le comité militaire de
l'Otan en Europe, le général Henk van den Breemen était chef de
l'état-major hollandais, les mêmes fonctions étant occupées en
France par l'amiral Jacques Lanxade tandis que Lord Inge
dirigeait l'état-major et le service de la Défense en
Grande-Bretagne. Rien que des grosses pointures. Et très
agressives, comme nous allons le voir...
Page 6 : « [Les auteurs]
proposent des pistes sur la façon de surmonter une rivalité
possible avec l'UE et de permettre à l'OTAN d'accéder à des
instruments non militaires. » Deux remarques. 1. En fait,
cette rivalité n'est pas seulement possible, elle est tout à
fait réelle. Dans quel sens voudront-ils la surmonter ? 2. Que
signifie pour l'Otan « accéder à des instruments non
militaires » ? S'agit-il d'obtenir une emprise plus forte
sur la vie civile des sociétés occidentales ?
Page 7 : « Afin d'initier
le processus, ils proposent d'établir un directorat réunissant
les Etats Unis, l'UE et l'OTAN. Il aurait pour mission de
coordonner toutes les opérations dans la sphère atlantique. »
Un super - gouvernement mondial, donc. Pour réaliser quels
objectifs ?
Les Cinq nous l'expliquent
page 42 : « Ce qui attend les alliés occidentaux, c'est la
défense proactive, soutenue sur le long terme de leurs sociétés
et de leur mode de vie. » 'Défendre notre mode de vie' fut
déjà un argument employé par le père Bush pour déclencher la
première guerre contre l'Irak. En fait, 'mode de vie' est une
façon hypocrite de désigner la domination des multinationales
sur la vie économique. Domination qui a pour effet de maintenir
la moitié de l'humanité dans la pauvreté. Le but des Cinq, est
bien d'employer les moyens militaires pour maintenir le fossé
riches - pauvres. Pour qui en douterait, on précise page 92 :
« Les objectifs de notre stratégie sont de préserver la paix,
nos valeurs, le libéralisme économique et la stabilité. »
Préserver la stabilité des
multinationales, donc. Et contre quel ennemi ? Les auteurs
fournissent quelques exemples de ce qu'il ne faut pas tolérer
dans le tiers monde. Page 52 : « Nous avons des exemples
moins importants d'aide non souhaitable : du Venezuela au régime
cubain ». Le gendarme mondial s'arroge le droit d'intervenir
partout contre tout pays posant des actes qui déplaisent aux
multinationales.
Mais parmi tous les
indésirables, quel est l'ennemi principal ? La réponse vient
page 44 : « La Chine est en mesure de faire grand tort aux
économies US et mondiale en s'appuyant sur ses énormes réserves
en dollars. » Et page 52 : « La Chine est en mesure
d'utiliser l'arme de la finance pour s'imposer en Afrique et
acquiert la capacité de l'utiliser à beaucoup plus grande
échelle - si tel est son choix. »
Voici donc les bons et les
méchants bien définis. Le libéralisme a besoin de l'Otan pour
s'imposer au monde entier. Et pour mener cette guerre
économique, de quels moyens l'Otan devrait-elle disposer ?
Le droit
international et l'ONU jetés par-dessus bord
En fait, les cinq généraux se sentent frustrés. Page 76 : «
L'un des principaux problèmes dans la conception stratégique
actuelle de l'alliance atlantique est que ses actions restent
essentiellement réactives plutôt que préventives, et sont
limitées à des moyens militaires. » Page 91 : « Or une
stratégie ambitieuse doit comprendre l'utilisation bien intégrée
de tous les leviers disponibles, qu'ils soient politiques,
économiques, militaires, culturels, sociaux, moraux, spirituels
ou psychologiques. »
Nous y voilà ! La Bande des
Cinq entend déborder de ses tâches militaires et exercer une
emprise sur le fonctionnement de la société civile. Au moins, le
droit sera-t-il respecté par ce nouveau gouvernement mondial ?
On en doute fortement... Pages 94-95 : « Un autre principe à
respecter est la légalité. Toute action doit être légitime,
autorisée et respecter le droit international. Voilà qui peut
représenter un handicap considérable lorsque l'adversaire n'a
aucun respect pour quelque loi que ce soit, mais agir
différemment signifierait en fin de compte appliquer la loi de
la jungle et miner notre propre crédibilité. Pourtant ce
principe n'empêche pas qu'il faille adapter le droit
international existant à un contexte international en constante
évolution... »
Dans cette citation, les
premières phrases servent de pommade, le véritable contenu vient
à la fin : 'adapter' le droit signifie en réalité le violer,
nier les principes proclamés jusqu'à présent. Après Abou Ghraib,
Guantanamo, la torture, les assassinats de chefs d'Etat, les
vols clandestins et les prisons secrètes de la CIA, nous
propose-t-on de combattre ces violations du droit ? Non, on
propose de les légaliser en 'adaptant' le droit.
Il faut rappeler que déjà
les deux guerres contre l'Irak et celle contre la Yougoslavie
ont violé le droit international, la charte de l'ONU et même la
propre Charte de l'Otan. Mais, précisément, c'est de la légalité
internationale que les Cinq veulent se débarrasser. Page 104-105
: « L'approbation des Nations - Unies peut ne pas être
nécessaire selon l'article 51 de la Charte des Nations - Unies
(légitime défense) et il est peut-être possible d'y renoncer au
terme de la Convention sur le génocide. »
« Vive la
guerre préventive » ! Même nucléaire.
On sera d'autant plus inquiet en lisant page 96 : « Ce qu'il
nous faut, c'est une forme de dissuasion par refus proactif, où
la préemption est une forme de réaction en cas de menace
imminente et la prévention une tentative pour reprendre
l'initiative et mettre fin au conflit. »
'Défense proactive', dans le
jargon des militaires, désigne la guerre préventive bien que
celle-ci soit interdite par le droit international. Ce terme
revient sans cesse dans le document des Cinq. George W. Bush
avait déjà invoqué une 'guerre préventive' contre le terrorisme.
Comme Hitler en son temps. Car les agresseurs se réfugient
souvent derrière le prétexte de prévenir un danger. En réalité,
le droit international a toujours interdit explicitement les
guerres prétendument préventives. Mais les craintes ne
s'arrêtent pas là...
Page 94 : « A première vue, l'arme nucléaire peut sembler
disproportionnée; mais si l'on tient compte des dommages qu'elle
prévient, il est possible qu'elle soit raisonnable. » Ici,
éclate toute l'immoralité des cinq bandits. La guerre nucléaire
est une atrocité et l'humanité n'a cessé de réclamer le
démantèlement de ces armes de destruction massive. Voici qu'on
prétend les justifier. Avec une hypocrisie qui ne peut tromper
personne : 'prévenir des dommages'. Totalement flou et sans
doute raciste : la vie des peuples adversaires ne vaut rien.
La vérité est que ces
généraux criminels, constatant que les bombardements classiques
ne suffisent pas à briser les résistances, et que les guerres
terrestres sont coûteuses et périlleuses pour les envahisseurs,
ces généraux criminels avancent l'arme nucléaire comme solution
au problème d'hégémonie mondiale des multinationales.
« Préparer les
esprits »
On le voit, la marchandise que la Bande des Cinq prétend nous
vendre est totalement pourrie et avariée. C'est pourquoi,
prévoyants, ils comptent travailler l'opinion par des campagnes
de propagande à long terme. Page 104 : « Ces mesures doivent
s'accompagner d'efforts proactifs et coordonnés de communication
dans les médias (...) Par ailleurs, cette campagne médiatique
pourrait préparer les esprits à une intervention armée. »
'Préparer les esprits' !
Bien sûr, ce n'est pas nouveau... Tirant le bilan de la guerre
contre la Yougoslavie (en 1999), qui fut le festival le plus
réussi de la désinformation organisée, un général de l'Otan
avouait, après la guerre, que de fausses informations avaient
été systématiquement balancées, tandis que les informations
gênantes étaient écartées ou marginalisées pour « anesthésier
les opinions ». Il résumait ainsi la philosophie de l'Otan :
« L'opinion, ça se travaille, comme le reste. » (9). A
chaque guerre, d'ailleurs, les généraux occidentaux engagent des
spin doctors, c'est-à-dire des agents publicitaires pour
vendre leur guerre et manipuler l'opinion. Mais cette fois, on
va beaucoup plus loin, il s'agit de toute une campagne à long
terme pour conditionner l'opinion...
Page 129 : « Il faut par
conséquent que l'OTAN développe une stratégie d'information qui
doit servir trois objectifs simultanément. Elle doit persuader
le monde que l'OTAN est une force du bien. Elle doit se déployer
avant que les adversaires commencent à répandre leurs
informations, c'est-à-dire que l'OTAN doit imposer sa domination
en matière de relations publiques. Elle doit gagner le coeur et
l'esprit des habitants des pays de l'OTAN (à la justesse de
l'attitude de l'alliance atlantique) mais aussi des populations
dans les pays où se passe l'intervention armée. »
« Imposer sa domination
en matière de relations publiques ». L'information est
conçue comme une guerre qui se gagne en éliminant les forces de
l'adversaire. Il ne s'agit pas ici d'accusations gratuites :
l'armée US a bombardé et emprisonné des journalistes d'Al-Jazeera,
l'Otan a bombardé la télévision de Belgrade (17 tués), le
Pentagone a préparé des plans pour éliminer les informations
gênantes sur Internet dont le caractère démocratique dérange
considérablement.
Un plan de
dictature mondiale
Au début de leur document, les cinq généraux annonçaient «
des pistes pour surmonter une rivalité avec l'U.E. » Comment
vont-ils s'y prendre ? En fait, ils utilisent le cadre de l'Otan
pour organiser la soumission de l'U.E. aux volontés de
Washington...
Page 137 : « Nous
considérons que les forces multinationales sont la clé d'une
modernisation rapide et peu onéreuse des forces de l'OTAN, mais
nous soulignons que cette option n'est possible que si les Etats
membres acceptent sans restriction que ces forces seront à la
disposition de l'OTAN pour toute opération autorisée par le
Conseil de l'OTAN. » Traduction : on obligera les armées
européennes à obéir aux décisions de l'Otan (actuellement,
l'unanimité est requise).
Le plan des Cinq procure
trois avantages aux Etats-Unis : 1. Intégrer des forces
européennes dans leurs guerres. 2. Reporter les coûts sur les
alliés. 3. Partager aussi l'impopularité.
Le caractère
antidémocratique des Cinq se manifeste clairement page 139 :
« Nous choisissons de ne pas formuler nos propositions pour la
réforme de l'UE de façon aussi détaillée que pour l'OTAN, et
ceci pour deux raisons : tout d'abord un nouveau traité qui
vient remplacer la 'constitution' désormais condamnée est
actuellement adopté en douce, de façon à éviter de consulter les
populations. »
Leur plan vise bien à rendre
impossible toute opposition. Page 144 : « Afin d'éliminer
toute source d'irritation, il pourrait être décidé que c'est
toujours d'abord au sein de l'OTAN qu'un point sera traité et
que les membres de l'OTAN qui sont aussi membres de l'UE
s'engagent à ne pas s'écarter du vote posé à l'OTAN quand le
point est abordé dans des instances européennes. » Donc, une
fois que l'Otan aura décidé, un pays européen n'aura plus le
droit de s'opposer.
En conclusion, ce plan de la
Bande des Cinq, préparé par des gens qui ont été au sommet du
pouvoir militaire mondial, indique une tendance significative
dans cette élite. Leur plan de super - gouvernement mondial à
trois (dominé en réalité par les Etats-Unis) jetterait à la
poubelle tout vestige du droit international, légitimerait la
guerre préventive et les armes nucléaires, organiserait la
manipulation systématique des opinions. C'est un plan de nature
fasciste.
Voilà une des deux options auxquelles l'élite des Etats-Unis
pense actuellement pour résoudre ses problèmes. L'autre est
incarnée notamment par Zbigniew Brzezinski dont nous avons parlé
plus haut...
« L'impérialisme
intelligent » ?
Les stratèges militaires US distinguent trois types de guerres
qu'ils peuvent déclencher : 1. Les guerres de haute intensité.
Il s'agit des affrontements entre grandes puissances du type des
deux guerres mondiales. 2. Les guerres de moyenne intensité.
Elles comportent aussi un engagement militaire US direct mais
contre des puissances beaucoup plus faibles. Comme l'Irak ou la
Yougoslavie. 3. Les guerres de basse intensité. Elles ne
comportent pas d'engagement militaire direct des Etats-Unis.
Ceux-ci s'arrangent pour faire se battre les autres. Ils
provoquent des conflits entre pays voisins, ou à travers des
mouvements paramilitaires ou terroristes.
Trompeur, le terme 'basse
intensité' peut donner l'impression que les dégâts sont
moindres. En réalité, ils ne sont moindres que pour les
Etats-Unis. Ainsi, la guerre dite de 'basse intensité' que
Washington a déclenchée contre le Congo (à travers les armées du
Rwanda et de l'Ouganda voisins, et diverses milices) a fait cinq
millions de morts et elle a paralysé le développement du Congo.
La stratégie Brzezinski, à
la différence de Bush, privilégie ces guerres de basse
intensité. Elle n'est donc nullement plus morale, mais se veut
juste plus intelligente.
Mais Brzezinski propose
aussi de recourir à d'autres formes d'intervention. Souvent, on
ne pense qu'à la forme la le plus visible de l'agression :
l'intervention militaire des Etats-Unis. En réalité, ils
disposent de toute une panoplie. Si on veut établir une
typologie complète, dans l'ordre d'intensité, on doit compter
les formes suivantes : 1. Corruptions des dirigeants locaux. 2.
Chantages sur ces dirigeants locaux. 3. Campagnes médiatiques de
diabolisation. 4. Déstabilisations diverses. 5. Embargos et
blocus commerciaux. 6. Coups d'Etat. 7. Provocations de
séparatismes. 8. Guerres par intermédiaires. 9. Bombardements.
10. Occupations terrestres. Toute une gamme de méthodes, on le
voit, et qui peuvent évidemment se combiner, mais qui
constituent toutes des agressions.
Bien sûr, tous les gouvernements US recourent à l'ensemble de
ces méthodes, et pas seulement à certaines. Mais le dosage et
les financements diffèrent.
Après les crimes commis par
Bush, on pourrait être tenté de se réjouir de voir un changement
de méthodes. En réalité, si Washington décide de changer ses
tactiques, il ne s'agira pas de pacifisme, mais seulement de
rendre la brutalité moins visible. Il faut rappeler que
Brzezinski, c'est l'homme qui a financé ben Laden en Afghanistan
pour piéger l'Union soviétique dans une guerre de longue durée,
coûteuse et briser son alliance avec le monde musulman.
Brzezinski est très fier de son succès et ne manque pas une
occasion de le rappeler.
Si les Etats-Unis décident
d'appliquer la stratégie Brzezinski, il y aura sans doute moins
de guerres directes. Et elles se feront le plus possible en
concertation avec les alliés. Ce qui permettra également de
mieux soigner l'image médiatique et la manipulation de
l'opinion.
Et surtout, en faisant travailler davantage la CIA, on
s'efforcera de remplacer les guerres menées directement par les
Etats-Unis par des guerres 'indirectes'. Faire se battre des
pays voisins en soutenant 'le bon' sous toutes sortes de bons
prétextes. Ce fut la méthode employée avec succès par Clinton
contre la Yougoslavie.
La méthode Brzezinski
présente deux avantages pour les Etats-Unis : 1. Elle leur
redonne un aspect plus présentable, pour rétablir leur autorité
morale. 2. En versant moins d'argent au complexe
militaro-industriel, elle permet d'aider davantage l'économie US
pour renforcer sa position concurrentielle face à l'Europe, la
Chine, l'Inde, etc...
Pour économiser sur les
guerres, la stratégie Brzezinski recourt davantage aux chantages
et aussi à l'action clandestine. Les chantages peuvent passer,
notamment, par l'utilisation des instruments du contrôle
économique global comme la Banque Mondiale, le FMI et l'OMC.
Institutions multilatérales mais dominées par les Etats-Unis et
permettant de dicter leurs volontés au tiers monde d'une manière
apparemment plus objective. Mais ce ne sera pas facile car la
Banque Mondiale et le FMI ont accumulé tant de haines là où ils
sont passés que les pays ont cherché des alternatives. L'idée
d'une Banque du Sud, lancée par Chavez, fait son chemin...
L'action clandestine,
c'est-à-dire la CIA, devrait aussi être utilisée davantage. Elle
permet de se débarrasser des gouvernements gênants avec des
investissements bien moindres.
Voilà pourquoi les tenants
de la stratégie de Brzezinski se définissent comme partisans
d'un 'soft power' ou 'impérialisme intelligent'. Le danger, avec
ce soft power, serait que la gauche se réjouisse d'être
débarrassé de Bush et diminue sa vigilance parce qu'il y aurait
- pendant un certain temps - moins de guerres directes. De sorte
que le mouvement anti-guerre international, qui connaît une
crise évidente, riposterait encore moins face aux stratégies
plus discrètes de l'Empire.
De toute façon, cet Empire
ne deviendra pas pacifique. Tôt ou tard, il relancera des
guerres à la Bush. Parce qu'en fait, l'élite US pratique un
cycle d'alternance entre les deux options...
Les présidents
passent,
les multinationales restent
Elles ne sont pas nouvelles, ces deux options, militariste ou
'intelligente'. Et il ne s'agit pas d'une opposition entre
républicains et démocrates. Parce que ces deux partis ne
représentent pas 'la guerre' et 'la paix', mais seulement des
électorats différents, et des tactiques différentes, et toujours
au services des multinationales. Ainsi, ce n'est pas un
républicain, mais bien un démocrate, Harry Truman, qui a
déclenché la guerre en 1950 contre la Corée et la Chine. Ce
n'est pas un républicain, mais bien un démocrate, John Kennedy,
qui a commencé la guerre contre le Vietnam en 1961.
Et ce n'est pas non plus un
vote populaire contre un vote bourgeois. Les multinationales US
financent toujours les deux candidats, plaçant leurs oeufs dans
les deux paniers. Mais on peut juger leurs préférences aux
montants versés. Au début des années 90, les multinationales
investissent des deux côtés, mais privilégient Clinton et les
démocrates à 58 %. A partir de 1996, au contraire, elles misent
sur les républicains à 67 %. Aux présidentielles de 2000, c'est
Bush qui est financé massivement. Et déclaré élu bien que le
scrutin ait désigné son rival Gore. Par contre, à la
présidentielle de 2008, les multinationales changent à nouveau
de côté et financent davantage Obama que son rival McCain.
De toute façon, le même
président peut changer de politique. Après la chute de l'URSS et
la fin de la guerre froide, Bill Clinton a d'abord baissé les
budgets militaires et les commandes au complexe
militaro-industriel dans l'espoir de relancer la machine
économique US en général. Mais, bien que la décision soit passée
quasiment inaperçue, le même Clinton, en fin de mandat, a
effectué un virage : « Le budget militaire des Etats-Unis
doit augmenter de 70 % » (10) Ce qui confirme ce qui a été
dit plus haut : les grandes décisions politiques ne dépendent
pas du caractère de tel ou tel président, mais bien de
stratégies décidées plus haut. Les présidents passent, les
multinationales restent.
La politique US
alterne les méthodes
Donc, on parlera plutôt d'une alternance dans la politique des
Etats-Unis. Après chaque grand revers, on constate un retour,
temporaire, au 'soft power'.
Après la défaite du Vietnam et la réprobation morale envers les
dictatures installées par Washington en Amérique latine, les
multinationales US ont porté à la présidence le gentil pasteur
Jimmy Carter avec de merveilleux discours sur les droits de
l'homme. Après la guerre froide et la première guerre contre
l'Irak, le président Clinton s'est efforcé d'embarquer les
Européens dans ses guerres et il a soigné la présentation
médiatique.
En fait, pour essayer de résoudre ses problèmes, la bourgeoisie
US a constamment hésité entre les deux options. Ou plutôt, elle
les a alternées : un peu plus de bâton, un peu plus de carotte.
Mais ses choix deviennent de plus en plus difficiles. Car aucune
méthode ne résout vraiment les problèmes.
A présent, après le
désastreux bilan de Bush, cette bourgeoisie US hésite entre les
deux options. Ou bien la fuite en avant, c'est-à-dire la guerre
tous azimuts. Ou bien un repli tactique, reculer pour mieux
sauter et réorganiser les méthodes d'action. La question n'est
pas tant de savoir quel président elle choisit, mais bien quelle
stratégie.
De toute façon, on n'est pas
certain que la stratégie Brzezinski soit, au final, moins
brutale que celle de Bush. Il est vrai qu'en 2008, il a critiqué
publiquement le président en disant qu'il était stupide de
vouloir attaquer l'Iran, parce qu'il ne pouvait pas gagner et
qu'une guerre serait nuisible à la situation d'Israël, au prix
du pétrole, et donc à l'économie US. Mais certains analystes
pensent que Brzezinski veut ménager l'Iran parce qu'il espère
retourner ce pays et le faire participer un jour à un
encerclement de la Russie. Voilà la puissance qui reste la bête
noire, l'obsession de l'auteur du Grand Echiquier.
Certains pensent que Brzezinski vise toujours à encercler et
affaiblir complètement la Russie, quitte à en découdre avec
elle. Sans oublier la Chine, devenue manifestement une cible
majeure. Dans cette hypothèse, le soft power se
transformerait en une apocalypse now.
Leurs solutions
aggravent le problème
Que la bourgeoisie US soit divisée sur la ligne à suivre,
découle du fait que les Etats-Unis ne sont finalement pas si
puissants qu'on le croit. Ni sur le plan économique, ni sur le
plan militaire. A chaque fois que les dirigeants des Etats-Unis
ont cru avoir trouvé une solution, il s'est avéré après un
certain temps que cette solution aggravait le mal.
Par exemple, dans les années
80, pour échapper à la récession, les multinationales US ont
foncé sur l'Amérique latine et d'autres régions du tiers monde,
faisant main basse sur leurs matières premières, leurs
entreprises, leurs marchés. Mais comme cette offensive
néolibérale a tellement appauvri ces pays, elle a provoqué des
catastrophes économiques, donc des résistances de plus en plus
fortes et l'Amérique latine a viré à gauche. A partir de 1989,
Washington a déclenché une guerre globale pour s'assurer le
contrôle absolu du pétrole. Mais le pétrole lui a échappé de
plus en plus. A partir de 2001, Bush a déclenché sa guerre
contre le prétendu Axe du Mal, mais il n'a réussi qu'à renforcer
les résistances dans toutes les régions.
Les Etats-Unis paraissent
très forts, mais le sont-ils vraiment ? Avec tous leurs dollars,
toutes leurs technologies et tous leurs crimes, ils ont perdu la
guerre de Corée (1950) et celle du Vietnam (1961-1975), ils ont
dû se replier du Liban (1982) et de la Somalie (1993), ils
n'auraient sans doute pas gagné en Yougoslavie (1999) si le
président Milosevic avait accepté les combats terrestres, et ils
ont d'ores et déjà perdu en Irak et en Afghanistan, même s'ils
ne le reconnaissent pas encore. Ne sont-ils pas, effectivement,
comme on dit, un 'tigre en papier' ? Sur le long terme, les
peuples qui défendent leurs richesses et leur avenir, ne
sont-ils pas plus forts que les dollars et les missiles ?
Les Etats-Unis ont beau
dépenser à eux seuls plus que toutes les autres nations du monde
ensemble pour les budgets militaires, cela ne réussit plus à
leur assurer la suprématie mondiale. Ils sont eux-mêmes
victimes, si l'on peut dire, de leur contradiction fondamentale
: tout ce qu'ils font s'oppose aux intérêts de l'immense
majorité des habitants de cette planète, ils créent donc
eux-mêmes la force qui les abattra.
Une armée ne peut pas être
plus forte que l'économie qui la finance. Et la faiblesse
fondamentale qui empêchera les dirigeants US d'atteindre leur
but, c'est que l'économie US scie la branche sur laquelle elle
est assise. En sous-payant ses travailleurs, en délocalisant une
partie de sa production, en ruinant les pays du tiers monde qui
devraient être ses partenaires, elle ne cesse d'appauvrir ceux à
qui elle est censée vendre.
Ce problème, aucune des deux options, ni la militariste, ni l'
'intelligente' ne pourra le résoudre. Les militaristes
augmentent les dépenses et les résistances. Les 'intelligents',
s'ils diminuent la terreur diffusée par la guerre directe,
encouragent aussi la résistance.
Quelle que soit la tactique choisie, les Etats-Unis continueront
à porter la guerre partout dans le monde. Pour imposer leur
système économique et leurs intérêts. Il est urgent de recréer
un puissant mouvement pour la paix et la souveraineté des
peuples.
MICHEL COLLON
1er septembre 2008
SOURCES :
(1) John E. Peters, etc, War and escalation in South Asia,
www.rand.org/pubs/monographs/2006/RAND_MG367-1.sum.pdf
(2) New York Times, 3 avril 2008.
(3) Le Monde, AFP, Reuters, Le Figaro, 21 avril 2008
(4) Corriere della sera, 21 avril 2008.
(5) Michel Collon, Monopoly, EPO, Bruxelles, 2000. Epuisé, voir
copie gratuite à :
Brzezinski
(6) Le Soir (Belgique), 23 avril 2008.
(7) Project for a New American Century (PNAC), Rebuilding
America's Defenses, septembre 2000.
(8) Towards a grand strategy for an uncertain world, German
Marshall Fund of the United States,
www.gmfus.org/event/detail.cfm?parent_type=E&id=451
(9) Nouvel Observateur (France), 1er juillet 1999.
(10) Clinton Remarks on US Foreign Policy, 26 février 1999.
Les
liens entre l'économie et la guerre sont analysés dans le livre
"Bush le cyclone" :
Bush
le cyclone
Ce
livre répond notamment à la question "Qui commande à Bush ?" Et
donc au prochain président.
Ces
questions seront aussi abordées dans le prochain séminaire
organisé par Investig'Action les 8 et 9 novembre.
Infos :
magali.investigaction@gmail.com
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internationale des Etats-Unis,
la Russie, la Chine, l'UE, l'Irak, l'Afghanistan, Brzezinski,
Obama...
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