Plongée dans l'insécurité, elle perd
aujourd'hui son numéro “un”
Où va la Libye ?
Merzak
Tigrine
Mardi 28 mai 2013
Le président de l'Assemblée
nationale démissionnera aujourd’hui,
selon un de ses proches collaborateurs,
d’où le risque d’aggravation de la
situation en Libye, accusée d’être le
point de départ des groupes terroristes
activant dans la région du Sahel.
Le président de l'Assemblée, plus haute
autorité politique de Libye, va
présenter sa démission aujourd’hui,
après l'adoption d'une loi sur le
bannissement politique des anciens
collaborateurs de l'ancien régime
l'excluant d'office de son poste, a-t-on
appris auprès de son bureau. Mohamed al-Megaryef
“doit présenter mardi soir sa démission
devant les membres du Congrès”, a
indiqué hier à l'AFP un de ses
conseillers sous le couvert de
l'anonymat. Sans donner plus de détails
sur les raisons de cette démission, la
même source ajoute que “les membres du
Congrès général national (CGN) doivent
élire un nouveau président dans les
prochains jours”. L’information est
confirmée par l’agence de presse
officielle libyenne Lana qui cite une
lettre de la présidence du Congrès. Elle
a précisé que Mohamed al-Megaryef doit
annoncer sa démission ce soir dans un
discours. Il faut croire que l’avenir de
la Libye s’annonce des plus incertains
en raison de la situation sécuritaire y
prévalant, en plus des groupes
terroristes, qui y auraient trouvé
refuge pour attaquer les pays
limitrophes. Le président nigérien
Mahamadou Issoufou n’a pas hésité à
affirmer que les auteurs des deux
attentats-suicide perpétrés vendredi au
Niger, contre un camp militaire à Agadez
et contre un site du groupe nucléaire
français Areva à Arlit, “venaient de
Libye”. Il est revenu à la charge hier
pour déclarer que les islamistes
préparaient une “attaque” depuis le Sud
libyen contre le Tchad. “Pour le Niger
en particulier, la menace principale
s'est déplacée de la frontière malienne
vers la frontière libyenne. En effet, je
le confirme, l'ennemi qui nous a
attaqués à Agadez et Arlit vient du Sud
libyen, d'où parallèlement une autre
attaque est préparée contre le Tchad”, a
indiqué le président nigérien lors d'une
cérémonie d'hommage aux victimes de
l'attentat d'Agadez perpétré le 23 mai
par des groupes djihadistes. Ceci étant,
Mohamed Megaryef est donné pour
démissionnaire depuis l'adoption le 5
mai d'une loi controversée qui écarte de
la vie politique les personnalités ayant
occupé des postes de responsabilité sous
l'ancien régime, depuis le 1er septembre
1969, date d'arrivée au pouvoir de
Mouammar Kadhafi, jusqu'à la chute de
son régime en octobre 2011. Cette loi
avait été adoptée sous la pression de
miliciens armés exigeant l'adoption de
ce texte qui doit entrer en vigueur le 5
juin. Le texte exclut d'office Mohamed
Megaryef qui avait été ambassadeur en
Inde sous le régime de Mouammar Kadhafi
durant les années 1980, avant de faire
défection et rejoindre l'opposition en
exil. Elu en août à la tête du CGN issu
des élections du 7 juillet 2012, il n'a
pas échappé à cette loi malgré les
dizaines d'années passées dans
l'opposition et en exil. La loi devrait
exclure aussi d'autres membres du CGN
ainsi que des ministres et cadres de
l'administration. Né en 1940 à Benghazi,
Mohamed Megaryef avait passé 31 ans en
exil dont une vingtaine comme réfugié
politique aux Etats-Unis, avant de
rentrer au pays dans la foulée de la
révolte qui a mis fin au règne de
Kadhafi.
Copyright
©
1998-2013 Tous droits réservés
Liberte-algerie.com
Publié le 29 mai 2013 avec l'aimable
autorisation de Liberté Algérie.
Le sommaire de Merzak Tigrine
Le dossier
Libye
Les dernières mises à jour
|