L'opposition obtient le siège de la
Syrie à la Ligue arabe
Un autre sommet
arabe dans la division
Merzak
Tigrine
Mardi 26 mars
2013
En dépit des
réserves algériennes et irakiennes, la
Ligue arabe, sous l’impulsion du Qatar,
a décidé d’attribuer officiellement le
siège de la Syrie à l’opposition
syrienne, laquelle tentait de ressouder
ses rangs après la démission de son chef
et le conflit entre l’Armée syrienne
libre et le nouveau Premier ministre.
Sous la pression de la diplomatie
qatarie, la Ligue arabe a attribué la
représentation de la Syrie à la
Coalition nationale de l'opposition
aujourd’hui à Doha, lors du sommet
arabe, alors que les tiraillements
internes de ce principal groupe de
l'opposition ont entamé sa crédibilité.
Les réserves formulées par l’Algérie et
l’Irak n’ont finalement pas empêché la
Ligue arabe d’accéder à l'une des
principales demandes de l'opposition, en
décidant de lui attribuer le siège de la
Syrie, lui laissant le choix de “décider
de la forme de sa représentation au
sommet” de Doha. Dans une déclaration à
la presse, dimanche à Doha, à l'issue de
la séance du matin de la réunion des
ministres arabes des Affaires étrangères
en prévision du sommet arabe, le
ministre des Affaires étrangères, Mourad
Medelci, a exprimé les réserves de
l'Algérie sur l'octroi à l'opposition
syrienne d'un siège à la Ligue arabe,
précisant que cette position “participe
avant tout de la volonté de l'Algérie de
respecter les lois qui sont la référence
en matière d'action arabe commune”,
notamment la charte de la Ligue arabe.
La position algérienne est également
motivée par le fait que les contours de
l'opposition ne sont pas “clairement
définis”, a-t-il ajouté, estimant qu'il
ne s'agissait pas d'une question
cruciale, le plus important à l'heure
actuelle étant, a-t-il dit, de
rassembler les Syriens, toutes tendances
confondues, autour de la table du
dialogue pour qu'ils s'entendent sur les
moyens à même de restaurer la paix et la
sécurité en Syrie.
Ceci étant, cette décision de la Ligue
arabe est tombée en plein désarroi de
l'opposition, son chef, Ahmad Moaz
Al-Khatib, ayant annoncé dimanche à la
surprise générale sa démission, avant de
faire part hier sur sa page Facebook de
son intention de se rendre au sommet et
d'y prononcer un discours “au nom du
peuple syrien”. Pour rappel, la Syrie
dirigée par le président Bachar al-Assad
est suspendue de la Ligue arabe depuis
novembre 2011, après le début en mars de
la même année d'une révolte populaire
devenue rébellion armée sous l'effet
d'une dure répression. La Coalition
nationale a annoncé dimanche qu'elle
serait représentée au sommet par le
“Premier ministre” Ghassan Hitto,
qu'elle a chargé le 18 mars de former un
gouvernement visant à administrer les
territoires sous contrôle rebelle en
Syrie. Mais selon le représentant de la
Coalition au Qatar, Nizar Haraki, Ahmad
Moaz al-Khatib présidera en fin de
compte la délégation syrienne au sommet,
qui comptera huit membres, dont M. Hitto.
Le Premier ministre du Qatar, principal
bailleur de fonds de l'opposition, Hamad
ben Jassem Al-Thani, l'a publiquement
appelé à revenir sur sa démission.
En annonçant sa démission, le chef de
l’opposition syrienne a reproché à la
communauté internationale son inaction
face au conflit en Syrie, qui a fait des
dizaines de milliers de morts, et accusé
des pays soutenant l'opposition “de
tenter de contrôler la révolte”. Selon
un opposant, il reproche notamment au
Qatar d'avoir imposé l'élection de M.
Hitto, soutenu par les Frères musulmans,
face à un autre candidat soutenu par
Riyad, Imad Moustapha.
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Publié le 26 mars 2013 avec l'aimable
autorisation de Liberté Algérie.
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