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La «Flottille de la Liberté» en route vers Gaza
Jusqu'où ira
Israël dans ses menaces ?
Merzak Tignine
Dimanche 30 mai 2010
Déterminé à asphyxier les
habitants de Gaza, l’État hébreu a chargé ses forces navales
d’empêcher les bateaux composant la flottille de la “Liberté”,
dont le navire algérien Al-Djazaïr, chargés d’aide aux
Palestiniens, de desserrer le blocus.
La marine israélienne empêchera, de force
si nécessaire, la flottille internationale chargée d'aides à
destination de la bande de Gaza, au cas où elle tenterait de
s'approcher des côtes du territoire palestinien, a prévenu,
hier, un responsable gouvernemental israélien. Le porte-parole
du ministère des Affaires étrangères, Ygal Palmor, a averti :
“Nous tenterons de les empêcher de s'approcher des côtes de la
bande de Gaza de manière pacifique, mais s'ils cherchent à
passer en force, nous les bloquerons.” Ainsi, si les bateaux
refusent de rebrousser chemin, les forces navales israéliennes
se chargeront de les arraisonner et les diriger vers le port
israélien d'Ashdod, au sud de Tel-Aviv, avant d'interpeller les
militants et de les renvoyer dans leurs pays. Pour justifier cet
agissement, le responsable israélien affirme que “de l'aveu même
des organisateurs, il ne s'agit pas d'une opération humanitaire,
mais bel et bien d'un acte de provocation, visant à causer une
confrontation avec l'armée israélienne à des fins de
propagande”. Selon lui, “les organisateurs de cette opération
ont refusé toute coopération aussi bien avec Israël qu'avec
l'Égypte, l'Autorité palestinienne ou l'ONU. Ils mènent le monde
entier en bateau et leur seul objectif est de passer en force”.
Il assure que “toute l'opération est orchestrée par IHH, une
organisation islamiste turque impliquée depuis longtemps dans
des activités terroristes et en étroite collaboration avec le
Hamas”, qui contrôle la bande de Gaza. Pour rappel, la Fondation
pour les droits de l'homme et l'assistance humanitaire (IHH) est
une ONG turque dont les activités ont été interdites par les
autorités israéliennes, il y a plusieurs années, sous prétexte
qu'elles portaient atteinte à la “sécurité” de l'État hébreu. Il
n’en demeure pas moins qu’une responsable de la flottille
internationale chargée d'aides pour Gaza, actuellement au large
de Chypre, a affirmé hier qu'elle était déterminée à partir pour
l'enclave palestinienne, sous blocus israélien, malgré plusieurs
reports et les avertissements de l'État hébreu. La flottille est
composée de cinq navires, dont Al-Djazaïr, qui transporte
notamment des chalets et deux petits bateaux. L'aide acheminée
comprend 100 maisons préfabriquées, 500 fauteuils roulants
électriques, de l'équipement médical et des matériaux de
construction. Entre 700 et 800 personnes sont à bord, dont une
quarantaine d'hommes politiques européens et arabes. Elle se
trouvait hier matin dans les eaux internationales, au large de
Chypre, attendant toujours de pouvoir embarquer des députés
européens, ce à quoi s'opposent les autorités chypriotes. Cette
opération de secours a provoqué la réaction de la chef de la
diplomatie de l'Union européenne, Catherine Ashton, qui a appelé
vendredi soir à une fin “immédiate” du blocus de l'enclave
palestinienne de Gaza, afin de permettre l'acheminement de
l'aide. “Nous souhaitons réitérer l'appel de l'UE pour une
ouverture immédiate, prolongée et inconditionnelle des points de
passage pour permettre la circulation d'aide humanitaire, de
biens commerciaux et de personnes vers et en provenance de
Gaza”, a-t-elle déclaré dans un communiqué.
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Publié le 30 mai 2010 avec l'aimable autorisation de
Liberté.
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