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Ses deux fils sont dans une prison du
Caire et lui en détention à l'hôpital
Moubarak : du pouvoir absolu à la prison
Merzak Tigrine
Jeudi 14 avril 2011
Qui l’eût cru, Mohamed Hosni Moubarak, le raïs égyptien,
et ses deux fils, Alae et Gamal, qui représentaient, il n’y a
pas si longtemps, le pouvoir absolu en Égypte, sont derrière les
verrous et répondent de leurs actes devant la justice.
Le système Moubarak a été totalement
démantelé, comme en témoigne cette présence derrière les
barreaux de la prison de Tora au Caire, des deux fils du raïs,
son Premier ministre, son chef de cabinet et l’ex-président du
Sénat égyptien, en attendant que Hosni Moubarak les rejoigne une
fois qu’il quittera l’hôpital. Ainsi, deux mois après avoir
quitté les hautes sphères du pouvoir, ils sont appelés à rendre
des comptes devant la justice égyptienne. Vu les lourdes charges
retenues contre eux, notamment l'usage de la violence contre les
manifestants pendant le soulèvement de janvier et février
derniers, et enrichissement illégal, Moubarak et ses
collaborateurs risquent de finir leurs vieux jours en prison.
Selon des sources judiciaires, ils doivent répondre des
accusations concernant “l'utilisation de l'argent public” dans
le cadre de ces opérations anti-corruption. Moubarak, qui a
régné sans partage sur l'Égypte pendant trois décennies, est
traduit devant la justice suite aux incessantes réclamations des
mouvements qui ont mené la révolte anti-régime au début de
l'année. En effet, une manifestation réclamant sa traduction en
justice a rassemblé vendredi plusieurs dizaines de milliers de
personnes au Caire sur la place Tahrir, épicentre des
rassemblements qui ont fait chuter le raïs. L’ex-président
égyptien Hosni Moubarak et ses deux fils Alae et Gamal ont été
placés en détention pour 15 jours par la justice. Ils ont été
précédés par l’ancien Premier ministre Ahmad Nazif, l'ancien
président du Sénat et secrétaire général de l'ex-parti au
pouvoir Safouat El-Chérif et l'ancien chef de cabinet du
président, Zakaria Azmi. Les événements se sont précipités mardi
en fin de journée et dans la nuit, avec les annonces de
l'hospitalisation du président déchu, 82 ans, son interrogatoire
pour une enquête sur les violences contre les manifestants qui
ont provoqué son départ, et les mises en arrestation des trois
hommes. “Le procureur général Abdel Maguid Mahmoud a ordonné la
mise en détention préventive pour 15 jours de l'ancien président
Hosni Moubarak et ses deux fils dans le cadre de l'enquête sur
l'usage de la violence contre les manifestants pendant le
soulèvement de janvier et février”, a indiqué un porte-parole du
parquet. Il a indiqué que l'interrogatoire de l'ancien président
et de ses fils n'avait pu être mené au Caire, “pour des raisons
de sécurité”.
L’interrogatoire de Hosni Moubarak se poursuivra dans
l’établissement hospitalier, où il est placé en état
d'arrestation. Hier, une source des services de sécurité a
indiqué que les fils Moubarak étaient arrivés dans la matinée à
la prison de Tora, dans le sud du Caire. Et dire qu’avant la
révolte, Gamal Moubarak, l'un des principaux cadres dirigeants
du parti au pouvoir, le Parti national démocrate (PND), était
considéré comme le successeur désigné de son père. Son frère
aîné Alae, beaucoup moins présent sur la scène politique et
médiatique, a fait carrière dans les affaires. Pour rappel, le
président déchu était sorti de son silence dimanche pour la
première fois en deux mois pour défendre son “intégrité” et
récuser les accusations de malversations, se disant victime
d'une “campagne de diffamation”, dans une allocution sonore
diffusée par la chaîne Al-Arabiya.
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Publié le 14 avril 2011 avec l'aimable autorisation de
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