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Elections législatives aujourd'hui
Entre Kadima et le Likoud Israël balance
Merzak Tigrine
Tzipi Livni
Mardi 10 février 2009
Donné favori par les
premiers sondages, le Likoud version Netanyahou, s’est fait
rattraper, ces derniers jours, par le parti Kadima qui a rétabli
l’équilibre, d’où l’indécision caractérisant ce scrutin
législatif israélien, déterminant pour la suite des négociations
de paix avec les Palestiniens.
Le taux de 20%
d’indécis, selon les sondages, fait planer le doute sur les
résultats des élections législatives israéliennes d’aujourd’hui,
même si le Likoud demeure légèrement favori et le parti de
l’extrême droite de “Israël Beiteinou”, du député Avigdor
Lieberman, est susceptible de devenir la troisième formation au
Parlement. Quant au Parti des travailleurs, en nette perte de
vitesse, il est relégué en quatrième position. Ainsi,
Lieberman, dont le parti est crédité de 18 à 19 députés sur 120
à la Knesset, “pourrait être en mesure de déterminer qui sera le
futur Premier ministre”. Ceci étant, dans une campagne amorphe
où la sécurité du pays est au centre des débats, Netanyahu joue
la surenchère en assurant : “Avec un gouvernement sous ma
direction il n'y aura plus de tirs de roquettes ni de
contrebande d'armes qui pourront un jour atteindre Tel Aviv.”
Quant à Tzipi Livni, du parti Kadima, elle a aussi tenté de
parer les critiques sur sa droite en expliquant qu'elle n'était
pas liée à un plan du Premier ministre sortant Ehud Olmert
prévoyant un retrait israélien de la très grande majorité de la
Cisjordanie et un partage de souveraineté à Jérusalem-est.
“Chaque Premier ministre choisit sa voie, celle qu'il (Ehud
Olmert) a choisie n'est pas la mienne.” D’ailleurs, Roni Bar-On,
le ministre des Finances, un proche de Mme Livni, n'a pas exclu
une alliance avec Avigdor Lieberman, en déclarant : “C'est un
grand sioniste, il n'y a pas de raison de l'exclure d'une
coalition.” Pour ce qui est du Parti travailliste, Ehud Barak,
le ministre de la Défense et chef du parti, en difficulté dans
les sondages, mise, selon les médias, sur une éventuelle
libération de Gilad Shalit, un soldat israélien enlevé en 2006
et détenu par le Hamas dans la bande de Gaza, dans l’espoir de
refaire son retard.
Il n’en demeure pas moins que les analystes s’attendent à ce
qu’Israël vire à droite lors des élections aujourd’hui, du
moment que les derniers sondages donnent l'avantage au Likoud de
Benjamin Nétanyahou, partisan d'une ligne dure sur la paix au
Proche-Orient qui risque de mettre l'État hébreu en collision
avec le nouveau gouvernement américain.
Pour rappel, c’est à la suite de son incapacité à constituer une
nouvelle coalition autour de Kadima pour succéder au Premier
ministre Ehud Olmert, démissionnaire en raison de ses démêlés
judiciaires, que ce scrutin anticipé a été convoqué.
Selon les derniers sondages, les partis de droite réunis
pourraient récolter une majorité d'environ 65 sièges sur 120
dans la prochaine Knesset. Mais l'avantage du Likoud de
Netanyahou sur le Kadima de Livni s'est réduit : il n'aurait
plus que deux ou trois sièges d'avance. En outre, les indécis
seraient encore un quart des 5,3 millions d'électeurs
israéliens... Mais même si Kadima double le Likoud au poteau et
que le président Shimon Pérès confie à Tzipi Livni le soin de
former un gouvernement, elle se retrouvera dans la même
situation qu'il y a trois mois, contrainte à s'allier avec les
partis les plus à droite, dont elle avait refusé les exigences
la dernière fois. Le virage qu'Israël prendrait en élisant
Netanyahou est à l'opposé de celui que les États-Unis ont pris
avec Barack Obama. “C'est malheureux”, estimera Mohammed
Shtayyeh, directeur du Conseil palestinien pour le développement
économique, qui soulignera :“Quand il y a une atmosphère
positive aux États-Unis, Israël s'engage sur une voie négative.”
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Publié le 10 février 2009 avec l'aimable autorisation de
Liberté.
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