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RIA Novosti
Proche-Orient: l'administration Obama
apprend à écouter
Maria Appakova
Photo RIA Novosti
Mercredi 28 janvier 2009 George Mitchell, émissaire spécial
américain pour le Proche-Orient, a entamé son premier voyage
dans la région. Au cours de sa tournée, M. Mitchell visitera
Israël et Ramallah, capitale administrative de la Palestine
contrôlée par Mahmoud Abbas. Il se rendra également en Egypte,
en Jordanie, en Arabie Saoudite et fera escale dans deux
capitales européennes, Paris et Londres, qui sont, ces derniers
temps, les joueurs les plus actifs dans le règlement de la crise
au Proche-Orient. Pour que sa visite soit complète, il ne reste
qu'à se rendre à Moscou et à rencontrer les représentants du
Hamas (pour l'instant, George Mitchell ignore ouvertement Gaza
où le pouvoir appartient à ce mouvement). En ce qui concerne la
capitale russe, il est peu probable qu'elle soit
intentionnellement rayée de la liste des villes à visiter, mais
cela signifie alors que les Etats-Unis refusent de considérer
Moscou comme un des partenaires prioritaires sur les problèmes
proche-orientaux.
La nouvelle administration américaine se trouve devant un
difficile dilemme: traiter - ou non - avec le Hamas.
L'administration Bush avait ostensiblement désavoué le Hamas
après la victoire remportée par ce mouvement aux élections
législatives en 2006, en exacerbant considérablement la tension
dans les rapports interpalestiniens. En fin de compte, cela
provoqua la rupture totale entre le Hamas et le Fatah, entre la
bande de Gaza et la Cisjordanie. L'attitude de Barack Obama est
encore incertaine.
"L'Amérique tient à la sécurité d'Israël, elle soutiendra
toujours son droit à l'autodéfense", a déclaré Barack Obama, en
rappelant que le Hamas avait tiré, depuis de nombreuses années,
des roquettes sur les citoyens innocents d'Israël. Il a énuméré
ensuite les exigences habituellement avancées aux islamistes:
renoncer à la violence, reconnaître le droit d'Israël à
l'existence et tous les accords de paix palestino-israéliens
intervenus antérieurement. Les exigences formulées aux
Israéliens sont suivantes: retirer les troupes de la bande de
Gaza et ouvrir les postes de passage entre la bande et le monde
extérieur. En outre, Barack Obama a annoncé son soutien au
gouvernement dirigé par Mahmoud Abbas.
Ces propos ont certainement suscité immédiatement une
réaction négative du Hamas. Barack Obama ne se distingue en rien
de George W. Bush, ont résumé les islamistes. Cette conclusion
est juste, mais, peut-être, un peu hâtive. Le jour du départ de
son émissaire, Barack Obama a accordé sa première interview à
une télévision étrangère à la chaîne arabe Al-Arabiya. Le
nouveau président américain a dit dépêcher son émissaire George
Mitchell au Proche-Orient avec pour consigne de "commencer par
écouter" et de lui rendre compte de la situation. Selon lui, les
Etats-Unis commencent trop souvent par dicter les choses dans
les affaires internationales.
En ce qui concerne le Proche-Orient, il convient de signaler
que, si Barack Obama voulait trouver un homme sachant écouter,
le sénateur George Mitchell est le meilleur choix possible. Il
connaît le Proche-Orient non pas par ouï-dire. En 2001, il était
artisan d'un plan de réconciliation des parties qui fut ensuite
revu et inclus, avec d'autres initiatives de paix, dans la
feuille de route du règlement palestino-israélien. Ce plan fut
approuvé, pour l'essentiel, par les deux parties engagées dans
le conflit, mais de même que les autres propositions en ce sens,
il n'a toujours pas été mis en oeuvre.
Les opinions exprimées dans cet article sont laissées à la
stricte responsabilité de l'auteur.
© 2008 RIA Novosti
Publié le 29 janvier 2009
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