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RIA Novosti
Condoleezza Rice a consulté des pays
arabes sur l'Iran
Maria Appakova
Photo RIA Novosti
Jeudi 18 décembre 2008. Plusieurs rencontres sur l'avenir du
Grand Moyen-Orient viennent de se dérouler cette semaine au
quartier général de l'ONU, à New York. Une rencontre
particulièrement intéressante a eu lieu entre les membres du
Conseil de sécurité (auxquels était associée l'Allemagne) et les
représentants d'Etats arabes, sur le thème de l'Iran. C'était en
effet la première fois que les Occidentaux invitaient les Etats
de la région à discuter de la thématique iranienne dans un cadre
aussi officiel. Outre les membres du Conseil de sécurité et
l'Allemagne, cette rencontre, organisée à l'initiative de la
secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, a associé des
représentants du royaume de Bahreïn, de l'Egypte, de la
Jordanie, du Koweït, de l'Irak, des Emirats arabes unis et de
l'Arabie saoudite.
La secrétaire d'Etat a souligné que cette discussion n'était
pas une tentative d'élaborer une stratégie commune concernant
l'Iran. La question se pose alors : pourquoi a-t-elle été
organisée ?
Selon le ministre des Affaires étrangères du royaume de
Bahreïn, Cheikh Khaled ben Ahmed Al Khalifa, cette rencontre
avait pour objectif de discuter de la sécurité régionale. Mais
du point de vue d'un Américain ou d'un Britannique, est-ce que
cela peut être possible sans discuter des moyens de pression sur
Téhéran ? Il n'est pas fortuit que le chef de la diplomatie
britannique, David Miliband, ait déclaré à la presse, juste
avant cette rencontre, que le programme nucléaire iranien était
de plus en plus souvent perçu comme porteur d'une menace pour
l'ensemble du Proche-Orient. Il n'est pas fortuit, non plus, que
le Qatar et Oman - les deux pays du golfe Persique qui
entretiennent les relations les plus étroites avec l'Iran -
aient refusé de participer à cette rencontre.
Globalement, cette rencontre visait à être utile à la
nouvelle administration qui se mettra en place d'ici un mois à
Washington. Les pays de la région souhaitaient porter à la
connaissance des membres permanents du Conseil de sécurité et de
tous les autres Etats une idée simple : lorsque vous discutez de
l'avenir du golfe Persique et de l'Iran, nous avons notre rôle à
jouer et notre mot à dire. Et c'est bien compréhensible : on se
souvient encore de la manière dont les événements se sont
déroulés autour de l'Irak. Et même si Rice nie avoir discuté
d'une stratégie commune concernant l'Iran lors de cette dernière
rencontre, cette discussion sera dans une grande mesure
inévitable si, naturellement, le président américain
nouvellement élu souhaite parvenir à des résultats dans cette
direction.
Barack Obama peut engager le dialogue avec Téhéran à partir
de zéro. Autre chose est de savoir si les Américains, durant ces
années, ont appris à mieux comprendre l'Iran et le
Proche-Orient. Beaucoup de choses dépendent de cela. Est-ce que
ceux qui sont au pouvoir aujourd'hui à Téhéran ont besoin d'un
dialogue avec l'Occident ? Car ce dont il est question, en
l'occurrence, c'est non seulement que l'Iran renonce à son
propre programme nucléaire, mais aussi qu'il cesse de soutenir
plusieurs forces régionales, notamment le Hamas palestinien et
le Hezbollah libanais. Au total, cela signifierait, pour l'Iran,
renoncer aux moyens d'influence dont il dispose actuellement.
S'il y renonce, il perd la possibilité de manipuler les
événements au Proche-Orient et, au final, il cesse d'être l'Iran
qu'il est aujourd'hui.
Dans ce contexte, Obama aura vraisemblablement besoin de
l'aide, des conseils des pays du golfe Persique et des autres
Etats arabes. Non pas pour élaborer une stratégie contre l'Iran,
mais pour élaborer une stratégie, quelle qu'elle soit.
Les opinions exprimées dans cet article sont laissées à la
stricte responsabilité de l'auteur.
© 2008 RIA Novosti
Publié le 19 décembre 2008
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