PCN-AMKP
La lutte contre le
régime islamiste d'Erdogan passe aussi
par l'Allemagne !
Luc
Michel
Dimanche 23 juin 2013
Luc MICHEL
Avec PCN-AMKP – PCN-SPO – Belga - AFP /
2013 06 22 /
https://www.facebook.com/PCN.AMKP
La lutte contre le régime autoritaire
des islamistes « néo-ottomans » de l’AKP
passe aussi parl’Allemagne. Où se trouve
la plus grande communauté turque
immigrée de l’UE.
L'Allemagne abrite en effet la plus
grande communauté turque des pays de
l'Union européenne et de petites
manifestations y ont eu lieu
précédemment en solidarité avec les
opposants au gouvernement
islamo-conservateur d’Erdogan.
COLOGNE : 80.000 PERSONNES DEFILENT
CONTRE ERDOGAN !
Jusqu'à 80.000 personnes, répondant à
l'appel de la communauté islamique
alévie (une des sectes de l’Islam, qui
regroupe une part importante des
musulmans en Turquie), ont manifesté ce
samedi à Cologne (ouest de l'Allemagne)
contre le gouvernement turc d'Erdogan,
ont annoncé les organisateurs du
rassemblement.
"Pour la tenue immédiate de nouvelles
élections", a lancé le
secrétaire-général de la Communauté
alévie d'Allemagne, Ali Dogan, pour ce
rassemblement anti-gouvernemental turc
qui s'annonce comme le plus important en
Allemagne depuis le début de la
contestation contre le Premier ministre
turc Recep Tayyip Erdogan. Les
manifestants, venus de toute l'Allemagne
mais aussi de France, de Suisse et
d'Autriche
- mais pas de Belgique, où l’AKP
par des contacts avec des politiciens
d’origine turque élus au sein des partis
social-démocrate PS et social-chrétien
CDH cadenasse la communauté immigrée
turque -, étaient réunis avec ce slogan:
"Taksim (le nom de la place d'Istanbul
devenue le symbole de la révolte anti-Erdogan,
ndlr), c'est partout. La résistance
c'est partout. Finissons-en avec la
dictature d'Erdogan".
L'alévisme constitue une branche
hétérodoxe de l'islam essentiellement
présente en Turquie. L'Allemagne, où
vivent quelque trois millions de Turcs
ou personnes d'origine turque, accueille
également quelque 500.000 Alévis qui se
présentent volontiers comme libéraux
notamment envers les femmes. De
nombreuses manifestations anti-Erdogan
se sont déroulées ces dernières semaines
en Allemagne, notamment à Berlin, en
parallèle à la fronde stambouliote.
BERLIN APPELE LA TURQUIE A RESPECTER "LA
LIBERTE DE MANIFESTER ET D'EXPRESSION"
Via Twitter, Berlin a appelé la Turquie
à respecter "la liberté de manifester et
d'expression", selon un tweett du
porte-parole du gouvernement allemand,
Steffen Seibert, diffusé dimanche
dernier. "Le gouvernement allemand
renouvelle sa mise en garde: la liberté
de manifester et d'expression doit être
garantie, les citoyens pacifiques
doivent être respectés", écrit Seibert,
réagissant aux derniers événements en
Turquie.
Dans un autre tweet, M. Seibert se
prononce en faveur de la "poursuite du
dialogue" en Turquie, ajoutant que "le
gouvernement allemand appelle à nouveau
toutes les parties à la raison".
Une lettre ouverte signée par une
vingtaine de personnalités célèbres du
monde artistique, dont le réalisateur
allemand d'origine turque, Fatih Akin, a
été adressée à la chancelière allemande
Angela Merkel, l'appelant à s'engager en
faveur de la fin de la violence en
Turquie, a indiqué leur porte-parole.
Deux des principaux syndicats turcs ont
annoncé dimanche une grève générale à
partir de lundi dans toute la Turquie
pour dénoncer les violences policières
contre les manifestants opposés au
Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, a
déclaré à l'AFP le porte-parole du
syndicat KESK. "Nous nous mettons en
grève demain (lundi) à travers le pays,
avec le (syndicat) DISK et d'autres
organisations", a indiqué Baki Cinar,
porte-parole du syndicat KESK. Des
médecins, ingénieurs, architectes et
dentistes se joignent à l'appel à la
grève.
Les organisations syndicales appellent
également à la fin "immédiate" des
violences policières. Ces syndicats
avaient déjà observé un grève mercredi
au lendemain d'une opération coup de
poing de la police pour vider la place
Taksim d'Istanbul de ses dizaines de
milliers de manifestants. Ce premier
appel à la grève générale avait été
timidement suivi. La Confédération
syndicale des ouvriers révolutionnaires
(DISK) revendique 420.000 membres et la
Confédération syndicale des salariés du
secteur public (KESK) 250.000 membres.
Le gouvernement islamiste juge
"illégale" la grève générale et menace
de sévir. A nouveau !
ERDOGAN PERD SON CALME ET … MENACE
L'ALLEMAGNE DE REPRESAILLES
Le ton est violemment monté dès ce
vendredi entre Berlin et Ankara, la
Turquie rejetant les critiques
allemandes sur la répression des
manifestations anti-Erdogan et y voyant
des menaces déguisées sur le processus
d'adhésion à l'Union européenne. Les
ambassadeurs des deux pays ont été
convoqués aux ministères des Affaires
étrangères respectifs.
Le ministre turc AKP des Affaires
européennes, Egemen Bagis, est même allé
jusqu'à menacer la chancelière Angela
Merkel de "réactions" côté turc si elle
ne revenait pas sur ses déclarations de
lundi. Elle avait alors qualifié de
"beaucoup trop dure" la répression
policière contre les manifestants
opposés au Premier ministre
islamo-conservateur, Recep Tayyip
Erdogan. "Il y a eu des images
effrayantes, sur lesquelles on pouvait
voir que l'on a réagi de façon beaucoup
trop dure, selon moi", avait notamment
déclaré Merkel dans un entretien à la
chaîne de télévision allemande RTL.
Ces propos avaient déjà été vertement
critiqués jeudi par M. Bagis, qui avait
accusé Mme Merkel d'utiliser la
situation en Turquie à des fins de
"politique intérieure", avec en tête les
élections législatives allemandes du 22
septembre. "Mme Merkel doit savoir que
ceux qui s'occupent de la Turquie
finissent mal. Regardez ce qui est
arrivé à (Nicolas) Sarkozy", avait
ajouté M. Bagis en rappelant la défaite
à la présidentielle de 2012 de l'ex-chef
de l'Etat français, notoirement hostile
à l'entrée de la Turquie dans l'UE.
En réaction à ces propos, le ministère
allemand des Affaires étrangères a
convoqué vendredi, en milieu de journée,
l'ambassadeur de Turquie à Berlin."Ce
sont des propos qui ont suscité une
grande incompréhension (et) notre
position va être exposée avec toute la
clarté nécessaire" , a expliqué le
porte-parole du ministère Andreas
Peschke. Il a également assuré que, du
point de vue allemand, il n'y avait "pas
de lien direct" entre la répression des
manifestations en Turquie et les
discussions avec l'UE, mais il s'était
empressé d'ajouter que "bien sûr, dans
la vie, tout est lié".
Ankara a également annoncé son intention
de convoquer un représentant
diplomatique allemand de haut rang dès
vendredi. "Si l'ambassadeur est à
Ankara, il sera convoqué aujourd'hui
(vendredi), sinon ce sera le numéro deux
de l'ambassade qui le représentera ou
alors nous attendrons que l'ambassadeur
revienne dans la capitale", a expliqué
une source diplomatique turque sous
couvert d'anonymat.
ISLAMISTES NEO-OTTOMANS ET CLUB
SOCIAL-CHRETIEN :
LES IDEOLOGIES SECTAIRES CONTRE LA
GRANDE-EUROPE
L’autoritarisme et la réislamisation
rampante de la Turquie par l’AKP, contre
l’orientation européenne d’Attaturk,
sert évidemment de prétexte à la
Démocratie-chrétienne germano-européenne
pour refuser l’intégration de la Turquie
dans l’UE. Pour les partisans de l’UE
conçue comme un « club chrétien », une
Europe-croupion ancrée dans le monde
atlantique, la dérive liberticide d’Erdogan
est … du pain-bénit.
La chancelière, comme son parti
conservateur de la droite CDU/CSU (Union
chrétienne-démocrate, Union
chrétienne-sociale), ont en effet
toujours affiché leur scepticisme au
sujet des négociations d'adhésion de la
Turquie à l'UE, accordant leur
préférence à un "partenariat privilégié"
(sic).
Dans le contrat de coalition
gouvernemental conclu il y a quatre ans
avec le Parti libéral FDP, elle avait
toutefois accepté que cette demande soit
« considérée comme un processus à
l'issue ouverte, pouvant déboucher ou
non sur une pleine adhésion de la
Turquie ». Mais sa position
anti-adhésion doit être réaffirmée dans
le programme de la CDU/CSU pour les
élections de l'automne, qui doit être
adopté précisément ce dimanche, au grand
dam d'Ankara.
Avant l'éclatement des troubles dans
plusieurs villes turques, la chancelière
avait semblé favorable, sans grand
enthousiasme on s’en doute, à
l'ouverture d'un nouveau chapitre de
négociations, mais des diplomates
européens ont indiqué que « l'Allemagne
et les Pays-Bas s'opposaient désormais à
cette nouvelle étape », invoquant « la
brutalité de la répression des
manifestations antigouvernementales »
qui agitent la Turquie depuis près de
trois semaines.
« Si un accord unanime des 27 n'est pas
trouvé lundi à Bruxelles, la conférence
intergouvernementale qui devrait donner
mercredi son feu vert à l'ouverture de
ce nouveau chapitre pourrait être
reportée », selon des diplomates
européens. Le gouvernement turc a, de
son côté, menacé il y a une semaine de
faire intervenir l'armée pour empêcher
d'éventuelles manifestations à Istanbul
et dans toute la Turquie …
Luc MICHEL
http://www.lucmichel.net/2013/06/23/pcn-amkp-la-lutte-contre-le-regime-islamiste-derdogan-passe-aussi-par-lallemagne/
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