FOCUS
Kurdistan syrien :
La réalité perce les médiamensonges de
l'OTAN
Luc
Michel
Jeudi 18 juillet 2013
PCN-SPO / Focus / 2013 07 18 /
Focus : Le fait du jour décrypté par Luc
MICHEL
pour le Service de Presse du PCN /
PCN-SPO
Lu sur le Fil de l’AFP (Paris)
Ce 17 juillet 2013 :
« Syrie: les jihadistes chassés d'une
localité kurde (…) Des combattants
kurdes syriens ont chassé les groupes
jihadistes affiliés à Al-Qaïda d'une
localité frontalière de la Turquie à la
suite de violents combats, rapporte
mercredi l'Observatoire syrien des
droits de l'Homme (OSDH). Les comités de
protection du peuple kurde (YPG) ont
expulsé les combattants du Front Al-Nosra
et de l'Etat islamique islamique en Irak
et au Levant (EIIL), représentant
Al-Qaïda en Syrie, ainsi que d'autres
groupuscules extrémistes de la localité
de Ras al-Ein, par laquelle les
jihadistes transitaient entre la Syrie
et la Turquie. »
# Grand revirement sur les médias de
l’OTAN concernant le Kurdistan !
Jusqu’ici les presstitutes des médias de
l’OTAN, pas à un médiamensonge de plus
ou de moins, évoquaient une nébuleuse
alliance entre les djihadistes de l’ASL
« pour défendre Alep », un fantomatique
axe ASL-PYD.
Comme Le Temps (Genève) de ce 27
juin qui désinformait sur de
fantomatiques « combattantes kurdes
gardant une position des rebelles à
Alep » (sic). « Les milices kurdes se
sont jointes depuis peu aux rebelles
syriens pour défendre cette cité clé du
nord du pays » (resic) écrivait au
mépris de toute réalité le fan club
suisse des Djihadistes.
POURQUOI LES MEDIAS DE L’OTAN CHANGENT
DE POSITION
Aujourd’hui, c’est la position inverse.
Ce qui en dit long sur la valeur des
« informations » des médias de l’OTAN.
Les presstitutes ont reçu leurs nouveaux
éléments de language. Voici la véritable
situation militaire – celle qui prévaut
depuis novembre 2012 ! – exposée. Mais
sur un autre registre de la propagande
occidentale. Voici donc un nouvel
intervenant médiatique : cet « Etat
islamique en Irak et au Levant » (al-Qaida
en Iraq), dont personne ne voulait
parler jusque là, et dont le nom est
jugé plus porteur pour effrayer le
lecteur européen, qui doit avaler ce
tournant médiatique.
Car ce qui a changé, c’est la rupture
entre les USA et leurs vassaux de l’OTAN
et les islamistes radicaux. L’attentat
contre le consulat US de Benghazi (1) et
l’ambassade de France à Tripoli (2) sont
la conséquence de cette rupture avec les
djihadistes. L’intervention de l’OTAN au
Mali – appelons les choses par leur nom
au-delà de la prétention de la France de
Hollande, pion qui se voit en acteur -,
le limogeage par Washington de l’émir
qatari
et les événements d’Egypte
résultent eux aussi de ces attentats. On
appelle çà un cercle vicieux …
MAIS QUELLE EST VRAIMENT LA SITUATION AU
« KURDISTAN SYRIEN » ?
Mais quelle est vraiment la situation au
« Kurdistan syrien » ?
Au nord, sur la frontière turque, les
djihadistes de l’ASL, en fait des
katibas du Front al-Nosra (al-Qaida en
Syrie), appuyés ponctuellement par des
forces spéciales turques motorisées,
font face depuis novembre 2012 dans de
violents combats aux milices kurdes du
PYD (le PKK en Syrie, qui l’a emporté
militairement et politiquement sur ses
rivaux kurdes) (3) …
Nous avons longuement analysé la
situation et les rapports de force au
Kurdistan (4) dans deux articles des 26
mai et 27 juin 2013.
J’y renvoie nos lecteurs (attention, il
s’agit de deux articles différents. Le
second, uniquement en Anglais n’est pas
la traduction du premier) :
>> COMBATS DJIHADISTES-PKK DANS LE NORD
DE LA SYRIE …
http://www.lucmichel.net/2013/05/26/syria-committees-combats-djihadistes-pkk-dans-le-nord-de-la-syrie/
>> THE FSA - AL-NUSRA DIRTY WAR IN NORTH
KURDISTAN, THAT WESTERN MEDIAS DO NOT
WANT TO SEE!
http://www.syria-committees.org/syria-committees-the-fsa-al-nusra-dirty-war-in-north-kurdistan-that-western-medias-do-not-want-to-see/
LES DERNIERS EVENEMENTS AU KURDISTAN
Mais revenons à notre actualité. «Les
combattants kurdes syriens ont en effet
infligé une cuisante défaite aux
« groupes jihadistes affiliés à
Al-Qaïda » - dixit l’AFP devenue lucide
(sic) - en les chassant d'une localité
frontalière de la Turquie après de
violents combats.
L’info est
rapportée ce « mercredi
l'Observatoire syrien des droits de
l'Homme (OSDH) », ajoute l’AFP. Car
voilà même l’officine de propagande des
services secrets britanniques MI5 et
MI6, basée à Londres, ce pseudo OSDH –
constituée d’un militant islamiste isolé
stipendié par l’OTAN et « réseau » (resic)
fantôme – qui monte en ligne pour
avaliser ce tournant dans la propagande
de l’OTAN !
Les comités de protection du peuple
kurde (YPG), branche armée du PYD,
émanation syrienne du PKK, « ont expulsé
les combattants du Front Al-Nosra et de
l'Etat islamique en Irak et au Levant
(EIIL), ainsi que d'autres groupuscules
extrémistes, de la localité de Ras al-Aïn
(nord) ». Notez que l’AFP confirme notre
analyse qui, depuis 2012, dévoilait la
concentration massive des djihadistes
dans les rangs de l’ASL.
« Ils les ont également chassés du poste
frontière, ce qui représente un revers
sérieux car les jihadistes avaient
transité un temps par ce point de
passage pour pénétrer en Syrie (…) Au
moins neuf combattants d'Al-Nosra et de
l'EIIL et deux combattants kurdes ont
été tués dans les combats en 24 heures
dans la ville. Les groupes (jihadistes)
ont été chassés de la ville et du poste
frontière », a précisé le soi-disant
OSDH, la voix de Tames House. « Les
affrontements ont commencé lorsque des
membres d'Al-Nosra ont attaqué une
patrouille de combattantes kurdes qui
sont cependant parvenues à s'enfuir », a
encore expliqué à l'AFP Rami Abdel
Rahmane, président et membre unique de
l'OSDH.
Selon les militants kurdes à Ras el-Aïn,
des combattants d'Al-Nosra, partisans
d'un islam rigoriste, faisaient pression
depuis le début du mois du ramadan sur
les habitants pour qu'ils observent le
jeûne, et s'en prenaient aux femmes ne
portant pas le voile, ce qui est le cas
des combattantes kurdes. Ajoutons que le
PYD, branche syrienne du PKK, est une
organisation marxiste-léniniste, où
fleure bon le matérialisme athée. Et que
les milices du PKK et du PYD comportent
de nombreuses unités féminines …
Depuis le début de l’agression contre la
Syrie il y a plus de deux ans, les
Kurdes (10% de la population), présents
essentiellement dans le Nord, tentent de
se tenir à l'écart du conflit, leur
objectif étant avant tout de conserver
le contrôle sur leurs territoires. Damas
a joué intelligemment sur cet objectif,
neutralisant une région momentanément
hors de son contrôle …
Luc MICHEL
http://www.syria-committees.org/luc-michel-focus-kurdistan-syrien-la-realite-perce-les-mediamensonges-de-lotan/
http://www.lucmichel.net/2013/07/18/luc-michel-focus-kurdistan-syrien-la-realite-perce-les-mediamensonges-de-lotan/
(1) Luc MICHEL, NI
FLEURS NI COURONNES POUR L’AMBASSADEUR
US TUE EN LIBYE !
sur
http://www.elac-committees.org/2012/09/12/elac-alac-committees-breaking-news-luc-michel-ni-fleurs-ni-couronnes-pour-l%e2%80%99ambassadeur-us-tue-en-libye/
(2) Luc MICHEL,
ATTENTAT CONTRE L’AMBASSADE DE FRANCE A
TRIPOLI : PARIS CONTINUE A PAYER CASH SA
POLITIQUE NEOCOLONIALE !
sur
http://www.elac-committees.org/2013/04/24/elac-alac-committees-attentat-contre-lambassade-de-france-a-tripoli-paris-continue-a-payer-cash-sa-politique-neocoloniale/
(3) le Parti de
l’Union Démocratique, le PYD (pour
Partiy Yekîtiya Democrat en kurde), «
branche » syrienne du Parti des
travailleurs du Kurdistan, le PKK (pour
Partiya Karkerên Kurdistan). Le PYD se
dit cependant aujourd’hui indépendant du
PKK.
Créé en 2003, le Parti de l’Union
Démocratique est la branche syrienne de
l’ancien PKK d’Abdullah Öcalan, « auquel
il est apparu préférable, pour surmonter
l'affaiblissement et les divisions
provoquées par l'arrestation et la
condamnation de son leader historique,
de se réorganiser en partis nationaux.
Regroupés sous le chapeau du Partiya
Yekîtiya Demokrat, d’où le sigle PYD
sous lequel il est connu, les militants
et les combattants syriens de l’ex-PKK
ont profité de la crise qui a éclaté en
Syrie en mars 2011 et, surtout, de la
bienveillance à leur endroit du régime
de Bachar Al Assad, pour revenir dans
leur pays. Avec l’aval et le soutien des
services de sécurité, ils se sont
imposés au détriment des autres partis
politiques et des coordinations locales
créées en soutien à la révolution, se
comportant en véritable "parti dirigeant
de l’Etat et de la société" kurde dans
la région », écrit Le Monde.
« Les bonnes dispositions du régime à
l’égard du PYD ont une explication.
Elles sont dues aux relations
historiques et aux échanges de bons
procédés qui ont fait durant longtemps
de la Syrie de Hafez Al Assad et du PKK
d’Abdullah Öcalan, des alliés contre la
Turquie ».
(4) Le Kurdistan de
Syrie est constitué de trois poches qui
ne communiquent pas entre elles et que
Damas a abandonnées au PKK-PYD depuis
juillet 2012. D’abord toute la région d’Afrin
au nord ouest d’Alep, puis de petits
territoires qui débordent du Kurdistan
de Turquie (sous la ville turque d’Urfa,
la région de Ras-Al-Aïn, Amude, Hassaké);
enfin le «bec de canard» de la Djézireh,
avec la ville de Kameshli, une ville
stratégique – pouvant être rattachée au
Kurdistan d’Irak – que Damas tient
toujours.
Photos :
Miliciennes du YPG. Une version kurde
des « 70 vierges » qui ne semble guère
ravir les djihadistes …
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