FOCUS
Un commandant de
l'ASL revendique
l'attentat sanglant de Beyrouth !
Luc
Michel
Mercredi 10 juillet 2013
PCN-SPO / Focus / 2013 07 10 /
Focus : Le fait du jour décrypté
par Luc MICHEL
pour le Service de Presse du PCN /
PCN-SPO
Lu sur le fil de la TV Al Manar
(Beyrouth)
Ce 9 juillet 2013 :
« Le groupuscule terroriste dit "Armée
Syrienne Libre" a revendiqué par la voie
de l'un de ses chefs
Bassam al-Dadah, l'attentat à la
voiture piégée qui a visé le centre de
la coopération islamique dans la
banlieue de Beyrouth, selon la chaîne de
la télévision al-Mayadine ».
# Une cinquantaine de personnes ont été
blessées par l’explosion d’une voiture
piégée ce mardi matin dans un parking
d’une banlieue chiite du sud de
Beyrouth. « Le plus sérieux incident
dans le fief du Hezbollah depuis son
implication dans le conflit syrien »
selon Le Temps. Selon un bilan
définitif, l'attentat a fait 53 blessés,
a indiqué le ministre libanais de la
Santé Ali Hassan Khalil. « Seulement 12
sont encore hospitalisés. Deux ont dû
subir une opération », a-t-il. L'agence
Reuters évoquait initialement plusieurs
morts mais l'information n'a pas été
confirmée. Des médias russes et roumains
évoquent eux cette nuit « sept morts ».
D'autre part, un inconnu a jeté un
grenade à l'alentour du camps Sabra des
réfugiés palestiniens près de Beyrouth,
acquis à Damas, faisant trois blessés,
selon l'agence nationale libanaise
d'informations.
UN ATTENTAT SANGLANT QUI VISE LE
HEZBOLLAH
« Vers 11H00 (08H00 GMT, ce mardi
matin), une voiture piégée a explosé
dans un parking près d'une coopérative
commerciale appelée le Centre de
coopération islamique à Bir al-Abed »,
un fief du mouvement chiite Hezbollah, a
expliqué une source militaire.
« Cette explosion dans son fief est le
défi le plus grave lancé au Hezbollah
depuis qu'il s'est engagé directement
dans le conflit syrien au côté des
forces du régime (syrien) » commente
Reuters. Auparavant, deux roquettes
avaient blessé quatre personnes le 26
mais dans la banlieue sud de Beyrouth.
Selon un photographe de l'AFP, « des
ambulances et des véhicules de pompiers
se sont rendus sur les lieux de
l'explosion. Une énorme fumée noire
s'élevait vers le ciel et les dégâts
semblaient très importants » dans ce
quartier résidentiel. « J'ai entendu une
forte explosion (...) Tout le monde a
paniqué. J'ai suivi les cris des gens,
mes employés ont couru vers l'endroit de
l'explosion parce qu'ils y ont de la
famille », a raconté un autre témoin,
Carole Mansour, propriétaire d'une usine
de chaussures située à une rue du lieu
de l'explosion.
« Je n'arrive pas à croire que quelqu'un
ait fait ça le premier jour du
ramadan! », a-t-elle lancé. Ceci pour
les soi-disants « bons croyants » que
prétendent être les djihadistes de l’ASL
…
Le ramadan a débuté mardi pour une
partie des chiites au Liban. Le jeûne
commence mercredi pour les sunnites et
jeudi pour le reste des chiites.
Aussitôt après l'explosion, des civils
appartenant au Hezbollah, munis de
talkie-walkie et arborant un bandeau
jaune au bras, se sont déployés dans le
secteur. « J'ai demandé à un boucher
s'il allait fermer, mais il m'a répondu:
+ce n'est rien comparé à 2006, c'est une
petite explosion. Nous voulons vivre+ »,
a encore raconté Mme Mansour.
A l'été 2006, le quartier avait déjà
subi des dégâts importants pendant la
guerre qui avait opposé durant 34 jours
le Hezbollah et Israël.
VERS UNE IMPORTATION DU CONFLIT SYRIEN
AU LIBAN ?
Le président libanais Michel Sleiman et
deux anciens Premiers ministres
sunnites, Najib Maikati et Saad Hariri,
ont condamné l'attentat. Alors que le
ministre de l'Intérieur Marwan Charbel
s'est rendu sur les lieux, des gens
furieux ont voulu s'approcher de lui
pour l'insulter et ont jeté des pierres
dans sa direction.
« Cet attentat intervient à un moment
d'extrême tension entre communautés »
commente Reuters. A Tripoli (Liban
nord), des hommes armés ont tiré en
l'air dans le quartier sunnite de Bab
al-Tabbaneh pour "célébrer" l'attentat
de Bir al-Abed et l'armée s'est déployée
pour ramener le calme.
Le conflit en Syrie divise profondément
les Libanais entre partisans et
opposants au président Bachar al-Assad,
exacerbant les tensions
confessionnelles. La plupart des
Libanais chiites, emmenés par le
Hezbollah, sont favorables à Bachar al-Assad,
allié du protecteur iranien. De même que
les nombreuses minorités libanaises qui
apprécient le système laïque et
pluraliste et la liberté de pensée et de
confession de la Syrie ba’athiste.
S'exprimant sur l'attentat, le chef de
l'Etat libanais Michel Soleimane a dit
que "le retour à ces actes condamnables
nous rappelle des pages sombres vécues
par les Libanais". Le Premier ministre
Tammam Salam a qualifié cet attentat
comme « un crime visant à insécuriser et
à déstabiliser le Liban », appelant le
peuple à « la vigilance et à la cohésion
nationale, face à ces complots ». Le
président du parlement libanais a
déclaré que cet attentat visait à
provoquer des séditions dans le pays.
Le ministre de l'Intérieur Marwan
Charbel a condamné cet attentat
"criminel", qui a, pour objectif, « de
créer la division et de saboter la
sécurité du pays ».
LA THESE OCCIDENTALE ET SIONISTE DE LA
« GUERRE DES CIVILISATIONS » INOPERANTE
Alors que dans le quartier chiite, les
accusations ont immédiatement été
dirigées contre l'Etat hébreu, le
ministre israélien de la Défense Moshé
Yaalon a affirmé que son pays n'était
pas impliqué dans l'attentat qui
résulte, selon lui, de la "lutte entre
chiites et sunnites".
Explication classique des médias de
l’OTAN et de leurs épigones sionistes
pour plaquer sur l’agression occidentale
le schéma de la « guerre des
civilisations », cher aux Neocons US et
aux Likudniks sionistes. Mais qui est
inopérant au-delà de la propagande
occidentale. La Syrie ba’athiste est un
état séculier et l’Armée Arabe Syrienne
est majoritairement composée de
sunnites.
Le Grand Mufti de la République
syrienne, le sunnite
Ahmad Badreddine Hassoune, lors
de notre rencontre à Beyrouth le 13 juin
dernier, insistait sur le fait qu’il
était « le Mufti de tous les Syriens »,
« y compris les non-croyants »
MALAISE ET FAUX SEMBLANTS CHEZ LES
OCCIDENTAUX ET LEURS MERCENAIRES DE
L’ASL
La « Coalition de l'opposition
syrienne » fantoche, stipendiée par les
occidentaux et les fondamentalistes de
Doha et de Riad, violemment hostile au
Hezbollah, a condamné l'attaque. « Viser
les civils est un acte criminel qui
s'oppose aux idéaux et principes de la
révolution » (sic), a-t-elle dit dans un
communiqué.
La France – qui arme la pseudo ASL et
dont les forces spéciales encadrent ses
katibas djihadistes en Syrie même – a
aussi « condamné avec la plus grande
fermeté l'attentat », en réitérant « son
engagement pour la stabilité du Liban et
son refus du terrorisme » (resic), selon
le ministère des Affaires étrangères.
La revendication à la TV al-Mayadine a
évidemment créé un malaise chez les
agresseurs de la Syrie. Malaise
perceptible au fait que les médias de
l’OTAN se sont fait fort discret ensuite
sur cet attentat sanglant. Bassam
el-Dada, un des commandants de l’ASL, a
aussi confirmé au site d’information
libanais el-Nashra qu’ « une brigade de
l’ASL a commis l’attaque dans la
banlieue Sud de Beyrouth ».
COMMENT EXPLIQUER CETTE DERIVE
TERRORISTE DE L’ASL AU LIBAN ?
Comment expliquer cette dérive
terroriste au liban, une de plus, de
l’ASL ?
Militairement l’ASL a perdu la partie.
Qusseir a été une grande défaite
stratégique. Homs est quasiment
totalement libérée et sa périphérie
sécurisée, créant comme à Qusseir une
nasse où sont pris au piège les
djihadistes. A Alep – dont l’ASL
contrôle encore 2 quartiers - se prépare
la dernière grande bataille. L’allié
islamiste turc a ses propres soucis. Et
sur la frontière nord, les gangs d’al-Nosra
se confrontent aux milices kurdes du PYD
(le PKK syrien), lassée de leurs
exactions.
A défaut d’une intervention occidentale
– que Moscou et Pékin ont clairement
interdite à l’OTAN, fixant leur propre
« ligne rouge » – la carte militaire est
perdue.
Plus grave, l’ASL a perdu ses soutiens
qataris. Et le Congrès US a bloqué les
importations d’armes lourdes que
l’administration Obama entendait
organiser largement. Selon Reuters,
citant des responsables de l'Agence de
la Sécurité Nationale US, la NSA , « le
Congrès vient de suspendre sa décision
au sujet d'une accélération de la
livraison d'armes aux rebelles
syriens ». Reuters ajoute que « cette
décision fait écho aux craintes de
nombreux représentants US de voir les
armes "létales" américaines tomber entre
les mains des extrémistes ». Ce sont
« les Comités du renseignement composés
de représentants et de responsables
sécuritaires qui auraient examiné
derrières les portes closes le projet du
renforcement de la livraison d'armes aux
rebelles et qui ont plaidé en faveur de
sa suspension ».
Voici donc pour les djihadistes de l’ASL
le temps des désespérados et de la fuite
en avant. Qui sera aussi celui des
réglements de compte crapuleux et des
vengeances personnelles. Et ceci vaut
encore plus pour les islamistes du Front
al-Nosra (al-Qaida en Syrie), intégrée
aux katibas de l’ASL dont elle constitue
au moins 70% des forces. Les islamistes
se sentent lâchés et trahis par leur
alliés occidentaux.
L’attentat de Beyrouth et sa
revendication par une faction de l’ASL
est sans doute la première manifestation
des soldats perdus de la soi-disant ASL
…
Luc MICHEL
http://www.lucmichel.net/2013/07/10/luc-michel-focus-un-commandant-de-lasl-revendique-lattentat-sanglant-de-beyrouth/
http://www.syria-committees.org/luc-michel-focus-un-commandant-de-lasl-revendique-lattentat-sanglant-de-beyrouth/
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