CEREDD
Géopolitique de la Jamahiriya libyenne
(2)
Luc Michel
Samedi 5 janvier
2013 2 / IVe
Partie – Conclusions 2003 -
Bibliographie
CEREDD / Centre
Européen de Recherche et d’Etude sur la
Démocratie Directe
Avec PCN-SPO - ELAC & ALAC Committees
Pour la réédition 2013 / 2013 01 04 /
______________________________
# Luc MICHEL :
LA LIBYE ENTRE MENACES DE GUERRE
ET CHANTAGES IMPERIALISTES
Réédition 2013.
Première édition in LE QUOTIDIEN DU PCN
- PCN-NCP’S DAILY NEWS -
EL DIARIO DEL PCN / Editorial du
N° 777 –
25 oct. 2003.
2 / IVe Partie –
Conclusions 2003 - Bibliographie
______________________________
# IVe Partie /
LE DOSSIER FABRIQUE DU « TERRORISME
LIBYEN »
ENTRE WASHINGTON ET PARIS, TRIPOLI FACE
AUX « CHANTAGES » IMPERIALISTES
C’est ce second axe
qui se révèle le plus périlleux. Car la
Libye doit traiter avec la France et les
USA à propos des victimes des attentas
terroristes de Lockerbie et du DC 10
d’UTA. Et la Libye doit aller à
Canossa. Car si la Jamahiriya refuse
légitimement – et nous y reviendrons –
de reconnaître une quelconque
responsabilité, directe ou même morale,
dans ces deux affaires, elle se voit
contrainte, pour se libérer des
dernières dispositions de l’embargo, à
traiter avec les victimes et à les
indemniser. Ce qu’un ministre libyen
qualifiait fort justement récemment de
« chantage » et de
« provocations ».
Dans une interview diffusée par la
chaîne satellitaire qatariote « Al-Jazira »,
le chef de la diplomatie libyenne Abdel
Rahman Chalgham a affirmé clairement le
18 août 2003 que son pays avait
« acheté la levée des sanctions »
en compensant les victimes de Lockerbie
et qualifié « d'inacceptable » la
position de la France dans cette
affaire. « Du point de vue libyen, il
ne s'agit pas de compensations mais d'un
achat de la levée des sanctions ».
« A cause des sanctions américaines,
nous perdons chaque année des milliards
de dollars et c'est faire preuve de
sagesse et de courage et servir notre
intérêt national que de payer la somme
de 2,7 milliards de dollars et de
refermer ce dossier », a-t-il encore
précisé.
Car là où la Libye entend faire un
geste humanitaire – et c’est une
organisation humanitaire et charitable
libyenne, la « Fondation Kadhafi »,
dirigée par un des fils du Guide, Seïf
el-Islam, qui traite et indemnise et non
le gouvernement libyen –, ses
interlocuteurs américains et français
entendent là voir reconnaître sa
responsabilité. La marge de manœuvre
est donc étroite pour Tripoli. Qui se
voit en outre confronté aux lobbies
sionistes français et au chantage
secondaire des gouvernements allemand et
tchadien.
Dans une interview au FIGARO (Paris, 17
octobre 2003), Seïf el-Islam Kadhafi
révèle la véritable dimension des
négociations entreprises par la Libye :
« Lorsque nous avons décidé
d'indemniser les familles de l'attentat
de Lockerbie (en 1988), nous avons
obtenu des contreparties de la part des
Américains. Une partie des
indemnisations était conditionnée à la
levée des sanctions de l'ONU contre
nous, une seconde partie à la levée des
sanctions unilatérales américaines et
une troisième à notre radiation de la
liste américaine des pays accusés de
soutenir le terrorisme. Les Français
doivent le comprendre : s'ils veulent
des indemnisations supplémentaires, ils
doivent nous donner quelque chose en
échange. Après tout, nous avons en notre
possession un document officiel français
nous disant que cette affaire était
réglée ».
Un accord de principe a été conclu le 11
septembre 2003, qui avait permis au
Conseil de sécurité de l'ONU de lever
les sanctions internationales pesant
contre Tripoli. Cet accord
« est, selon LE MONDE,
l'objet d'interprétations très
différentes de la part de la Libye et
des familles françaises ».
Washington et Londres avaient auparavant
obtenu, en août 2003, un accord sur
l'indemnisation des victimes de
l'attentat de Lockerbie. « En liant
la levée graduelle des sanctions
internationales à des paiements
échelonnés, cet accord donne l'apparence
d'un marchandage » commentait à ce
sujet LE MONDE.
LE ROLE PEU GLORIEUX DE LA FRANCE
Le gouvernement
français joue un rôle peu honorable dans
cette affaire, notamment au travers de
l’influent lobby anti-libyen « SOS
ATTENTATS » qui lui est lié. A titre
d’exemple, c’est l’Etat français qui
finance « SOS ATTENTATS », via un impôt
spécial, et fournit les locaux du lobby
, « les nouveaux locaux de S.O.S.
Attentats » sont installés « dans
le cadre prestigieux de l'Hôtel National
des Invalides ». Le Lobby a fait
l’objet d’une loi spéciale, le 6 juillet
1990, qui lui permet « de pouvoir »
se « porter partie civile dans toutes
les procédures judiciaires liées au
terrorisme, et ce dans le cas
d’attentats commis en France ou contre
des Français à l’étranger. L'association
S.O.S. Attentats est ainsi partie civile
dans une centaine de procédures pénales ».
Son but au delà de l’aide aux victimes
est de « combattre le terrorisme »,
défini selon les canons occidentaux, et
particulièrement américains, assimilant
les luttes armées de libération
nationale au terrorisme : « le
terrorisme est alimenté par des Etats ou
par des entités non étatiques contre les
démocraties. Ce terrorisme-là ne saurait
s'assimiler à la Résistance, mais relève
d’un militantisme antidémocratique ».
Sa présidente se revendique ouvertement
de son « combat contre le Colonel
Kadhafi ».
Soufflant le chaud et le froid, reniant
accords sur accords, Paris sont
responsables de la crise ouverte entre
la Libye et la France, et qui aura de
lourdes conséquence économiques pour
cette dernière. Comportement imbécile
qui fait la joie de Tel-Aviv, peu
désireuse de voir la Libye se
développer, et celle des USA, trop
heureux de voir les Européens en crise
avec Tripoli.
« Au moment où les sociétés
françaises cherchent à profiter de la
levée des sanctions pour reprendre pied
en Libye (…) Les seules qui pourraient
alors profiter de la situation seraient
les sociétés concurrentes, notamment
anglo-saxonnes », commente LE
FIGARO.
Alors que les négociations avec les
avocats américains furent conclues
rapidement, celles avec les Français,
aux mains du lobby anti-libyen « SOS
ATTENTATS », se déroulent, selon LE
FIGARO, « dans un climat marqué par
la suspicion réciproque » et
« d'énormes quiproquos », selon les
propos mêmes de l’avocat français Denoix
de Saint-Marc, qui représente le
« collectif des familles du DC 10 ».
En cause, l’attitude française, faite de
reniements d’accords antérieurs et de
chantages. Comme l’expose au FIGARO avec
un légitime ressentiment le fils du
Guide libyen, qui mène les tractations :
« Il y a une crise dans les
discussions. Les Français nous ont dit
qu'ils ne voulaient pas entendre parler
du document confidentiel rédigé en
septembre. Or, pour nous, ce document
est la base de tout accord. Nous
revenons maintenant à la case départ.
Que pouvons-nous faire d'autre que
retourner chez nous ? (…) Nous devons
nous attaquer à la racine des problèmes
entre la France et la Libye. Autrement,
les tensions persisteraient. Nous sommes
prêts à envisager des indemnisations
pour les familles des victimes du DC 10,
en plus de ce qui a déjà été versé. Mais
nous voulons aussi des compensations
financières (…) Nous voulons aussi
régler le problème des six Libyens qui
ont été condamnés par contumace par la
justice française (NDLR : pour
l'attentat contre le DC 10 d'UTA en
1989). Leur innocence doit être
reconnue. Enfin, nous voulons un accord
de non-agression et de coopération avec
la France. Trop longtemps, les autorités
françaises nous ont fait miroiter une
amélioration des relations bilatérales,
pour ensuite revenir en arrière. Ces
tergiversations ont suscité la méfiance
entre Libyens et Français ».
LES METHODES FRANCAISES :
RENIER LES ACCORDS DE 1999
ET PAR CHANTAGE SE FAIRE PAYER UNE
SECONDE FOIS
Dans un premier
temps, La France avait menacé en privé
d'opposer son veto à toute résolution du
Conseil de sécurité de l'Onu visant à
lever les sanctions imposées à la Libye
après l'attentat de Lockerbie en 1988 si
Tripoli n'augmentait pas les indemnités
accordées pour l'explosion en vol d'un
avion français d'UTA en 1989.
« Ils ont menacé de recourir au veto
si la Libye ne verse pas plus d'argent
(pour les victimes de 1989) »,
disait à ce propos en août 2003 un
responsable américain. « Ils tentent
de tirer parti de notre règlement (sur
Lockerbie) et tentent en conséquence
d'exercer un chantage sur les Libyens ».
D’autres responsables américains ont
aussi accusé le gouvernement français
d'hypocrisie, soulignant que la France
était responsable des montants qu'elle
avait négociés avec la Libye et qu'elle
avait auparavant appuyé le retrait des
sanctions de l'Onu. « Je crois que
personne aux Nations unies n'a de
sympathie pour l'attitude des
Français », a affirmé un responsable
américain. « C'est outrageant ».
« La France ne peut formuler des
demandes à la Libye puisque Tripoli
avait payé 35 millions de dollars aux
victimes (de l'UTA) en 1999 (...) et
l'affaire est close. La Libye ne rejette
pas un règlement à l'amiable avec la
France, mais loin de toute menace
d'empêcher la levée des sanctions »,
avait alors assuré Mohammad Al-Zouai,
l'ambassadeur de Libye à Londres. En
juillet 1999, les autorités libyennes
avaient en effet procédé au transfert en
France de fonds d'indemnisation des
familles des victimes de l'attentat à
bord de l'UTA.
Un accord a finalement été pris en
septembre, sur lequel la France veut une
fois de plus aujourd’hui revenir.
Au sein même des négociateurs français,
le malaise suscité par les méthodes du
gouvernement français est réel,
notamment entre la présidente de « SOS
ATTENTATS », dont le but est de nuire à
la Libye, et ses avocats. LE MONDE
(Paris, 15.10.03) se fait l’écho de ces
divergences : « M. Denoix de
Saint-Marc, porte-parole du collectif
des familles, a déclaré ne "pas être
d'accord avec l'analyse" de Françoise
Rudetzki. "Les avancées sont lentes,
mais elles ont été significatives en
termes d'état d'esprit", a déclaré M.
Denoix de Saint-Marc. "Le nœud, c'est le
montant (des indemnités) et à quel
moment ce sera versé. Le processus a été
validé", a-t-il précisé, se refusant à
indiquer le lieu des discussions. "La
rupture (des discussions) n'est pas liée
aux négociations mais était plus due à
une crispation, une incompréhension
qu'on est près de résoudre. Ils ont été
vexés par quelque chose", a ajouté M.
Denoix de Saint-Marc ».
« TERRORISME » :
LA LIBYE EST-ELLE REELLEMENT COUPABLE ?
On ne peut pas
comprendre la position actuelle de la
Libye si on ne revient pas sur la
question de la culpabilité libyenne dans
les affaires de terrorisme dont elle est
accusée, qui lui valurent 11 ans
d’embargo et l’obligent aujourd’hui à
acheter la levée de celui-ci.
Si on lit la plupart des journaux
occidentaux – le ton est tout autre en
Afrique-, la Libye, « état terroriste »,
est inévitablement coupable et le débat
clos.
Mais la vérité est ici aussi, et comme
trop souvent, ailleurs. Et elle explique
l’indignation libyenne face au chantage
impérialiste.
Revenions donc sur les trois grands
dossiers – il y a d’autres affaires,
aussi peu convaincantes – pour lesquels
Tripoli est accusée : Lockerbie, le DC
10 d’UTA et la Discothèque « La Belle »
à Berlin.
Avril 1985, une bombe explose à la
discothèque « La Belle » à Berlin-Ouest,
fréquentée par les forces d’occupation
américaines. La Libye est accusée
d’avoir commandité l’opération.
Le 21 décembre 1988, un Boeing de la
PanAm reliant Londres à New York explose
en vol, au-dessus du village écossais de
Lockerbie : 270 passagers, en majorité
américains et britanniques, sont tués.
La bombe a été montée à bord lors d’une
escale à Frankfort. Rapidement la Libye
fait figure d’accusé.
Le 19 septembre 1989, un DC-10 de la
compagnie française UTA explose à son
tour au-dessus du désert du Ténéré
(Niger) : on décompte 170 victimes de
dix-sept nationalités. Les autorités
françaises, britanniques et américaines
accusent à nouveau la Libye d'être
l'instigatrice de ces attentats. En
1991, le juge Bruguière, dont LE MONDE
soulignait récemment les liens avec
l’establishment américain, lançait
quatre mandats d'arrêt internationaux
contre des responsables des services
spéciaux libyens, dont le beau-frère de
Kadhafi. En 1996, Bruguière délivre deux
nouveaux mandats d'arrêt. Dans ses
conclusions, il accuse les services
libyens d'être responsables de
l'attentat. En 1999, les six Libyens
sont condamnés par contumace.
Le 31 mars 1992, la résolution 748 des
Nations unies sanctionne la Libye par un
embargo aérien et militaire, suivi d'un
embargo commercial en 1993.
LOCKERBYE : LA PISTE DE
L’ « IRANGATE »
Dans ce dossier, de
nombreux faits probants, mais qui ne
furent jamais investigué par la justice
occidentale, mettent en cause les
services secrets américains et
britanniques.
Et réfutent la thèse officielle de la
culpabilité libyenne. Mais vous ne lirez
jamais ceci dans LE MONDE ou dans le NEW
YORK TIMES.
De nombreux observateurs indépendants
ont souligné la faiblesse de cette thèse
officielle et considèrent que les
accusations portées contre la Libye ne
servent en réalité qu’à dissimuler des
activités des services secrets
occidentaux.
En 1989, la PAN AM, effrayée de devoir
payer elle-même les dommages des
victimes, mandatait un organisme privé
d’investigation, le cabinet d’expertise
« INTERFOR », dont le rapport fut
immédiatement étouffé. Basé sur des
témoignages probants d’agents des
services secrets, il révèle qu’une
équipe de la DIA, une officine de
renseignements américaine, se trouvait à
bord du Boeing et que la CIA a fait
disparaître diverses pièces à conviction
retrouvée à Lockerbie. Cette équipe de
la DIA revenait du Liban, où elle
négociait la libération d’otages détenus
par le Hezbollah. Dans ce cadre, elle
avait découvert l’implication d’un
trafic de drogue finançant des
opérations de l’ « Irangate » -
la fourniture d’armes à l’Iran
islamiste, alors en guerre contre
l’Irak, par l’administration Reagan et
les Israéliens – et organisés entre la
CIA et des éléments islamistes proches
de l’Iran. L’attentat visait à éliminer
l’équipe de la DIA et à l’empêcher
d’impliquer la CIA et ses alliés
islamistes.
Une autre piste soulevée par le même
rapport, met en cause les mêmes milieux
pro-iraniens. Et accuse ceux-ci d’avoir
placé la bombe en représailles de la
destruction accidentelle en juillet 1988
d’un Airbus iranien par un croiseur de
l’US Navy.
Dans les deux hypothèses, sérieuses et
crédibles, la Libye, alors ennemi n° 1
du State Department, a servi de bouc
émissaire.
En mars 1966, un membre du Congrès
américain, James Traficant déclarait
devant la Chambre des représentants, ce
qui suit : « Je crois que la CIA et
le Département d’Etat nous cachent la
vérité. Dans le monde entier, des
experts du renseignement ne partagent
pas les positions britanniques et
américaines. J’estime que le Congrès a
droit à la vérité. J’estime que les
familles des victimes du vol 103
méritent qu’on leur dise la vérité ».
Lester Coleman, ex agent de la DIA qui a
écrit un livre retentissant sur les
compromissions de la CIA, est encore
plus précis : « Kadhafi constituait
une cible facile. Faire de la Libye un
bouc émissaire est devenu monnaie
courante dans la vie politique
américaine. Cela satisfait les
ultraconservateurs qui croient tout ce
qu’on leur dit de mal à propos des
Arabes. Tout ceci est uniquement dicté
par des motifs de politique intérieure
(…) Il existe une bande vidéo tournée
par une caméra de contrôle de l’aéroport
de Frankfort, sur laquelle on voit un
bagagiste faire enregistrer en fraude la
valise Samsonite marron, dont les
analyses ont démontré qu’elle contenait
la bombe. La CIA détient cette vidée,
sans la communiquer ».
DC 10 D’UTA : MANIPULATIONS
FRANCAISES
Si la vérité est
ailleurs dans l’affaire de Lockerbie,
elle se trouve dans le cas du DC 10
d’UTA exposée par deux livres
d’investigation « VOL UT 772,
CONTRE-ENQUETE SUR UN ATTENTAT ATTRIBUE
A KADHAFI » et « MANIPULATIONS
AFRICAINES », dus au journaliste
français Pierre PEAN. Et elle met en
cause à nouveau l’Iran. PEAN disculpe
irréfutablement la Libye et met en
pleine lumière les manipulations du
gouvernement français et du curieux
magistrat qu’est le juge Bruguière, lié
à de biens troubles lobbies.
« la bombe venait de Téhéran »,
titrait le NOUVEL OBSERVATEUR HEBDO
(Paris, N° 1894 - 22/2/2001), qui
précisait « Contrairement à la
version officielle présentée par le juge
Bruguière, Kadhafi ne serait pas le
commanditaire de l'attentat contre le
DC-10 d'UTA en septembre 1989. Selon
l'auteur de « Manipulations
africaines », ce serait les Iraniens qui
auraient donné l'ordre ».
PEAN, interviewé par le NOUVEL
OBSERVATEUR, démolit la version
officielle française : « La vérité
officielle, c'est qu'après une très
longue enquête le juge Jean-Louis
Bruguière a transmis à la justice une
liste de six personnes, considérées par
lui comme les coupables. Ces six
personnes ont été jugées par contumace
devant la cour d'assises de Paris en
mars 1999 et condamnées à la détention à
perpétuité. Cette vérité ne m'a jamais
convaincu. J'ai commencé à enquêter en
1990 et 1991, avant de publier un
premier livre sur le sujet en 1992 dans
lequel j'exposais ma conclusion du
moment: j'avais la conviction -sans en
apporter totalement la preuve- qu'il y
avait un véritable problème dans
l'investigation du juge Bruguière qui
s'accrochait au principe de la
responsabilité exclusive des Libyens.
Puis j'ai repris l'enquête (…) Selon la
thèse officielle, les principaux
exécutants étaient des agents des
services secrets libyens, basés ou non à
Brazzaville, et un Congolais,
travaillant pour la Libye, qui avait
embarqué la valise explosive dans
l'avion. Or je suis aujourd'hui
convaincu que le commanditaire n'était
pas la Libye mais l'Iran, qui a utilisé
comme «sous-traitants» des membres du
Hezbollah et du Front populaire de
Libération de la Palestine-Commandement
général (FPLP-CG) de Ahmed Jibril (…) Je
ne prétends pas avoir complètement
élucidé cette affaire mais, pour moi, il
est désormais clair que la décision de
perpétrer cet attentat n'a pas été prise
à Tripoli mais à Téhéran (…) Le 31août
1989, un accord préparé par la DGSE et
parrainé par les Algériens avait mis un
terme au contentieux franco-libyen sur
le Tchad. Une certaine forme de
coopération sur les problèmes de
sécurité était même en train de se
mettre en place entre les deux pays. Il
n'existait plus de «mobile d'Etat» pour
un tel attentat. Cette absence de mobile
était, à mes yeux, une donnée assez
troublante pour reprendre l'enquête (…)
Ce que j'ai également découvert, c'est
que ce dossier a été truqué dès le
départ et que la majeure partie des
manipulations ont eu lieu au Congo et
sont imputables à la Sécurité militaire
congolaise (…) Je ne peux pas le prouver
mais j'ai trouvé des éléments qui
laissent supposer une importante
influence américaine dans les
manipulations du dossier à Brazzaville ».
Pierre PEAN met directement en cause le
gouvernement français : « En France,
enfin, j'ai trouvé un « bleu »,
c'est-à-dire une note de la DST, rédigé
quelques jours après l'attentat et
destiné à la présidence de la
République, au Premier ministre et au
ministre de l'Intérieur, qui révèle de
façon très claire qui a monté l'attentat
et de quelle manière (…). Il est
question des reproches adressés à Paris
par l'Iran, la Syrie et le Hezbollah en
raison de la politique française au
Liban. Mais il y est aussi question, et
c'est l'élément déterminant, des
promesses -non tenues- faites par la
France à l'Iran et au Hezbollah pour
obtenir la libération de nos otages à
Beyrouth (…) Ma conviction aujourd'hui,
c'est que l'attentat contre le DC-10
d'UTA a révélé un dysfonctionnement très
grave de l'appareil d'Etat en France.
Les conditions précises posées par
l'Iran et ses complices libanais pour la
libération des otages n'ont pas été
communiquées dans leur intégralité, en
1988, au nouveau gouvernement -celui de
Michel Rocard- par les responsables du
gouvernement sortant, celui de Jacques
Chirac. Le discours officiel étant qu'il
n'y avait jamais eu de transaction avec
les preneurs d'otages, une telle
révélation, il est vrai, aurait été
explosive. La conséquence, c'est que les
messages envoyés par l'Iran ou le
Hezbollah pour rappeler à la France ses
engagements n'étaient pas audibles (…)
j'estime que si l'attentat contre le
DC-10 d'UTA était -comme je le crains-
une «punition» infligée à la France pour
n'avoir pas respecté ses engagements, le
moment est venu pour qu'une commission
d'enquête parlementaire se penche sur
cette affaire et établisse les
responsabilités, toutes les
responsabilités, françaises dans cette
tragédie ».
Toutes ces manipulations n’empêchent pas
le gouvernement français aujourd’hui,
sans aucune pudeur, de faire chanter la
Libye pour lui extorquer une seconde
fois des indemnisations dans une affaire
où Tripoli n’a visiblement rien à se
rapprocher.
LES CURIEUSES METHODES DU
JUGE BRUGUIERE
L’affaire du DC 10
d’UTA met aussi en cause les curieuses
méthodes du juge anti-terroriste
Jean-Louis Bruguière, violemment
anti-libyen, juge et partie prenante
dans cette affaire, car lié aux parties
civiles, comme le précise PEAN, qui
évoque « des gens proches de lui,
comme les avocats des parties civiles ou
l'association SOS-Attentats ». A
propos d’une autre affaire, celle des
« Moudjahiddines du peuple » iraniens,
LE MONDE (21.06.03) évoquait les
« liens » du Juge avec les autorités
américaines et critiquait « la
méthode Bruguière ». A ce propos, on
notera que dans l’enquête du DC 10
d’UTA, ce juge avait, selon le NOUVEL
OBSERVATEUR, « fait appel aux experts
du FBI et écarté les policiers
français », dont les conclusions lui
déplaisaient. « L'accusation du juge
Bruguière reprend intégralement les
conclusions du FBI, sans faire état des
contestations de ces conclusions par les
spécialistes français (…) Le juge
Bruguière ne mentionne pas davantage la
contre-enquête faite au printemps 1993,
après celle du FBI, par le laboratoire
scientifique de la préfecture de
police », écrit PEAN à ce sujet.
Il ajoute, et c’est important, car toute
l’accusation dans les deux affaires
reposent sur les expertises manipulées
du FBI – PEAN parle de
« spécialiste de la fabrication de
preuves » –, qu’ « Il est
frappant de constater la similitude des
découvertes, par le FBI, de la preuve
« scientifique » des deux affaires de
Lockerbie et du Ténéré. Dans les
milliers, voire les dizaines de
milliers, de débris ramassés sur les
lieux de la catastrophe, un seul
fragment de circuit imprimé a été trouvé
et, dans les deux cas – miracle –, cet
unique petit bout de circuit imprimé
portait une indication qui en permettait
l'identification : Mebo pour Lockerbie,
TY pour le DC10 d'UTA (…) les
débris de valise et de minuteur trouvés
dans le désert du Ténéré ne pouvaient en
aucun cas être considérés comme une
signature libyenne de l'attentat ».
Anomalie dans un état de droit,
Bruguière est un état dans l’état comme
le précise LE MONDE : « Avec ses
appuis dans les milieux d'enquêtes
policières et les services de
renseignement (…) Sur l'échiquier de
l'antiterrorisme français, Jean-Louis
Bruguière joue depuis longtemps en
maître. En plus de vingt ans
d'instruction spécialisée sur ces
dossiers, le juge a souvent donné
l'impression d'instaurer ses règles du
jeu et d'incarner toutes les pièces à la
fois (sauf les pions et, sans doute, le
roi). Son poste a été taillé sur mesure
: le magistrat continue d'instruire les
affaires les plus importantes ; il a
aussi la haute main sur l'ensemble des
enquêtes antiterroristes de ses
collègues depuis qu'il a été promu, en
1995, "premier vice-président, chargé de
l'instruction" au tribunal de grande
instance de Paris (…) Au nom de
l'efficacité, M. Bruguière utilise sans
réserve les moyens d'exception de la
justice antiterroriste (centralisation
des dossiers à Paris aux mains de
magistrats spécialisés, garde à vue
pouvant aller jusqu'à 96 heures). Arme
absolue du magistrat, l'information
judiciaire ouverte contre X... pour
association de malfaiteurs permet de
ratisser large. Les coups de filet sont
alors très utiles à la constitution de
"carnets d'adresses" qui pourront être
utilisés plus tard dans d'autres
enquêtes. Cette boulimie
d'interpellations satisfait les
policiers et leur soif insatiable de
renseignements conservés en mémoire pour
retrouver, un jour, d'éventuels
suspects ».
Le quotidien parisien souligne « les
procédés expéditifs d'un juge surnommé
"le cow-boy" par ses détracteurs »
et « le contraste entre les moyens
employés et les résultats obtenus.
Depuis des années, avocats et défenseurs
des libertés critiquent ses rafles à
répétition et la longueur des détentions
provisoires de "suspects" dont une bonne
partie sont laissés en liberté à l'issue
des procès. Mais les méthodes
sécuritaires, pour ne pas dire
policières, du magistrat plaisent aux
gouvernements, de droite comme de
gauche, qui louent l'efficacité de cette
justice préventive ». Pierre PEAN
rejoint cette critique : « Le
fonctionnement de la justice
antiterroriste de Paris sous la haute
main du juge Bruguière est maintenant
contesté. Cette justice échappe à tout
contrôle démocratique parce que
l'antiterrorisme est la chose du juge et
que le juge est inamovible depuis 1986.
Il n'a de comptes à rendre à personne,
et avec son poste – taillé sur mesure –
de premier vice-président du tribunal de
Paris, il a retrouvé un statut d'Ancien
Régime. Même la chambre d'accusation,
qui devrait être un véritable recours
face aux décisions des juges
antiterroristes, fonctionne – au dire
des avocats – comme une simple chambre
d'enregistrement. Comme les dossiers
sont énormes et compliqués, les juges
couvrent sans poser de questions ».
Cet inquiétant magistrat, a joué un rôle
capital dans les manœuvres américaines à
l’ONU qui ont conduit à imposer un
embargo inique contre la Libye :
« Conjuguant justice et diplomatie, le
juge Bruguière s'est aussi lancé dans
des entreprises internationales
risquées. Dans l'enquête sur l'attentat
du DC-10 d'UTA (170 morts, le 19
septembre 1989), il n'avait pas hésité à
lancer des mandats d'arrêt contre des
responsables des services de
renseignement de Tripoli, en Libye, dont
le beau-frère du colonel Kadhafi. En
1992, une lettre du magistrat
stigmatisant l'absence de coopération
libyenne avait été adoptée comme
document de référence par le Conseil de
sécurité de l'ONU qui allait voter un
embargo contre la Libye. Peu après, M.
Bruguière avait voulu poursuivre son
enquête en débarquant sur le sol libyen
à bord d'un aviso de la marine
nationale. Tripoli avait refusé
l'accostage de ce bâtiment armé
(torpilles, missiles Exocet) et le
magistrat y avait gagné un autre surnom,
"l'amiral" ». Une attitude
résolument anti-libyenne, derrière
laquelle Pierre PEAN dénonce « la main
américaine ».
« Une partie de cet acharnement
s'explique par la personnalité du juge
Bruguière », écrit PEAN :
« PREMIER grand juge médiatique, il a
passé beaucoup de temps à soigner son
image ainsi que la mise en scène de son
enquête et de ses voyages. Quand il a
découvert qu'à lui tout seul il pouvait
infléchir la politique étrangère de la
France et que les politiciens le
craignaient, il a monté, puis
perfectionné un système de lobbying très
puissant lui permettant d'imposer « sa »
vérité. Les juges sont la dernière
profession à pouvoir s'offrir des
portraits flatteurs dans une presse
devenue pourtant impitoyable car,
abrités par le secret de l'instruction,
ils peuvent distribuer des scoops à qui
ils veulent. Malheur à ceux qui ne leur
renverraient pas l'ascenseur. Le juge
Bruguière fut l'un des premiers à
comprendre ce mécanisme. C'est avec le
dossier de l'attentat du DC10 qu'il a
obtenu ses premières « unes » dans les
magazines (…) La réalité est autre. Le
juge a toujours été plus proche de la
Place Beauvau [ministère de l'intérieur]
que de la place Vendôme [ministère de la
justice] (…) Sa proximité du RPR l'a
fait rêver d'occuper d'autres fonctions,
comme celle de directeur de la DST,
voire de la gendarmerie, car il y a un
côté barbouze dans ce « soldat de
justice ». Rien ne l'a excité davantage
que la préparation - avec le général
Rondot - de l'enlèvement de Carlos au
Soudan, en 1994. Homme d'ordre et de
raison d'Etat, Bruguière estime qu'il
est en première ligne dans un combat
pour défendre certaines valeurs. Il
méprise ceux qu'il appelle les «
domistes », les défenseurs des droits de
l'homme, « qui font le jeu des
terroristes » ».
DISCOTHEQUE « LA BELLE » A
BERLIN : LE MOSSAD IMPLIQUE
Le 25 août 1998, la
chaîne de télévision allemande ZDF dans
le cadre de son magazine politique
« Frontal » diffusait un reportage
retentissant sur l’attentat de « La
Belle », mettant en lumière
l’implication du MOSSAD israélien dans
l’attentat de 1985. Les journalistes
allemands révélaient que plusieurs des
personnes impliquées dans l’attentat,
qui avait servi de prétexte au raid de
Reagan du 15 avril 1986 contre la Libye,
étaient liés aux services secrets
israéliens et américains. La ZDF mettait
aussi en cause les manipulations
concertées du BND allemands et de la CIA
au niveau de l’enquête.
Les conclusions du
reportage étaient que le principal
accusé Yasser Chraidi était innocent et
utilisé comme bouc émissaire par les
services allemands et américains, qu’au
moins un des accusés Musbah Eter avait
longtemps travaillé pour la CIA, que
plusieurs suspects n’avaient pas été
déférés devant les tribunaux parce
qu’ils étaient protégés par des services
de renseignement occidentaux et enfin,
qu’au moins l’un d’entre eux, Mohammed
Amairi, était un agent du MOSSAD
israélien.
La ZDF a interrogé à ce sujet l’avocat
d’Amairi, Me Odd Drevland. A la question
« Amairi était-il un agent du
Mossad ? », l’avocat répond :
« Il était un homme du Mossad ».
Les journalistes de « Frontal »
concluent : « une chose est
certaine, la légende américaine du
terrorisme d’état libyen ne peut plus
longtemps être maintenue ».
LA LIBYE EXIGE AUSSI DES
REPARATIONS !
Ce long détour
était indispensable pour expliquer quel
est l’état d’esprit des Libyens. Et
pourquoi Tripoli, qui a acheté la levée
de l’embargo, ne veut légitimement pas
entendre parler de responsabilité ou de
« repentance ».
Mais Tripoli entend aussi passer à la
contre-offensive et exiger, elle aussi,
des réparations pour ses victimes
civiles, frappées par les
Américains, les Britanniques, l’OTAN ou
l’Armée française.
Une action est à l’étude pour exiger
réparations pour les nombreuses
victimes libyennes du raid terroriste
d’avril 1986.
Face au gouvernement français,
dont le culot et l’indignité sont sans
limite,
Seïf el-Islam Kadhafi, interrogé
par LE FIGARO, expose les revendications
libyennes : « nous voulons aussi des
compensations financières pour les
familles des trois aviateurs libyens
tués par l'armée française dans les
années 80 au Tchad. A l'époque, nous
n'étions pas en guerre contre la France,
mais contre le Tchad. Nous voulons aussi
régler le problème des six Libyens qui
ont été condamnés par contumace par la
justice française (NDLR : pour
l'attentat contre le DC 10 d'UTA en
1989). Leur innocence doit être
reconnue. Enfin, nous voulons un accord
de non-agression et de coopération avec
la France. Trop longtemps, les autorités
françaises nous ont fait miroiter une
amélioration des relations bilatérales,
pour ensuite revenir en arrière. Ces
tergiversations ont suscité la méfiance
entre Libyens et Français ».
Enfin, il y a le contentieux trop
souvent oublié du « Drame d'Ustica »,
23 ans après la chute en mer d'un avion
civil italien dont le dirigeant libyen
Moammar Kadhafi a rendu les Etats-Unis
responsables.
TERRORISME D’ETAT
OCCIDENTAL : LE « DRAME D'USTICA »
Dans un discours
fleuve prononcé ce 1er septembre 2003 à
Tripoli, le colonel Kadhafi a accusé les
Américains d'avoir voulu le tuer le 27
juin 1980, provoquant la catastrophe
d'Ustica, quand un appareil de la
compagnie Itavia assurant la liaison
Bologne-Palerme s'est abîmé en mer au
large de la Sicile, faisant 81 morts.
« Les Américains étaient convaincus que
j'étais à bord de cet avion. C'est
pourquoi ils l'ont abattu », a
déclaré le dirigeant libyen dans cette
intervention à l'occasion du 34e
anniversaire de la révolution libyenne.
Dans deux entretiens rendus publics ce 2
septembre, Mme Bonfietti, sénateur
italien et présidente de l'Association
des familles des victimes, a souligné
que le colonel Kadhafi avait fait ces
déclarations « dans un contexte
complètement nouveau », après
l'accord avec les Américains et les
Britanniques sur la catastrophe de
Lockerbie, « à un moment où sa
crédibilité internationale est, sans nul
doute, croissante ».
La thèse officielle occidentale la
plus souvent avancée pour expliquer la
catastrophe d'Ustica est que, la nuit du
drame, un ou deux avions libyens étaient
poursuivis par les chasses américaine et
française, et auraient suivi la route de
l'avion civil pour échapper à leurs
radars. Le DC 9 aurait alors été abattu
par erreur ou serait entré en collision
avec un des avions présents dans la zone
ce soir-là. Paris et Washington ont
toujours nié une quelconque implication
de leurs chasseurs dans le drame.
« Il faut convaincre les Américains
et les Français de s'asseoir ensemble à
une table et arriver
à la vérité », a ajouté Mme
Bonfietti.
En septembre 2000, un procès, qui est
toujours en cours, s'est ouvert à Rome
contre neuf anciens militaires de haut
rang et responsables des services
secrets. Il leur est reproché d'avoir
entravé l'enquête avec des faux
témoignages ou des dissimulations de
preuves. Daria Bonfietti, qui est aussi
sénateur des « Démocrates de gauche »
(DS, principal parti italien
d'opposition) a déclaré qu' « il
était temps que le gouvernement italien
porte l'affaire d'Ustica à un niveau
politique ».
A Tripoli on estime légitimement que la
Libye ne doit pas être la seule à
payer !
# CONCLUSIONS
(2003) :
Pour la Libye, le
combat actuel est vital. Face aux
menaces de guerre des faucons « néo-conservateurs »,
dont l’agression contre l’Irak a
démontré qu’elles n’avaient rien de
virtuel, Tripoli est engagée dans une
offensive diplomatique destinée à
affirmer sa place légitime en Afrique et
en Méditerranée.
Si on connaît
parfois Kadhafi en sage de l’Afrique,
guidant dans la ligne de Nkrumah le
Continent vers sa destinée pan-africaine,
on ignore trop souvent cette autre des
facettes de la personnalité du guide de
la Révolution libyenne : Kadhafi
l’Européen, l’un des plus ferme soutien
de l’unification européenne et de son
unité monétaire avec l’Euro. Car Kadhafi
sait que l’impérialisme n’a pas d’ennemi
potentiel plus dangereux que l’Europe.
Et il se souvient aussi que la Libye fut
avec Rome l’un des joyaux de l’unité
méditerranéenne de l ‘Empire. Aussi
Kadhafi n’a donc de cesse de favoriser
le retour à cette unité millénaire et de
faire de sa Libye un pont entre
l’Afrique et l’Europe.
Kadhafi a toujours tendu la main à
l’Europe et la timidité des entreprises
européennes face à la nouvelle ouverture
du pays désole les décideurs libyens.
Cette main tendue, qui ouvre la voie à
un Espace méditerranéen plus fraternel
et plus solidaire, il est criminel de la
refuser.
Car ce refus ne profite qu’aux
ennemis de l’Europe véritable. Qui sont
aussi les ennemis de la Libye. Dans
cette optique, la politique
irresponsable du gouvernement français,
menée au nom des intérêts de lobbies
étrangers, n’est pas une faute, mais un
crime.
L’unité africaine, dont la Libye de
Kadhafi est l’ambassadrice en
Méditerranée, a pour vocation de
converger avec l’unification européenne
en marche. En ces heures graves où
certains ne rêvent que de nouvelles
croisades et autres « choc des
civilisations », le dialogue et la
synergie des cultures, que défend
Kadhafi, méritent d’être entendues et
défendues ici aussi. Africains, Arabes
et Européens, nous devons marcher
ensemble et prouver aux ennemis de
l’Humanité que L’histoire n’est pas
finie.
Luc
MICHEL
____________________________
# Luc MICHEL :
GEOPOLITIQUE DE LA JAMAHIRIYA LIBYENNE.
LA LIBYE ENTRE MENACES DE GUERRE ET
CHANTAGES IMPERIALISTES
Réédition 2013.
Première édition
in LE QUOTIDIEN DU PCN - PCN-NCP’S DAILY
NEWS -
EL DIARIO DEL PCN / Editorial du
N° 777 –
25 oct. 2003.
* Introduction :
http://www.facebook.com/Luc.Michel.PCN.NCP?sk=notes#!/notes/luc-michel-pcn/-ceredd-analyse-luc-michel-geopolitique-de-la-jamahiriya-libyenne-intro/536828029670188
* 1/ Ie Partie –
IIe Partie – IIIe Partie :
http://www.facebook.com/notes/luc-michel-pcn/-ceredd-analyse-luc-michel-geopolitique-de-la-jamahiriya-libyenne-1/536830586336599
* 2/ IVe Partie –
Conclusions 2003 – Bibliographie :
http://www.facebook.com/notes/luc-michel-pcn/-ceredd-analyse-luc-michel-geopolitique-de-la-jamahiriya-libyenne-2/536839683002356
________________________
BIBLIOGRAPHIE DE
CETTE ETUDE (complétée 2013)
Sources et
origine des citations :
LE MONDE,
CONTINENTAL, LE FIGARO, L’INTELLIGENT
(JEUNE AFRIQUE), LE NOUVEL OBSERVATEUR,
DEPECHES JANA, AFP ET REUTERS.
Une
enquête récente de 2010 sur Lockerbye
qui innocente la Libye :
http://www.youtube.com/watch?v=oGuzIHwkAf4
Discours et déclarations de Moammar
Kadhafi :
Discours de
« Sebha » de Moammar Kadhafi, publié par
le quotidien libyen AL-JAMAHIRIYA, 6
octobre 2003, traduction française par
Samir Gharbi pour L’Intelligent.
Gadhafi predicts terror backlash from
Iraq war; links Bush to Hitler”,
Reuters, March 11’ 2003.
Interview de Moammar Kadhafi : « Irak
Le dirigeant libyen estime que le
terrorisme deviendra un « fléau
général » après une intervention
militaire en Irak », propos
recueillis par Charles Lambroschini, LE
FIGARO, 11 mars 2003.
“Libya not to make atomic bombs :
Ghaddafi”, Xinhuanet, 12 juillet
2003.
Livres
:
« MANIPULATIONS AFRICAINES »,
Pierre Péan, 2001, Plon.
« VOL UT 772, CONTRE-ENQUETE SUR UN
ATTENTAT ATTRIBUE A KADHAFI », Pierre
Péan, 1992, Stock.
Journaux et
revues :
Norah Manima, « Union africaine
– L’épreuve du feu », CONTINENTAL,
n° 29, juin-juillet 2003.
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to 1986 Berlin disco bombing”, WSWS,
27 August 1998.
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Moudjahiddines met en lumière la
"méthode Bruguière" », LE MONDE,
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pratiques contestées à Bruxelles »,
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Péan. Vol UT 772 : la bombe venait de
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Yann Laurent, « La Libye prête à
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« L'éditorial du Monde. Le prix du
sang », LE MONDE, 15 août 2003.
« Lockerbie : la Libye s'engage à
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LE MONDE, 14 août 2003.
« La Libye a acheté la levée des
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”Lockerbie 'a business deal'”,
BBC NEWS on line, 18 August 2003.
“Lockerbie: Libya 'innocent'“,
AP-Sapa, July 28’ 2003.
« Accord franco-britannique
pour un report du vote à l'ONU sur la
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LEMONDE, 21 août 03.
Corine Lesnes, « Londres et Paris
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L. de B., « LIBYE Affaire du DC 10
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Propos recueillis par L. de B.,
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« DC-1O d'UTA : rupture des
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« Ariel Sharon pense que la Libye
pourrait être le premier pays arabe à se
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Nicole Mari, « Méditerranée-Europe.
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Kim Sengupta, “US sends warning to
Libya over 'pursuit of WMD'”,
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“Gaddafi announces his separation
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Véronique Hayoun, « Yiftah
Shapir : « La Libye ? Pas d'arme
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septembre 2002.
Ridha Kéfi, « Après Saddam Kaddafi ? »,
L’INTELLIGENT, N°2200, du 9 au 15 mars
2003.
Entretien avec Françoise Rudetzki,
Déléguée générale de « S.O.S.
Attentats », sur le site
« TERRORISME.NET », 16 octobre 2003
(L'entretien s'est déroulé à Paris le 26
juin 2003. Les questions de
Terrorisme.net ont été posées par
Jean-François Mayer. La transcription de
l'entretien a été effectuée par Olivier
Moos. Le texte a été revu par F.
Rudetzki au début du mois d’octobre
2003).
Jean-Pierre Lehmann et Valérie Engammare,
« Multilatéralisme : le double
langage de la France », LES ECHOS,
quotidien, Paris, 23 octobre 2003.
Copyright Luc MICHEL-Editions MACHIAVEL
2003, all rights reserved.
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