SYRIA
COMMITTEES / ANALYSE
Bachar al-Assad
avertit:
"La France sera l'ennemie de la Syrie en
cas d'attaque"
Luc
Michel
Mardi 3 septembre 2013
Luc MICHEL pour Syria Committe – Comité
Syrie /
Avec Le Figaro – AFP – PCN-SPO / 2013 09
03 /
"Le peuple français n'est pas notre
ennemi, mais (...) dans la mesure où la
politique de l'Etat français est hostile
au peuple syrien, cet Etat sera son
ennemi (…) Il y aura des répercussions,
négatives bien entendu, sur les intérêts
de la France"
- Bachar al-Assad, au Figaro ce 2
septembre
I / ANALYSE DU CONTEXTE :
UNE INTERVIEW EN FORME D’AVERTISSEMENT
ET AU MOMENT LE PLUS OPPORTUN
Alors que la France continue à bruisser
des menaces de guerre du Régime Hollande
pour la plus grande gloire de Washington
et Tel-Aviv, le président syrien a
accordé au Figaro (Paris) un entretien
où il remet les pendules à l’heure …
Bachar al-Assad n'en démord pas: "Damas
n'est pas responsable des attaques
chimiques". "Quiconque accuse doit
donner des preuves. Nous avons défié les
États-Unis et la France d’avancer une
seule preuve. Je ne dis nullement que
l’armée syrienne possède ou non de
telles armes", a assuré le président
syrien Bachar al-Assad dans une
interview publiée ce 2 septembre 2013.
Al-Assad ironise même sur ces
accusations...
"Imaginons que notre armée
souhaite utiliser des armes de
destruction massive : est-il possible
qu’elle le fasse dans une zone où elle
se trouve elle-même et où des soldats
ont été blessés par ces armes comme
l’ont constaté les inspecteurs des
Nations unies en leur rendant visite à
l’hôpital où ils sont soignés ? Où est
la logique ?".
MISE EN GARDE CONTRE LE RISQUE D'UNE
"GUERRE REGIONALE" ET AVERTISSEMENT A
HOLLANDE : EN CAS DE FRAPPES, ASSAD
MENACE «LES INTERETS DE LA FRANCE»
Le président syrien Bachar al-Assad a
mis en garde contre le risque d'une
"guerre régionale" en cas d'action
militaire occidentale, alors que
Washington et Paris tentent de
convaincre leurs opinions de la
nécessité de frapper l’Etat syrien
accusé d'avoir utilisé des armes
chimiques. "Le Moyen-Orient est un baril
de poudre et le feu s'en approche
aujourd'hui (...) Tout le monde perdra
le contrôle de la situation lorsque le
baril de poudre explosera. Le chaos et
l'extrémisme se répandront. Le risque
d'une guerre régionale existe", a
déclaré le président syrien.
Alors que Paris est en première ligne –
et seul en ligne - au côté de Washington
(*) pour mener une riposte, le président
Assad a mis en garde contre une
"politique hostile au peuple syrien".
"Le peuple français n'est pas notre
ennemi, mais (...) dans la mesure où la
politique de l'Etat français est hostile
au peuple syrien, cet Etat sera son
ennemi". "Il y a aura des répercussions,
négatives bien entendu, sur les intérêts
de la France", a-t-il averti.
Le président François Hollande s'est
déclaré la semaine dernière "déterminé"
à frapper Damas, accusée sans preuves
réelles d'avoir utilisé des armes
chimiques le 21 août, une attaque qui
aurait fait "au moins 281 morts" selon
les assertions de Paris.
Aux Etats-Unis, Barack Obama, qui s'est
dit prêt samedi à frapper le régime
syrien mais a demandé un vote du
Congrès, multiplie les appels
téléphoniques à destination de membres
de la Chambre des représentants et du
Sénat pour tenter de convaincre les
élus, qui doivent se prononcer dans la
semaine du 9 septembre.
LES FRANCAIS CONTRE LA GUERRE … ET
CONTRE HOLLANDE !
Dans l’axe de la guerre Paris-Washington
(dixit Libération), le régime Hollande
est le maillon faible. L’interview et
les avertissements du président syrien
interviennent au moment ou ceux qui
accusent Hollande d'être à la remorque
de Barack Obama gagnent du terrain.
Au-delà des parlementaires, l'exécutif
tente d'emporter l'assentiment d'une
opinion rétive. Près des deux tiers des
Français (64%) se déclarent opposés à
une intervention militaire française en
Syrie, selon une enquête BVA publiée ce
samedi 31 août (**).
Plus inquiétant encore pour l'Elysée,
une majorité d'entre eux (58%) ne font
pas confiance au président François
Hollande pour conduire cette éventuelle
action militaire « en dépit des succès
enregistrés par l'opération lancée au
Mali » en janvier.
Mercredi, le débat à l’Assemblée
nationale française s'annonce animé,
entre les partisans du vote et ceux qui
ont une lecture stricte de la
Constitution qui ne l'exige pas. Une
dizaine de parlementaires UMP de la
Droite populaire, dont l'ancien ministre
Thierry Mariani, ont prévenu lundi
qu'ils boycotteraient un débat sans vote
au Parlement. Le député UMP et ancien
ministre Pierre Lellouche a dit
également lundi qu'il ne viendrait pas
dans l'hémicycle mercredi.
L’interview du président Assad est un
coup intelligent de communication
stratégique, lancé au moment le plus
opportun pour frapper le régime
Hollande. Et dans le quotidien favori
des adversaires de droite du président
français, qui entendent précisément
dénoncer l’aventurisme de Hollande et de
ses min istres. « Ce n'est évidemment
pas un hasard si le dictateur syrien
(sic) a choisi de s'adresser à un grand
quotidien français à la veille de ce
débat parlementaire qui, chez nous,
divise l'opinion autant que la classe
politique », commentait ce matin
l'éditorial d'Alexis Brézet, directeur
des rédactions du Figaro…
II / EXTRAITS DE L’INTERVIEW DU
PRESIDENT SYRIEN AU FIGARO
Bachar al-Assad est interrogé à Damas ce
2 septembre 2013 par le correspondant du
Figaro Georges Malbrunot.
Interview intégrale (version de Sana)
sur :
http://www.syria-committees.org/syrian-committees-interview-integrale-du-presisent-assad-au-figaro-la-stabilite-dans-la-region-depend-de-la-situation-en-syrie-2/
« Quiconque accuse doit donner des
preuves. Nous avons défié les États-Unis
et la France d'avancer une seule preuve.
MM. Obama et Hollande en ont été
incapables, y compris devant leurs
peuples. (…) Je ne dis nullement que
l'armée syrienne possède ou non de
telles armes. Supposons que notre armée
souhaite utiliser des armes de
destruction massive: est-il possible
qu'elle le fasse dans une zone où elle
se trouve elle-même et où des soldats
ont été blessés par ces armes, comme
l'ont constaté les inspecteurs des
Nations unies en leur rendant visite à
l'hôpital où ils sont soignés? Où est la
logique? »
« Le Moyen-Orient est un baril de
poudre, et le feu s'en approche
aujourd'hui. Il ne faut pas seulement
parler de la riposte syrienne, mais bien
de ce qui pourrait se produire après la
première frappe. Or personne ne peut
savoir ce qui se passera. Tout le monde
perdra le contrôle de la situation
lorsque le baril de poudre explosera. Le
chaos et l'extrémisme se répandront. Le
risque d'une guerre régionale existe. »
« Quiconque contribue au renforcement
financier et militaire des terroristes
est l'ennemi du peuple syrien. Quiconque
œuvre contre les intérêts de la Syrie et
de ses citoyens est un ennemi. Le peuple
français n'est pas notre ennemi, mais la
politique de son État est hostile au
peuple syrien. Dans la mesure où la
politique de l'État français est hostile
au peuple syrien, cet État sera son
ennemi. Cette hostilité prendra fin
lorsque l'État français changera de
politique. Il y aura des répercussions,
négatives bien entendu, sur les intérêts
de la France. »
Luc MICHEL
http://www.syria-committees.org/syria-committees-analyse-bachar-al-assad-avertit-la-france-sera-lennemie-de-la-syrie-en-cas-dattaque/
(*) Lire PCN-INFO / GEOPOLITIQUE / LA
FRANCE DE DE GAULLE EST TOMBEE DANS LES
MAINS DU "PARTI AMERICAIN" ET DU LOBBY
SIONISTE
http://www.lucmichel.net/2013/08/31/pcn-info-geopolitique-la-france-de-de-gaulle-est-tombee-dans-les-mains-du-parti-americain-et-du-lobby-sioniste/
(**) Lire aussi : L’OPINION EUROPEENNE
BASCULE CONTRE LA SALE GUERRE DE L’OTAN
CONTRE LA SYRIE
http://www.syria-committees.org/luc-michel-focus-lopinion-europeenne-bascule-contre-la-sale-guerre-de-lotan-contre-la-syrie/
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