FOCUS
La CPI : une
machine de guerre occidentale
pour la recolonisation de l'Afrique
Luc
Michel
Mardi 1er octobre 2013
Le cas Blé Goudé (Côte d’Ivoire) :
Réquisitoire contre la CPI et la pseudo
justice internationale
PCN-SPO / Focus / 2013 10 01 /
Focus : Le fait du jour décrypté
par Luc MICHEL
pour le Service de Presse du PCN /
PCN-SPO
Lu sur le Fil de Belga (Bruxelles)
Ce 1er octobre 2013 :
« Côte d'Ivoire: mandat d'arrêt de la
CPI contre Charles Blé Goudé.
La Cour pénale internationale a rendu
public mardi un mandat d'arrêt contre un
troisième suspect des violences
postélectorales ayant déchiré la Côté
d'Ivoire en 2010 et 2011: Charles Blé
Goudé, chef des "jeunes patriotes"
ivoiriens et proche de l'ancien
président Laurent Gbagbo » ...
# Les juges ont en effet décidé de lever
les scellés apposés au mandat d'arrêt,
initialement émis le 21 décembre 2011.
Car, comme les tribunaux politiques du
IIIe Reich nazi où les Cours spéciales
de Vichy, la pseudo CPI émet des mandats
d’arrêt et des inculpations secrètes.
Monstruosités juridiques !
Intervient ici la « gaffe d'Abidjan ».
Où une manipulation du camps Ouattara ?
L'annonce de la CPI pourrait être liée,
selon l’AFP, à la "gaffe" du ministre de
la Justice ivoirien, Gnénéma Mamadou
Coulibaly, qui avait annoncé il y a dix
jours que "Charles Blé Goudé (faisait)
effectivement l'objet d'un mandat
d'arrêt", ce que ni le gouvernement
ivoirien ni la CPI n'avaient jusqu'alors
souhaité confirmer.
LA CIBLE BLE GOUDE
Ex-ministre de la Jeunesse de Laurent
Gbagbo et chef des "jeunes patriotes",
activistes pro-Gbagbo, Blé Goudé avait
été arrêté le 17 janvier 2013 au Ghana
après plus d'un an et demi de cavale et
extradé dès le lendemain vers la Côte
d'Ivoire, où il est détenu. Après
Laurent Gabgbo et son épouse Simone, il
est le troisième suspect à faire l'objet
d'un mandat d'arrêt de la CPI pour les
violences ayant fait plus de 3.000 morts
des deux côtés à la suite de l'élection
d'Alassane Ouattara, contestée par le
président sortant Laurent Gbagbo. La CPI
« soupçonne » Charles Blé Goudé, 41 ans,
de « quatre chefs de crimes contre
l'humanité, à savoir meurtre, viol,
persécution et autres actes inhumains,
commis entre le 16 décembre 2010 et le
12 avril 2011 ».
Dans le mandat d'arrêt, les juges aux
ordres des USA et de l’OTAN – car c’est
bien cela –« estiment qu'il y a des
motifs raisonnables de croire (sic) que
Charles Blé Goudé recevait des
instructions de la part de Laurent
Gbagbo, qui le consultait également sur
des questions politiques importantes ».
Il aurait exercé un « contrôle conjoint
sur les crimes, dans la mesure où il
avait un pouvoir de contrôle et donnait
des instructions directement aux jeunes
qui étaient systématiquement recrutés,
armés, formés et intégrés à la chaîne de
commandement des Forces de défense et de
sécurité ivoiriennes (FDS) », selon la
même source. Selon les juges, il est
également « raisonnable de croire » (resic)
que « les attaques lancées par les
pro-Gbagbo ont été menées dans le cadre
d'un plan commun, pensé par Laurent
Gbagbo et son entourage, auquel
appartenait Charles Blé Goudé ».
LIQUIDER POLITIQUEMENT LE CAMPS GBAGBO
Le président Laurent Gbagbo est écroué
depuis fin 2011 à La Haye par la CPI,
qui le « soupçonne de crimes contre
l'humanité ». Début juin, les juges
avaient indiqué qu'ils avaient besoin de
preuves supplémentaires pour décider de
mener ou non un procès à son encontre.
La procureur-générale de la CI Dialou,
une de ces noirs qui servent l’Occident,
avait présenté une prestation lamentable
et faible. Et les avocats de Gbabdo
l’avaient mise en difficulté, notamment
lors de la présentation comme preuves
truquées de photos prises dans un autre
pays africain …
Son épouse Simone fait elle aussi
l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI,
mais Abidjan refuse de la remettre à la
Cour, au motif que la justice ivoirienne
est désormais en capacité d'assurer
équitablement son procès.
Considéré par des ONG internationales
occidentales, ce bras armé pseudo
humanitaire de l’impérialisme et du
néocolonialisme, comme « responsable de
nombreuses violences », Charles Blé
Goudé, surnommé "général de la rue" ou
encore "ministre de la rue" pour sa
capacité de mobilisation populaire,
avait régulièrement été cité comme une
cible possible de la CPI.
LE REGIME OUTARRA ET SA JUSTICE DES
VAINQUEURS
Dans une période post-conflit où le
régime de Ouattara est accusé de
pratiquer une "justice des vainqueurs",
aucune figure de son camp n’ayant été
inquiétée par la CPI, les ONG
occidentales aux ordres ou les médias de
l’OTAN, pour les graves crimes commis
par ses milices durant la dernière
crise, la réaction d'Abidjan sera
scrutée par l'opposition.
Le dilemme de Ouattara est bien exposé
par l’AFP : « Livrer l'ex-chef des
Jeunes patriotes à la juridiction
internationale serait très mal vu en
période de réconciliation nationale.
Mais ne pas le faire, au motif que la
justice ivoirienne est désormais
compétente pourrait valoir à la Côte
d'Ivoire de fortes critiques de la
communauté internationale ».
Roselin Bly, président intérimaire du
"Congrès panafricain pour la justice et
l'égalité des peuples" (COJEP), fondé
par M. Blé Goudé et organisation clé de
la galaxie des "patriotes", a assuré à
l'AFP que "ce mandat d'arrêt est
inopportun dans un contexte où le
gouvernement pro-Gbagbo ivoirien vient
de refuser le transfèrement de Simone
Gbagbo". "Si le gouvernement ivoirien
affiche sa claire intention de juger ses
compatriotes sur son sol, comment
comprendre un nouveau mandat d'arrêt
contre un autre proche de Gbagbo?", a
interrogé M. Bly, avant de répondre fort
justement : "la CPI encourage la
manifestation de la justice des
vainqueurs".
LA CPI RECLAME BLE GOUDE A UN MOMENT
CRITIQUE POUR ELLE
Le mandat d’arrêt de la CPI intervient à
un moment critique, à plus d’un point,
pour la CPI. En effet, le pseudo
tribunal fantoche de l’OTAN fait face à
la fois à un mouvement de révolte des
états africains. Mais aussi, séquelle du
chaos instauré par l’OTAN dans la Libye
post Kadhafi, à un défi lancé par les
ex-alliés de l’Alliance – la milice
islamiste de Zinten – et par ses
domestiques de Tripoli. Qui refusent de
livrer à la CPI (1) le fils de Kadhafi
Saïf al-Islam, que Tripoli entend juger
en Libye et que ses geôliers de Zinten
refusent de livrer.
L’Union Africaine organise en effet un
sommet spécial en ce mois d’octobre pour
aborder un « retrait en masse » de la
Cour Pénale Internationale, « en signe
protestation envers les procès des
dirigeants kényans ». Une lettre envoyée
par les dirigeants africains à la CPI
explique que la présence du
vice-président kényan William Ruto à son
procès à La Haie allait désavantager le
Kenya.
L’Union Africaine avait déjà accusé avec
une raison absolue la CPI de « chasser
des dirigeants africains » et
« d’ignorer les atrocités commises
ailleurs ».
La CPI répond sans rire « qu’elle défend
les victimes de crimes où qu’elles
soient » (sic).
Le sommet extraordinaire se tiendra dans
la capitale ethiopienne Addis Abeba,
siège de l'UA, le 13 octobre. Se retirer
ou non du Statut de Rome « sera une
décision prise par chaque Etat
individuellement, l'UA n'interviendra en
aucun cas dans cela », a précisé le
vice-président de la Commission de l'UA
Erastus Mwencha. Le sommet pourrait
cependant marquer le début d'un exode
des Etats africains parties à la Cour.
34 des 54 pays membres de l’Union
Africaine ont ratifié le traité de la
CPI.
Quelques jours avant le début du procès
de William Ruto à la CPI en septembre
dernier, le parlement kényan avait voté
un retrait de la CPI. Ce vote
n’affectera cependant pas le procès de
M.Ruto, ni celui du president kényan
Uhuru Kenyatta en novembre. Tous deux
sont poursuivis « pour crimes contre
l'humanité pour leur rôle présumé dans
les violences ethniques ayant déchiré le
Kenya après l'élection présidentielle de
2007 » (2).
QUE SONT VRAIMENT LA CPI ET SES
PREDECESSEURS LES PSEUDO TPIY ET TPIR ?
La CPI a eu deux prédécesseurs : le TPIY
– Tribunal pénal international pour
l’ex-Yougoslavie (instauré illégalement
par le Conseil de sécurité, qui n’en
avait pas la compétence et au Moment où
la Troisième Yougoslavie, démembrée en
2003, existait encore) – et le TPIR –
Tribunal pénal international pour le
Rwanda (après le génocide).
Le TPIY a été une machine de guerre de
l’OTAN contre ses ennemis : la troisième
Yougoslavie de Milosevic et son coeur la
Serbie. J’ai bien connu le TPIY que j’ai
longuement combattu de 2001 à 2006 en
compagnie du regretté Jacques Vergès
(3). J’ai même mené avec Me Vergès le
seul débat public ayant jamais opposé
les porte-paroles officiels du TPI et
ses adversaires sur la chaîne de
télévision « LCP-PUBLIC SENAT » (Paris)
et qui tourna à la défaite des
domestiques de l’OTAN (4).
Pendant toute son action, les magistrats
aux ordres du TPIY ont servi de bélier à
l’OTAN pour déstabiliser Belgrade,
épargnant les criminels de guerre de
Zagreb et Sarajevo. Sans oublier les
crimes de guerre de l’OTAN – le TPIY a
déclaré irrecevables tous les recours
contre les généraux de l’Alliance – et
ceux des mafieux de l’UCK kosovare. Y
compris comme l’a reconnu l’ex
procureur-général du TPIY Carla Del
Ponte en fermant les yeux sur un trafic
d’organes à grande échelle impliquant
l’actuel premier ministre kosovar, grand
ami des BHL, Kouchner et autres général
Clark (5).
Le TPIY a lancé la chasse à l’homme
contre les Serbes et protégé les crimes
des mafieux kosovards, des milices et
généraux fascistes croates et des
islamistes radicaux bosniaques. Elle a
fait mourir le Président yougoslave
Milosevic, malade et sans traitement
approprié, dans ses geôles de La Haye.
Aller voir les condamnations des rares
dossiers non-serbes et celles des
politiciens et officiers yougoslaves ou
serbes et comparez ! Ces magistrats
indignes ont laissé pendant des années
les mafieux de l’UCK albano-kosovare
enlever des prisonniers serbes, les
dépecer vivant et vendre leurs organes.
Del Ponte attendra d’avoir quitté le
TPIY – et cherchant sans pudeur ni
vergogne de la publicité pour son livre
de mémoires – pour dénoncer ce crime de
guerre islamiste. C’est un Suisse,
honorable celui-là, Dick Marty qui a
mené l’enquête et dévoilé le honteux
scandale dissimulé par le TPIY et ses
maîtres de l’OTAN.
Le jumeau maléfique du TPIY, le TPIR a
lui servi surtout à protéger les têtes
et les complices du génocide rwandais :
la Françafrique et l’Elysée, le roi
Baudouin Ier et la Belgique, la mafia
catholico-sectaire du Renouveau
Charismatique (auquel appartenait la
Cour belge et les dirigeants
génocidaires rwandais), l’ONU qui a
laissé faire … Des petites têtes sont
tombées certes, poudre aux yeux et
rideau de fumée pour dissimuler les
vrais coupables et les vrais
responsables.
Puis est arrivé la pseudo CPI. Digne
successeur des deux autres. Machine à
poursuivre uniquement les Africains. Et
pas n’importe lesquels mais les seuls
adversaires de Washington et de l’OTAN :
les Kadhafi, le président soudanais,
Kenyatta, le camps Gbagbo, et j’en passe
…
On notera encore que cette imposture qui
sert si bien les USA ne les concerne
pas. Il n’ont pas signé le traité. Et
pire ont voté des lois spéciales, à
compétence universelle car Washington
entend imposer illégalement et
illégitimement ses lois au monde – qui
excluent ses généraux, ses soldats et
ses mercenaires du ressort de la CPI.
Hypocrisie que cautionnent sans limite
les médias de l’OTAN !
Le cas Blé Goudé est aujourd’hui, après
tant d’autres, le symbole de la fausse
justice impérialiste internationale. Un
cas de trop au moment où la question du
retrait des états africains de la CPI se
pose plus que jamais ?
Luc MICHEL
http://www.lucmichel.net/2013/10/01/luc-michel-focus-la-cpi-une-machine-de-guerre-occidentale-pour-la-recolonisation-de-lafrique/
# Notes et
renvois :
(1) Sur le bras de
fer CPI – Tripoli, cfr. :
Luc MICHEL, ELAC & ALAC / CPI VERSUS
TRIPOLI SUR LE PROCES DE SAIF AL-ISLAM
KADHAFI: FARCE JUDICIAIRE ET CHANTAGE
ENTRE AUXILLIAIRES DE L’OTAN AU MILIEU
DU CHAOS LIBYEN !,
Sur :
http://www.lucmichel.net/2013/09/19/elac-alac-cpi-versus-tripoli-sur-le-proces-de-saif-al-islam-kadhafi-farce-judiciaire-et-chantage-entre-auxilliaires-de-lotan-au-milieu-du-chaos-libyen/
Et Luc MICHEL, ELAC & ALAC / RAPPORT:
CHASSE AUX SORCIERES ET TRIBUNAUX
FANTOCHES CONTRE LES DIRIGEANTS
KADHAFISTES ET SAIF AL-ISLAM DANS LA
LIBYE OCCUPEE DE L’OTAN,
Sur :
http://www.lucmichel.net/2013/09/19/1373/
(2) Sur le dossier
Kenya versus CPI, cfr.
Luc MICHEL, KENYA REPORT 2013 / LA
PRESIDENTIELLE 2013 SOUS HAUTE TENSION,
Sur :
http://www.eode.org/eode-think-tank-kenya-report-2013-la-presidentielle-2013-sous-haute-tension/
(3) Nous avions
combattu ensemble au sein du « COMITE
INTERNATIONAL POUR LA DEFENSE DE
SLOBODAN MILOSEVIC » (ICDSM) (*) – dont
il était le Conseil et moi le président
-, étroitement de 2002 à 2006,
organisant entre La Haye et Paris, la
défense du Président Milosevic détenu
dans les geôles de l’OTAN – dont le
pseudo TPI n’est qu’un appendice honteux
– à La Haye. Le combat pour Milosevic
fut long et difficile. Parce que nous
devions combattre sur tous les fronts :
contre les médias de l’OTAN, la machine
du TPI, les médiamensonges. Mais aussi
contre un ennemi intérieur, des
militants trotskistes et sionistes, à
New-York et aux Pays-Bas, infiltrés dans
nos rangs et qui sabotaient sans cesse
notre action, semant la zizanie …
Sur l’ICDSM, cfr. Les NOTES de :
Luc MICHEL, Luc MICHEL, IN MEMORIAM
JACQUES VERGES 1925-2013,
http://www.lucmichel.net/2013/08/16/luc-michel-in-memoriam-jacques-verges-1925-2013/
(4) Emission «
Paroles d’Europe » sur LCP SENAT. Une
émission présentée par Caroline de
Camaret et « destinée à mieux faire
connaître les enjeux européens et
l’impact de la construction européenne
sur la vie quotidienne des Français.
En direct le lundi 8 avril 2002, sur le
thème « FAUT-IL JUGER MILOSEVIC ? ».
Avec Luc MICHEL(ICDSM), Christian
CHARTIER, porte-parole officiel du TPI,
Maître Jacques VERGES, avocat de
Slobodan Milosevic, Patrick BAUDOIN,
président d’honneur de la Fédération
Internationale des Droits de l’Homme.
(5) Cfr. Luc
MICHEL, FOCUS/ IMPERIALISME HUMANITAIRE
: REVOILA KOUCHNER ET CARLA DEL PONTE
SUR LA SYRIE !,
sur :
http://www.syria-committees.org/luc-michel-focus-imperialisme-humanitaire-revoila-kouchner-et-carla-del-ponte-sur-la-syrie/
Le sommaire de Luc Michel
Le
dossier Afrique noire
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