Info Syrie
BHL contre
Poutine... Obama et Romney !
Louis
Denghien
Obama &
Romney d’accord pour ne pas envoyer de
boys en Syrie. Maintenant,
si BHL veut y aller avec des amis…
Mardi 23 octobre
2012 L’OSDH évoque des combats hier dans
la grande banlieue et de Damas, à Harasta et Irbin. Il est fort
possible que ces combats soient
extrêmement localisés. En revanche,
on sera d’accord avec l’OSDH pour
dire que l’armée poursuit ses
attaques contre les places fortes –
ou ex-places fortes rebelles, à
Alep,Homs et dans le secteur d’Idleb/Maarat
al-Numan. Il est difficile d’avoir
des informations sur les derniers
développements des combats dans ce
dernier secteur : on se bat toujours
dans le secteur de la base de Wadi
Deif, à l’est de la ville et de
l’autoroute, mais il n’est plus
question nulle part de l’assaut «
final » des rebelles contre cette
position. Sur le plan politique, Bachar al-Assad
a décrété une nouvelle amnistie pour
les opposants ayant commis des
crimes avant le 23 octobre 2012. Ce
n’est certes pas la première fois
que le président syrien décrète une
mesure en ce sens, destinée
évidemment à démobiliser une partie
de la rébellion : en avril dernier,
une amnistie avait été proposée pour
tous les combattants n’ayant pas de
sang sur les mains. On voit donc que
Bachar a encore baissé « la barre du
pardon ». Pour autant, il a précisé
que les « terroristes » seraient
exclus de la présente mesure :
au-delà de quel niveau de crime ne
peut-on plus prétendre au pardon,
c’est encore chose imprécise.
Une petite phrase
importante de Lavrov
Et voilà qui nous amène à la
diplomatie. Lundi, le ministre russe
des Affaires étrangères Sergueî
Lavrov s’est, plus nettement encore
qu’auparavant, engagé vis à vis du
président syrien :
«
Bachar al-Assad est garant de la
sécurité des minorités vivant en
Syrie, dont les chrétiens » a
ainsi déclaré Lavrov au quotidien
russe
Rossiskaia Gazeta. ajoutant que
même les pays occidentaux
reconnaissaient aujourd’hui qu’au
moins «
un
tiers de la population syrienne voit
en Assad une personne qui a appelé à
empêcher la transformation de la
Syrie en un Etat où les minorités
n’auraient pas la possibilité
d’exister« . On
ajoutera juste qu’une bonne partie
de la majorité sunnite voit aussi en
Bachar un rempart contre le chaos et
l’oppression salafiste. En tout cas,
c’est un engagement marqué de la
direction russe en faveur du
président syrien.
La déclaration de Lavrov pèse certes
plus lourd que l’énième appel d’un
quarteron d’intellectuels parisiens
et sionistes -BHL, Glucksmann,
Kouchner – en faveur d’une
intervention. On notera juste que
ces messieurs réclament à présent
une intervention en Syrie pour
débarrasser le pays du «
gang
barbare des Assad » ET des «
extrémistes islamistes », ce
qui prouve qu’ils ont du tenir
compte de la prise de conscience
croissante des Occidentaux, ces deux
ou trois derniers mois, de ce qui se
cachait derrière la « révolution »
syrienne. On notera le ton
grandiloquant habituel à ces
matamores du tout-Paris friqué et
sioniste, à la limite de l’insolence
vis-à-vis de Hollande et de son
gouvernement : «
Assez
de dérobade, il faut intervenir en
Syrie ! » On
se demande comment leur excellent
ami Fabius a reçu cette mise en
demeure.
Et une précision
non moins importante d’Obama/Romney
La démarche de ces convaincantes
incarnations du mensonge et de la
manipulation est conforme au niveau
d’abjection attendu. Mais elle est
surtout pathétique :
lors de leur
troisième et dernier grand débat
télévisé, Barack Obama ET Mitt
Romney sont au moins tombés d’accord
pour dire qu’il ne fallait surtout
pas envoyer de soldats américains en
Syrie, et même pour reconnaître
qu’il fallait mieux « identifier »
l’opposition syrienne. Le
forfait américain vaut forfait pour
l’OTAN aussi, et donc pour l’Europe
et même la Turquie. Jamais le
principe d’une intervention
occidentale en Syrie n’a été aussi
hors de propos. Quant au malheureux
Hollande, BHL and co devront se
contenter – peut-être – d’une
expédition française dans le Nord
Mali, ce dont évidemment BHL se fout
comme de sa première chemise
blanche.
Dans ces conditions, le manifeste
belliciste de cette petite bande
sans crédit autre que médiatique
s’apparente plus au trépignement de
gosses frustrés par leurs parents de
telle ou telle faveur qu’à une
démarche politique.
Et puis sur le fond ! Dire en
substance «
Renversons Bachar et sa clique pour
préserver la Syrie de l’islamisme
radical » quand une grande
majorité des Syriens, une bonne
moitié du monde et même de plus en
plus d’analystes occidentaux savent
que c’est justement le gouvernement
actuel qui est le meilleur rempart
contre des islamistes qu’il affronte
chaque jour, c’est ubuesque et «
décalé » par rapport à la réalité.
Mais la réalité n’est rien auprès du
rêve de ces messieurs : la
destruction de l’axe anti-israélien
au Proche=Orient, avec une Syrie
ramenée au niveau de l’Irak en 2003.
Mais ce rêve est bien parti pour
demeurer un rêve, même si la Syrie
souffre.
De toute façon, et
pour conclure, ce n’est certainement
plus à Washington que se prennent
les grandes orientations sur la
Syrie, c’est sans doute plutôt à
Moscou et à Pékin, mais une chose
est sûre, ce n’est pas – moins que
jamais – à Saint-Germain-des-Prés et
au Quai d’Orsay que ça se passe ! Publié le 24 octobre 2012 avec l'aimable
autorisation d'Info Syrie
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