Info Syrie
Barbarie des
insurgés : apparemment l'omerta n'est
plus tenable pour nos journaux « de
référence »
Louis
Denghien
Jeudi 23 août
2012 Les
spectres des suppliciés d’al-Bab,
jetés du haut d’un toit par la
racaille islamo-qataro-atlantiste,
hantent les salles de rédaction
françaises, et empêchent les
journalistes de digérer
tranquillement leur bouillie
gaucharde et pro-OTAN. Peut-on dire
que ce homme n’ont pas souffert, ne
sont pas morts pour rien ? Est-ce devenu un exercice obligé
pour des médias français un peu
inquiets quant à leur crédibilité
résiduelle ? Il semble que depuis
une ou deux semaines l’omerta sur
les crimes et actes de barbarie
commis par la rébellion syrienne ait
été levée. Sans doute l’ »effet
Berri », du nom de cette famille
sunnite d’Alep dont plusieurs
membres ont été roués de coups avant
d’être exécutés par un groupe
islamo-ASL. Ou des vidéos pour une
fois assez largement diffusées
d’égorgement et de défenestration.
Quand l’ASL
invente le kamikaze involontaire Toujours est-il que le site du
Nouvel
Observateur relaie un reportage
de la
BBC, diffusé le 22 août, qui
montre comment des insurgés syriens
ont essayé de se servir d’un
prisonnier pour commettre un
attentat suicide. C’est un reporter
du New
York Times qui a filmé la
scène, « édifiante » quant à
l’humanisme des guerriers de la
liberté syrienne.
Les faits : une groupe ASL dispose
une bombe à l’arrière d’une voiture.
Laquelle doit foncer sur un barrage
de l’armé. Qui mais qui va conduire
? Eh bien un de leurs prisonniers,
présenté comme un partisan de
Bachar, détenu dans une belle villa
à piscine dont on voit profiter nos
« syriens » (hum) libres. Sortis de
leurs ablutions non rituelles, les
ASL s’emparent de cet homme, lui
bandent les yeux, l’installent dans
le véhicule et lui explique qu’il
devra ensuite conduire le camion
jusqu’à un check-point » selon le
commentaire de la
BBC.
« Ce
qu’il ne sait pas, souligne le
journaliste,
c’est
qu’à l’arrière du véhicule, sont
installés 300kg d’explosifs qui
doivent être actionnés à distance
». Par chance, ou par la grâce
de Dieu, cette fois-là, le mécanisme
ne fonctionnera pas…
Il n’en demeure pas moins que le
prisonnier a tout simplement été
utilisé comme kamikaze, à l’encontre
de toutes les règles internationales
concernant le traitement des
prisonniers. Et le
Nouvel
Obs de conclure, avec un
étonnement douloureux,
professionnellement accablant s’il
est sincère, qu’ »il semblerait que
certains rebelles aient décidé de
faire dans le crime de guerre ». Il
semblerait…
Et ci-dessous, le lien vers le
reportage de la
BBC
:
Arte
découvre les tortionnaires ASL
Par ailleurs, un de nos
visiteurs nous signale que dans son
journal du mardi soir 21 août, la chaîne
franco-germanique – et surtout gaucho-atlanto-sioniste
- Arte
a diffusé des images de deux supposés «
chabihas » aux mains d’un commandant
rebelle à la barbe fournie. On voit très
bien qu’un des prisonniers a déjà des
marques de coups et des dents cassés, et
le journaliste le fait d’ailleurs
remarquer. L’homme est d’ailleurs emmené
à la salle de torture (dixit le
commentaire). Il sera pendu par les
pieds et pendu. «
Je l’ai vu
! » affirme le journaliste qui
apparemment est rentré dans la dite
salle de torture. Puis l’on voit le
deuxième captif entrainé à son tour vers
cette salle.
En octobre dernier, la même
chaîne
Arte diffusait une émission de
propagande (en faveur de rebelles)
d’anthologie, due à la « journaliste »
Sofia Amara et que nous avions épinglée
avec a sévérité qu’elle méritait (voir
notre article « Soirée Arte sur la Syrie
: deux heures de stalinisme bobo », mis
en ligne le 12 octobre 2011). Une
dizaine de mois plus tard on est passé
du stalinisme gauche caviar à une
ébauche d’objectivité. Les temps
changent (lentement) comme chantait Bob
Dylan…
L’avertissement de l’épicier Saad aux
lecteurs et rédacteurs de Libé
Le même correspondant a
également écouté sur
France
Inter, mercredi matin 22 août, la
Revue de presse de Laetitia Gaillet. Qui
se faisait l’écho d’un article de
Libération.
Qui donnait la parole à des Alépins. Or
que disent la dizaine de sondés de ce «
micro-trottoir » réalisé dans le
quartier sunnite de Bustan al-Qasr ? À
part un dont le fils a été battu,
assure-t-il, par des chabihas, aucun
n’accable Bachar, et aucun ne prend fait
et cause pour les rebelles. Le plus
disert, et pas le moins intéressant, est
Saad, un épicier de 34 ans, dont le
commerce est une des victimes de la «
bataille d’Alep » : « On voit bien que
nous sommes coincés entre deux camps qui
s’affrontent » dit-il. «
Les
Occidentaux veulent abattre notre
souveraineté.. On vivait sous la
tyrannie d’un clan. Mais on s’y était
habitué« . Et de l’analyse, Saad
passe à la vie concrète, et à la
nostalgie : «
On pouvait
circuler, aller manger une glace et
aller se baigner à Lattaquié, ou rouler
de nuit vers Damas. Rien ne pouvait nous
arriver. Les femmes circulaient la nuit.
Maintenant, elles sortent et elles se
font tuer dans la rue« .
Ce paradis ordinaire perdu,
Saad n’est pas prêt à la capitulation
pour pour pouvoir le retrouver. À
l’enquêteur de Libération il lâche,
après avoir évoqué la «
tyrannie »
des al-Assad : «
On ne veut
pas de celle des Américains, d’Israël,
des Français, des Anglais ou des
Allemands« . Et Saad,
depuis sa modeste épicerie, lance aux
lecteurs bobos de
Libération
cet avertissement : «
C’est ici
à Alep, que se prépare la troisième
guerre mondiale« . Et, ajoute-t-il,
« les
Russes ne lâcheront pas le régime et
l’Iran non plus« .
En quelques mots, Saad
a exprimé l’irréductible nationalisme
syrien. Et toisé, sans le savoir, les
dizaines de «
spécialistes » et «
analystes
» pro-ASL et pro-OTAN que
Libération
a fait défiler dans ses colonnes depuis
un an et demi !
L’article se conclut par
cette confidence d’un médecin qui opère
les blessés du quartier dans une école
désaffectée : «
Il ne faut
pas croire que les gens sous les bombes
sont tous acquis à l’ASL. Ici, les gens
ne diront rien mais la fidélité
silencieuse à Bachar est toujours
importante ».
Nous, contrairement au lectorat et
rédacteurs de
Libération, nous n’avons jamais
douté de ce fait, et c’est pour cela que
nous avons écrit, dès les débuts de la
bataille d’Alep, que celle-ci serait
perdue par l’ASL politiquement, avant
que de l’être militairement, comme à
Damas.
Un
pionnier de l’humanitaire contre
l’humanitarisme bidon de Fabius
Enfin, certaines
personnalités françaises n’ont pas à
évoluer car elles ont toujours
grosso
modo conservé leur autonomie de
pensée et une certaine honnêteté
intellectuelle. Ainsi Rony Brauman, qu
fut une grande figure de cet envahissant
– au détriment du politique – secteur «
humanitaire » via sa position éminente à
Médecins sans Frontières. Eh bien ce 22
août sur une radio française, Rony
Brauman a fustigé les poses «
humanitaires » de Laurent Fabius
sur la Syrie, paravent transparent de
son atlantisme. Il a dit en substance
que l’humanitaire ne faisait justement
pas partie (en dépit des efforts de son
ex-copain Kouchner) de la tradition
diplomatique française. Et il s’est
prononcé, lui l’homme de MSF, contre la
stratégie dite des «
couloirs
humanitaires« , lancée par Juppé et
reprise par Fabius, car ils conduisent
tout droit, ces couloirs, à la guerre
ouverte, ce qu’il refuse pour la Syrie.
Brauman préfère la paix à la guerre.
Peut-être bien pour
des raisons humanitaires, justement…
Rony
Brauman contre le détournement de
l’humanitaire par Laurent Fabius
Publié le 24 août
2012 avec l'aimable autorisation d'Info
Syrie
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