Syrie
Nouveaux effets de manche français
Louis
Denghien
Bernard
Valéro : assurer la continuité de la
servilité atlantiste pendant
l'alternance
Lundi 18 juin 2012
Recalées au Conseil de
sécurité, les puissances occidentales
s’efforcent de relancer vaille que
vaille leur guérilla diplomatique contre
la Syrie, via le Conseil des droits de
l’homme des Nations-Unies actuellement
réuni en session. Et parmi les
Occidentaux, la France brase le plus
d’air pour le quart d’heure : le
représentant français dans cette
instance, un certain Jacques Pellet,
demande la saisine de la Cour pénale
internationale afin qu’elle sanctionne
le gouvernement syrien pur sa «
barbarie«
. Et M. Pellet d’égréner la litanie bien
connue des péchés, non pas d’Israël,
mais de la Syrie souveraine : «
crimes
contre l’humanité(…)
crimes de
guerre (…)
horreur la
plus totale, enfants torturés, exécutés,
etc« .
La France atlantiste est
également toujours magnifiquement
représentée par Bernard Valero,
porte-parole du Quai d’Orsay, aussi à
l’aise sous Fabius que sous Juppé dans
l’incantation anti-syrienne, et qui donc
réclame le recours au chapitre VII de la
charte des Nations-Unies pour obliger le
gouvernement de Damas à appliquer
immédiatement – et unilatéralement – le
plan de paix Annan (le dit chapitre VII
prévoyant à l’encontre des «
récalcitrants » des sanctions allant
jusqu’à l’usage de la force.)
Le représentant français au
Conseil des droits de l’homme
s’engouffrait lui dans une brèche
ouverte par le haut-commissaire aux
droits de l’homme de l’ONU, Navi Pilay,
bien connue pour son hostilité au
pouvoir syrien. Lors de l’ouverture de
la session, Navi Pilay avait exhorté la
communauté internationale à surmonter
ses divisions pour mettre fin à la
violence. Une violence sur l’origine de
laquelle elle n’a pas de doute
puisqu’elle a accusé une fois de plus
l’État syrien de crimes contre
l’humanité. Ce alors que la
responsabilité de la tuerie de Houla,
pour ne parler que de celle-ci, semble
bien devoir être attribuée aux rebelles.
Tout ceci ne sera que de
peu de conséquences pour la Syrie : les
gesticulations à prétention humanitaire
et à préoccupations géostratégiques
n’abusent absolument plus la minorité de
blocage sino-russe. Quant à la France,
si « en voix » à l’ONU, elle ne peut ni
ne veut participer à cette expédition
militaire dont elle agite l’éventualité.
Pose et jactance sous Sarkozy et Juppé,
jactance et pose sous Hollande et
Fabius, et toujours surtout, cet
aveuglement volontaire sur les actes et
les intentions profondes des gangs de
fanatiques payés par le Qatar.
Cette distance entre le
discours et les capacités de la France,
qui n’a d’égale que la distance entre
son discours formaté et la réalité de
terrain, c’est tout ce que retiendront
les historiens qui daigneront se pencher
sur la misérable diplomatie de la France
« sarkollandaise ». L’édtorialiste Louis
Pauwels disait naguère : «
La France
est une baudruche qui se dégonfle en
faisant « cocorico » ! »
Aujourd’hui la baudruche récite la
déclaration des droits de l’homme.
Publié le 19 juin 2012
avec l'aimable autorisation d'Info Syrie
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