Syrie
A défaut de
pouvoir l'abattre, ravager la Syrie
Louis
Denghien
Bab Amr :
à défaut de construire l'État islamique
idéal, détruire la Syrie laïque et
moderne.
C'est au fond le vrai projet de société
des membres des groupes armés
Jeudi 17 mai
2012
Nous annoncions ce matin
l’assassinat mercredi d’un ingénieur
civil dans la région d’Idleb. La machine
terroriste à décimer les cadres de la
Syrie a continué ses méfaits ce jeudi 17
mai : Sana communique la nouvelle de
l’enlèvement d’un autre ingénieur, Imad
Yatim et d’un de ses collègues, Aziz
Mohamed. Il faut souligner que les deux
hommes travaillaient pour la même
institution que Hassan al-Ali, chargée
de la mise en valeur du secteur du
Haut-Euphrate. La similarité des cibles
tend à écarter l’hypothèse d’un
enlèvement pou rançon, et sachant que
nombre de personnes kidnappées sont
retrouvées mortes, il y a lieu de
s’inquiéter pour les deux hommes.
Reste donc le ciblage : les
extrémiste armés veulent visiblement, à
défaut de convertir les Syriens et de
vaincre la Syrie, la détruire dans ses
institutions,ses infrastructures et ses
cadres. Un résultat dont se
contenterait, à vrai dire, un certain
nombre de décideurs néo-conservateurs et
de dynastes pétro-arabes. Faire de la
Syrie un nouvel Irak, ça ne passe en
effet pas forcément par une guerre en
bonne et due ferme mais par le
terrorisme. Au fond,
ces islamistes fous qui ensanglantent la
Syrie sont les nouveaux Khmers rouges,
rêvant de construire leur califat
immaculé et utopique sur les ruines du
monde impie. Après
tout, des gens à qui on a enseigné que
le sang des impie et des infidèles est
agréable à Dieu, et que des dizaines de
vierges attendent le kamikaze martyr,
n’ont aucun scrupule à tuer et détruire.
Il est douteux que ce rêve
théocratique se réalise, et que la Syrie
succombe à ces essaims de moustiques
salafistes. Mais le pays aura souffert,
perdu de l’énergie, du sang et de l’or,
perdu peut-être aussi des années de
développement. L’Occident et ses
appendices arabes parient sur le
pourrissement, avec les terroristes
comme germes de gangrène. Face à ce
cynisme meurtrier et destructeur, la
nation syrienne n’a d’autre ressource
que d’éradiquer patiemment ces agents de
destruction. Avant de reconstruire (des
infrastructures et une société), avec
l’aide de ses alliés. Mais Damas serait
en droit de présenter une note salée à
pas mal de chancelleries occidentales au
titre des dommages de guerre immédiats
et différés.
Essai de
psychologie de l’OSDH
Toujours au chapitre «
détruisons, il en restera toujours
quelque chose », une bombe a coupé la
ligne de chemin de fer Alep-Lattaquié,
près de Sanqara (région de Jisr-al-Choughour,
non loin de la frontière turque). sans
faire d’autres dommages que matériels.
Et une bombonne de gaz a sauté dans le
quartier al-Klasseh d’Alep – une autre
étant désamorcée à temps -, faisant
quatre blessés dont trois soldats.
tandis qu’un engin explosif « classique
» sautait lui à al-Forqan, faisant deux
blessés civils.
C’était en quelque sorte
une tranche de violence non homologuée
par l’OSDH : au fait, il est douteux
qu’un Rami Abdel Rahmane – s’il n’est
pas un avatar – croit encore, depuis son
officine londonienne au succès de sa
cause perdue. Mais il espère, en
desperado politique – et en stipendié de
puissance étrangère – que ses amis
salafistes causeront un maximum de
dommages à cette nation coupable de
défier depuis 15 mois maintenant une
coalition formidable.
Démocrates Rami Abdel Rahmane et ses
collaborateurs ? Non, nihilistes à la
manière des terroristes russes du XIXe
siècle. Par jeunes fanatiques
interposés. Tandis qu’à un niveau
occidental plus élevé, les donneurs
d’ordre et de fonds néoconservateurs
regardent fructifier leur «
investissement ».
Publié le 17 mai 2012
avec l'aimable autorisation d'Info Syrie
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