Syrie
France/Russie/Syrie : Fabius est-il sous
cocaïne ?
Louis
Denghien
On aura
rarement vu démenti répondre aussi
durement à un mensonge,
et un ministre des Affaires étrangères à
un autre !
Vendredi 15 juin 2012
Non content d’annoncer son
aide « téléphonique » à l’ASL, Laurent
Fabius a affirmé vendredi qu’il
préparait déjà «
l’après-Assad
» avec les Russes. Diable ! La situation
évoluerait-elle sans que nous nous
soyons aperçus de rien ? Sur
France
Inter, l’héritier – c’est vraiment
le cas de le dire – d’Alain Juppé a fait
plus que le laisser entendre ce vendredi
matin : «
Les Russes eux-mêmes ne sont pas
aujourd’hui attachés à la personne de
Bachar al-Assad, ils voient bien que
c’est un tyran et un assassin et
qu’eux-mêmes en s’enchaînant à ce
dictateur vont s’affaiblir« . Tout
au plus, explique Fabius, les Russes
sont-ils «
sensibles » à ce qui pourrait se
passer si Bachar quittait le pouvoir.
Mais le Premier ministre du Raimbow
Warrior est là pour les rassurer sur ce
point de détail. Qui va succéder à
Bachar et à son administration ? «
L’opposition bien sûr, encore faut-il
distinguer quels vont être les
responsables de l’opposition, et puis il
y aura probablement, même si c’est
déplorable, un certain nombre de gens
ayant appartenu aux anciennes équipes«
. Mais précise-t-il encore, ces vestiges
du passé baasiste ne seront pas en
première ligne. C’est donc de cette
solution-là qu’il «
faut
accoucher » explique le nouveau
patron du Quai d’Orsay américanisé.
La fessée
diplomatique russe
Si avec ça, les Russes ne
sont pas convaincus et rassurés ! Eh
bien non, finalement, pas vraiment. Dans
la matinée, et les deux ou trois heures
suivant l’exercice d’optimisme
atlantiste de Laurent Fabius, la
réaction russe est venue par la bouche
implacable de Segueï Lavrov, homologue
mais pas égal du Français, sous forme
d’un démenti complet, asséné au cours
d’une conférence de presse :
«
J’ai lu
quelque part aujourd’hui que la
porte-parole du département d’État
américain, Victoria Nuland, aurait dit
que les États-Unis et la Russie
discutaient de changements politiques en
Syrie après le départ de Bachar al-Assad.
Si cela a été vraiment dit, c’est faux.
De telles
discussions (entre Paris et Moscou)
n’ont pas
eu lieu et ne peuvent avoir lieu. Cela
est en totale contradiction avec notre
position.«
Et Lavrov de conclure : «
Nous ne
sommes pas impliqués dans des
changements de régime à travers le
Conseil de sécurité de l’ONU oui des
complots politiques ! »
Eh bien voilà ce qui
s’appelle un démenti cinglant. On notera
que Sergueï Lavrov n’a même pas pris la
peine de s’adresser à Laurent Fabius,
préférant moucher directement ses
patrons américains. Mais pour en revenir
au Juppé socialiste, on peut se demander
quelle mouche sioniste l’a piqué ! Car
enfin affirmer avec autant d’aplomb des
contre-vérités de ce niveau
diplomatique, c’est s’exposer à se faire
ridiculiser avec une échelle comparable.
Le maître du Quai d’Orsay serait-il
vraiment dans son état normal, aurait-il
fait usage de certains « remontants »
dont sont coutumiers, à ce qu’on lit,
les grands de ce monde ? En fait, la
seule drogue à laquelle soit vraiment «
accro » Laurent Fabius, c’est l’atlanto-sionisme,
qui lui est aussi naturel, ainsi qu’à
nombre de ses adversaires de droite, que
l’air qu’il respire. Ajoutons à cela une
solide (over) dose d’orgueil – à la
Juppé – et l’on aura peut-être la clef
de ce comportement pas seulement
atlantiste, mais aberrant.
Reste à
verser une larme sur la diplomatie d’un
pays qui fut quand même, dans une vie
antérieure, celui du général de Gaulle.
Puis à hausser les
épaules sur ces gesticulations et
vantardises d’impuissants et de
lobotomisés, dont le Talleyrand ou le
Metternich a pour nom Bernard-Henri
Lévy.
Publié le 15 juin 2012
avec l'aimable autorisation d'Info Syrie
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