Info Syrie
Mensonges &
diffamations, deux mamelles
(encore bien pleines) de la presse
française
Louis
Denghien
Une fois
de plus,
Infosyrie
est heureux de pouvoir distinguer le
savoir-faire professionnel d’Olivier
Ravanello d’I-Télé
(ici en train d’ »informer
» sur la «
révolution
» libyenne) qui vient de commettre une
nouvelle falsification de grande classe
sur l’incendie du souk d’Alep,
falsification qui confirme sa place
parmi les grands de la désinformation à
la française. Sous vos applaudissements
!
Mardi 2 octobre
2012
Le fait que leur rêve de
subversion de la Syrie s’évapore ne
dissuade par certains journalistes et
médias militants de continuer à mentir
et désinformer.
Parmi ceux-ci nous sommes
contraints, une fois encore, de «
distinguer »
I-Télé
qui s’est empressée lundi soir, d’une
part de relayer une thèse
abracadabrantesque, et d’autre part de
mentir ouvertement sur un fait, ces deux
désinformations ayant, on l’aura deviné,
pour but commun de charger le
gouvernement syrien de crimes qu’il n’a
pas commis, même en pensée.
Sensationnel ! Kadhafi « donné » par
Bachar
Evidemment, le pompon est
la présentation façon « scoop » des
déclarations au quotidien britannique
The Daily
Télegraph d’un ex-responsable du
Conseil national de transition (CNT)
libyen, selon lesquels le colonel
Kadhafi, réfugié avec une poignée de
fidèles à Syrte, a pu être localisé – et
assassiné – par des agents français
envoyés par Sarkozy… grâce au numéro de
son téléphone satellitaire personnel,
numéro fourni aux Français par… Bachar
al-Assad !
C’est Rami El Obeidi,
ex-responsable des relations avec les
agences de renseignements étrangères du
CNT, qui est l’auteur de cette thèse
grotesque, qu’il pense étayer en
expliquant que le président syrien
aurait agi ainsi pour obtenir de Sarkozy
qu’il diminue la pression sur le régime
– « ce qui
est arrivé », affirme Rami El
Obeidi sans crainte du ridicule.
Tout le monde, sur ce
site et ailleurs, a pu constater que
Nicolas Sarkozy et Alain Juppé ont été,
avant et après la mort de Kadhafi, parmi
les dirigeants occidentaux les plus
hostiles à l’encontre de Damas.
Pour l’ex-diplomate Patrick Haimzadeh,
interrogé par
Le Point,
Rami El Obeidi, un ancien militaire qui
a été écarté du CNT, ne cherche qu’à
exister politiquement.
On ajoutera que, ne
serait-ce que pour d’évidentes raisons
de jurisprudence internationale, le
gouvernement syrien a condamné
l’implication de la France et de l’OTAN
dans la guerre civile libyenne. Plus
c’est gros, plus ça passe ? Pas tant que
ça, et ce mardi, les médias
mainstream
ne reviennent guère sur cette »
information » – ils ne développent pas
beaucoup non plus, il est vrai, les
déclarations, peut-être de plus de
poids, de l’ex-Premier ministre libyen
post-Kadhafi Mahmoud Djibril, qui a
affirmé lui aussi hier que c’est
« un
service de renseignements étranger
» qui a tué l’ancien Rais libyen, sans
donner pus de précisions, il est vrai.
Mais pour en revenir à la «
piste Bachar », la direction de la
rédaction d‘I-Télé
aura pu cracher un peu de venin
supplémentaire, l’espace d’une soirée,
sur le président syrien : disons que ça
ne change rien à l’évolution de la crise
syrienne, mais que ça soulage ces
messieurs-dames, certainement contrariés
par l’échec de leurs amis barbus à Alep
et ailleurs.
Le même soir, c’est une «
pointure » d’I-Télé,
Olivier Ravanello, chef du service de
désinformation Etranger de la chaîne
(déjà « distingué » sur ce site pour
l’ensemble de son oeuvre), qui s’est
surpassé en revenant sur l’incendie du
souk d’Alep, expliquant que celui-ci
avait été déclenché par un bombardement
de l’aviation syrienne, affirmation «
étayée » par une vue d’avion de combat
dans le ciel syrien. Ce alors qu’il
existe des vidéos – mises en ligne ici
même – d’insurgés contemplant l’incendie
qu’ils ont allumé aux cris de «
Allah o
akbar ! ». Alors que lundi l’AFP
a publié les déclarations de commerçants
du souk précisant bien que seuls les
rebelles étaient présents dans le dédale
du souk au moment du départ de cet
incendie. Travestir à
ce point la réalité est certainement la
marque des plus grands « agents
d’influence », et il faudrait instituer
décidément un prix Pulitzer de la
désinformation pour récompenser le «
talent » d’un Olivier Ravanello – à qui
on pourrait remettre « en prime » aussi
quelques déclarations américaines ou
qatari…
Quand l’AFP
joue les ventriloques d’Ali Akbar Salehi
Mais l’AFP,
quand il s’agit de « gauchir » les faits
, et de faire dire à des personnalités
ce qu’elles n’ont même pas pensé, n’est
pas en reste sur
I-Télé.
Ainsi cette soi disant « mise en garde »
de l’Iran à Damas sur son éventuelle
utilisation d’armes chimiques dans le
conflit en cours.
Quels sont les faits, et
les mots ? Interrogé à ce propos lundi
au cours d’un débat organisé par le CFR,
une puissante société d’influence
géopolitique américaine
néoconservatrice, le ministre iranien
des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi
a répondu que «
si cette
hypothèse se vérifiait (…) ce serait la
fin de tout« . Donc, en bon
français, même traduit de l’anglais
diplomatique, Salehi n’a fait
qu’exprimer son opposition à l’emploi
éventuel des dites armes chimiques par
le gouvernement syrien, utilisation «
hypothétique » d’après ses propres
propos.
Le chef de la diplomatie
iranienne a d’ailleurs immédiatement
ajouté ceci, qui recadrait la question :
« Si un
pays quel qu’il soit, y compris l’Iran,
utilise des armes de destruction
massive, c’est la fin de la validité, de
la légitimité de ce gouvernement« .
Bref,
rien de nouveau sous le soleil
diplomatique : tous les pays, y compris
les alliés de la Syrie, condamnent
l’utilisation des armes chimiques, sous
quelque latitude ou quelque gouvernement
que ce soit. Et l‘AFP
rappelle – tout de même – qu’Ali Akbar
Salehi avait lui-même rappelé à ses
interlocuteurs que l’Iran a eu
précisément à souffrir de l’utilisation
de tels moyens de destruction : pendant
la guerre Iran/Irak de 1980/88, le
forces de Saddam Hussein ont utilisé des
gaz de combat contre les soldats
iraniens.
Mais, là aussi, là encore,
un média français aura tenté de semer
l’esquisse d’un doute sur la solidité
des liens entre Téhéran et Damas,
solidité pourtant attestée à mainte
reprises et tout récemment encore lors
de la rencontre du même Ali Akbar Salehi
avec Bachar. Mais ces messieurs nous ont
déjà fait le « même coup » avec la
Russie, cherchant désespérément à
susciter, par leurs grands titres
mensongers, un début de désolidarisation
entre la Syrie et son principal
défenseur à l’ONU.
Maintenant que tous ces
mensonges et falsifications soient
l’effet d’une claire conscience
politique ou soient au contraire comme
une seconde nature chez des journalistes
formatés depuis l’école, est un autre
débat.
Publié le 26
septembre 2012 avec l'aimable
autorisation d'Info Syrie
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