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Al Manar
Les sales dessous du
report de l'examen de rapport Goldstone
Leila Mazboudi
Photo Al Manar
Mardi 6 octobre 2009
De scandale en scandale, grâce
entre autre aux mèches jetées sournoisement par les Israéliens,
la responsabilité de l'Autorité palestinienne (AP) et de Mahmoud
Abbas s'affirme de plus en plus dans le report de l'examen du
rapport Goldstone sur les crimes israéliens contre la Bande de
Gaza.
Selon l'agence de presse
palestinienne "Shéhab", citant des sources à Washington, puis
relayé par le quotidien israélien Maariv, Abbas s'est plié aux
sommations israéliennes de reporter l'examen de ce rapport par
le Comité des droits de l'homme des Nations Unies lorsque les
dirigeants israéliens l'ont menacé de révéler au grand jour,
devant l'organisation onusienne et les médias internationaux son
soutien à l'offensive israélienne contre la Bande de Gaza "Plomb
durci", pour mettre fin au Hamas.
Un colonel israélien, Élie Éfraham,
rapporte l'agence, s'était présenté chez les dirigeants
palestiniens, alors que les coulisses des Nations Unies se
préparaient à l'examen du rapport. À partir de son ordinateur,
il leur a montré deux enregistrements, l'un vidéo et l'autre
vocal.
Le premier montrant Abbas en
s'attelant à persuader Ehud Barak (qui était alors ministre de
la sécurité intérieure) en présence de Tzipi Livni, la chef de
la diplomatie, de poursuivre l'offensive.
L'autre renvoyant la voix de Tayeb
AbderRahim, le secrétaire général de la présidence
palestinienne, lors d'un contact téléphonique avec le directeur
du bureau du chef d'état major, Dov Weissglass, expliquant que
les circonstances étaient propices pour que "l'armée israélienne
investisse les deux camps de Jabalia et de Chati dans la Bande,
pour contraindre le Hamas à céder".
Les sources à Washington rapportent
aussi des propos de Weissglass, selon lesquels il aurait dit
qu'une telle mesure pourrait tuer beaucoup de civils"; et ceux
d'AbderRahim qui aurait rétorqué:" Ils ont tous voté pour le
Hamas, ce sont eux qui ont ainsi choisi leur sort et pas nous".
Le colonel Efraham aurait même
demandé un engagement écrit pour n'accorder aucune autorisation
aux pays arabes pour faire passer le rapport en question.
Quoique cette version des faits
n'exclut pas l'autre marchandage véhiculée par les médias
israéliens, liant la suspension de l'examen à l'obtention d'un
deuxième réseau de téléphonie mobile, mais son impact ne peu
qu'être renforcé.
Elle permet d'abord d'impliquer les
Palestiniens de l'Autorité palestinienne dans l'offensive "
Plomb durci" et d'alléger en conséquence la responsabilité des
militaires israéliens. Le chef de la diplomatie israélien
Avigdor Lieberman s'était d'ailleurs dernièrement offusqué
contre la politique de l'AP de traduire devant la Justice
internationale des généraux et des responsables militaires
israéliens, sous peine de crimes de guerre.
Leur divulgation devrait aussi
creuser encore plus l'écart entre le Fatah et le Hamas qui se
préparaient à un nouveau round de négociations qui s'annonçaient
plus positives.
Mais, elle montre surtout que les
Israéliens n'ont pas tenu parole, et ont violé l'engagement du
marchandage, en divulguant par sources américaines interposées,
le contenu des deux enregistrements.
Au mépris de dénuder Abbas encore
plus devant les siens.
Droits d’auteur© 2006 Al-Manar. Tous droits Droits réservés
Publié le 6 octobre 2009
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