|
Al Manar
Après les scuds, les M600... le Hezbollah
n'est plus comme en 2006
Leila Mazboudi
Photo: Al-Manar TV
Mercredi 5 mai 2010
Tous ceux
qui ont suivi l’affaire des missiles scuds soi-disant transférés
par Damas au Hezbollah étaient dans l’attente de l’épisode
suivant. Sans tarder, le tour semble est passé aux M 600.
Ce sont des rapports publiés par différents médias israéliens
qui ont avancé cette allégation, avec pour fond, les récents
propos du directeur du département de recherches à la direction
des renseignements militaires israéliens le général Yossi
Beiditz.
« Le transfert des Scuds n’est que la partie visible de
l’iceberg » avait-il lancé lors d’une intervention auprès de la
Commission parlementaire de la défense et des affaires
étrangères, consacrée entre autre à l’armement détenue entre les
mains du Hezbollah.
Et d’ajouter que « le Hezbollah détient un arsenal
de plusieurs milliers de roquettes de différentes portées et
genres, dont des missiles au combustible solide de longue portée
et beaucoup plus précis ».
Selon Beiditz, «la longue portée des missiles dans les mains du
Hezbollah leur permettra de mettre leurs lanceurs profondément à
l’intérieur du Liban. Depuis l’intérieur de ces lignes, ils
pourront toucher l’intérieur d’Israël. Le Hezbollah de 2010 est
différent de celui de 2006. Au niveau de leur capacité militaire
en tout cas! ».
En essayant de deviner de quels projectiles il s’agit, des
médias israéliens ont avancé au devant de la scène les missiles
sol-sol M600, d’une de 250 Km, et capables de transporter des
têtes 500 Kg d’explosifs. Ils seraient une version perfectionnée
des « Fateh 100 » utilisés par la résistance durant la guerre
2006. Les médias arguent qu’ils sont fabriqués soit par la
Syrie, soit par l’Iran, soit par la Syrie avec l’assistance de
l’Iran.
Devant la Knesset, le chercheur israélien s’est surtout penché
sur les moyens d’acheminement des ces armements, accusant la
Syrie de jouer un rôle primordial : « Le transfert d’armes au
Hezbollah se produit constamment depuis la Syrie et est organisé
par les régimes syrien et iranien. Par conséquent, nous ne
considérons pas cela comme de la contrebande d’armes vers le
Liban – il s’agit d’un transfert d’armes officiel et organisé »,
a-t-il martelé.
Selon lui « la Syrie continue son jeu à deux visages sans que
personne, dans la communauté internationale, ne force le régime
à choisir une fois pour toutes. D’un côté, la Syrie veut
améliorer sa relation avec l’Occident mais aussi avec les Etats
arabes, et avec la Turquie, et est de retour à un rôle
d’influence au Liban. Dans le même temps, la Syrie tente
l’approfondissement de sa coopération stratégique et
opérationnelle avec l’Iran, le Hezbollah et les organisations
terroristes palestiniennes ».
Analysant le Hezbollah, le directeur du département des
renseignements israéliens perçoit chez lui une perturbation
entre ses différentes identités, estimant que d’un côté, il est
engagé dans le jihad et ses liens avec l’Iran, tandis que de
l’autre il a ses considérations internes et les besoins de sa
communauté chiite : « le Hezbollah n’est pas concerné par
un affrontement global contre Israël ; il le craint tout en s’y
préparant et en déclarant vouloir perpétrer contre lui des
attentats terroristes » pour venger le commandant Imad Moughniyé.
Beiditz n’a pas non plus manqué d’évoquer l’Iran, qui selon ses
assertions « continue à promouvoir son programme
nucléaire, et à accumuler des capacités qui lui permettent
d'obtenir des armes nucléaires, quand bon lui semble ».
Droits d'auteur© 2006 Al-Manar. Tous droits Droits réservés
Publié le 6 mai 2010
Dossier
Hezbollah
Le sommaire de Leila Mazboudi
Les dernières mises à
jour
|