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Les amis belges de Shalom Arshav
Edito
L'équipe de Kol Shalom
Mû par la douleur et les souffrances endurées
par le peuple palestinien durant 40 années d’occupation
militaire, je vous adresse mon salut et mes encouragements. La
création de votre mouvement [Shalom Archav], il y a 30 ans, nous
a donné l’espoir qu’il existe en Israël un groupe qui s’oppose à
l’occupation, à la colonisation et à l’oppression du peuple
palestinien. Qu’il existe un groupe qui appelle à la paix entre
les peuples et qui soutient le droit des Palestiniens à créer un
Etat indépendant dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est
pour capitale.
Cette déclaration est extraite
de la lettre que Marwan Barghouti, ancien secrétaire général du
Fatah en Cisjordanie et ancien chef de la branche armée de ce
mouvement, les Tanzim-Fatah, a adressée à tous les membres de
Shalom Archav. En raison de son incarcération à perpétuité dans
une prison israélienne, il n’a pas pu la lire publiquement lors
de la manifestation que Shalom Archav a organisée début avril à
Tel-Aviv pour célébrer ses 30 ans. Dans cette lettre, il
rappelle également son attachement au compromis
historique qui garantira deux Etats, un Etat israélien et Etat
palestinien, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité.
Ce message ne doit pas être sous-estimé dans la mesure où il
s’agit précisément d’une personnalité de premier plan du
mouvement national palestinien jouissant d’un prestige
considérable qui s’adresse à la plus ancienne et la plus
importante organisation israélienne qui milite pour la paix.
S’il est encourageant de voir
qu’à la main du dialogue et de la paix tendue par les militants
de Shalom Archav, un responsable palestinien répond clairement,
on peut toutefois s’interroger sur les 30 ans d’un combat pour
la paix qui, par son appellation, ne souhaitait pas s’inscrire
dans la longue durée : La Paix maintenant ! La paix entre
Israéliens et Palestiniens demeure encore lointaine. Cet
anniversaire met tout simplement en évidence le paradoxe
israélien qui défie toutes les lois de la raison. Depuis
quelques années, les idées défendues par Shalom Archav ne sont
plus marginales. Elles font bel et bien partie du consensus
israélien comme l’indiquent les nombreux sondages effectués
mensuellement, voire hebdomadairement : une majorité
d’Israéliens sont favorables à la paix et à la création d’un
Etat palestinien. De la même manière, de nombreux responsables
politiques israéliens, à commencer par le Premier ministre
actuel, ne cessent de faire des déclarations sur la nécessité de
créer un Etat palestinien et de faire des concessions
douloureuses. Certains vont même beaucoup plus loin, et le
Premier ministre en fait partie également, en reprenant le
discours le plus colombe de Shalom Archav.
Mais dès qu’il s’agit de passer
aux actes ou de prendre une mesure destinée à gagner la
confiance des Palestiniens, c’est le néant. Rien ne vient, si ce
n’est la construction de nouvelles colonies en Cisjordanie.
Cette situation ambivalente n’est pas tenable à moyen et à long
terme. C’est la raison pour laquelle les responsables politiques
israéliens qui ont annoncé cet hiver qu’ils signeront dans un an
un accord global avec les Palestiniens feraient bien de joindre
le geste à la parole. Si la colonisation se poursuit et si la
vie quotidienne des Palestiniens continue d’être tributaire des
nombreux barrages israéliens de Cisjordanie, alors cet accord ne
sera jamais conclu dans un an ni dans les années à venir
Publié le 17 avril 2008 avec l'aimable
autorisation de Kol Shalom.
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