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Les amis belges de Shalom Archav

Une « chance de paix définitive »
Yossi Alpher


Yossi Alpher

14 janvier 2008

[Après 70 ans, le Rapport Peel de 1937 reste d’une brûlante actualité. Comme il l’énonçait déjà, la partition de la Palestine mandataire entre un Etat juif et un Etat arabe constitue la seule « chance de paix définitive ». Il aura fallu au Mouvement national palestinien encore 50 années et quelques guerres pour en accepter officiellement l’idée. Entre-temps, la proportion des terres allouées à chaque partie s’est inversée. Mais à qui la faute ?]

Il est frappant de tenir en mains un document sur le conflit israélo-palestinien vieux de 70 ans - en l’occurrence un résumé du sommaire du Rapport de la Commission Peel de juillet 1937. Il reste d’une immédiate actualité.

Il n’existe aucune solution militaire, déclare le Rapport : « La répression ne résoudra pas le problème ». On ne peut non plus accroître le « bien-être et le développement » de la population, vu le fardeau que constitue la conduite du conflit. Demandez ce qu’en pensent les contribuables israéliens et les Palestiniens à Gaza. De même la solution ne peut résider en un simple développement économique : le Rapport considérait comme non fondé « l’effet de conciliation sur les Arabes palestiniens de la prospérité matérielle que l’immigration juive allait apporter à l’ensemble de la Palestine ». Après 40 ans d’occupation, bien des Israéliens et des acteurs internationaux ne saisissent toujours pas que les carottes (et les bâtons) économiques ne modifieront pas de manière significative les attitudes palestiniennes.

Il y a plus : « Les épreuves et l’appréhension des Juifs en Europe ne diminueront vraisemblablement pas », déclare le Rapport Peel, anticipant la Shoah en un euphémisme caractéristique. Et « il n’existe aucun... système unifié apte à rendre justice, à la fois aux Arabes et aux Juifs ». Un rappel à ceux qui, alors comme aujourd’hui, réclament à cor et à cris un chimérique « Etat bi-national ».

Enfin, « puisque aucune ethnie ne peut gouverner équitablement la Palestine dans son ensemble, chaque ethnie peut à bon droit gouverner une part de celle-ci ». Voici l’acte de naissance de la toujours insaisissable solution à deux Etats. Septante ans et quelques tentatives plus tard, nous n’y sommes toujours pas. Après Peel, il aura fallu au Mouvement national palestinien encore 50 ans et quelques guerres pour finalement adopter officiellement l’idée. Beaucoup d’Israéliens continuent à nourrir la suspicion que des revendications palestiniennes persistantes, comme le droit au retour, entrent en contradiction avec l’esprit sinon la lettre d’une solution à deux Etats. Simultanément, en Israël, une minorité fanatique messianique est déterminée à empêcher une telle solution. Tout comme le Hamas, qui représente environ la moitié de la population palestinienne.

Quelque 70 ans après Peel, nous venons d’accueillir une nouvelle tentative, initiée par des forces extérieures, de catalyser le processus de partition de l’ ex-Palestine mandataire. En effet, le Président George W. Bush est le premier leader américain depuis 1967 à avoir officiellement approuvé la solution à deux Etats. Quoique son tiède engagement risque de demeurer aussi vain que les tentatives britanniques au temps du Mandat.

Néanmoins « la partition offre une chance de paix définitive. Aucun autre plan, non ». Cette déclaration finale sonne de manière aussi décisive et vraie aujourd’hui qu’en 1937. La différence est qu’au cours des 70 dernières années, les alternatives, les « autres plans », ont été tentés. Ils ont montré leur échec : guerre, administration jordanienne et égyptienne, administration israélienne, autonomie, retrait unilatéral, Intifada palestinienne. Les erreurs des Palestiniens et des autres acteurs arabes ont, au cours de ces années, radicalement modifié la proportion de terre allouée aux Juifs et aux Arabes. Au point que le Mouvement national palestinien négocie à présent sur environ le même petit pourcentage de l’ex-Palestine mandataire que ce que Peel offrait alors aux Juifs. Mais eux, à l’époque, l’avaient accepté.

Depuis, à chaque nouveau tour de guerre et de négociations, le leadership palestinien s’est trouvé confronté à l’exigence de négocier un Etat palestinien sur une portion toujours plus réduite. Réduite par sa propre faute. La frustration et la colère palestiniennes sont donc pleinement compréhensibles. Mais l’échec palestinien à fonder une patrie palestinienne est impardonnable.

Yossi Alpher est codirecteur de bitterlemons.org et bitterlemons-international.org. Il est ancien directeur du « Jaffee Center for Strategic Studies » et ancien conseiller principal du Premier Ehud Barak.

Source : www.bitterlemons.org

Bitterlemons 2 - 14 janvier 2008 - Traduction Kol Shalom

 

Publié le 18 janvier 2008 avec l'aimable autorisation de Kol Shalom.



Source : Les amis belges de Shalom Archav  
http://www.shalomarchav.be/...


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