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Le Quotidien d'Oran
La paix sans
contrepartie
Kharroubi Habib
Le mur à Bethlehem - Photo: PCHR
Jeudi 16 septembre 2010
Les Etats-Unis et l'Union européenne n'ont pas trouvé à redire
sur le refus d'Israël du plan de paix global que les pays arabes
lui ont proposé au début des années deux mille. Pourtant, ce
plan ne faisait qu'entériner le concept de la paix en échange
des territoires occupés. Un lien que l'Etat hébreu a été le
premier à faire et a affirmé sa disponibilité à le considérer
comme base d'éventuelles négociations entre le monde arabe et
lui.
Il est clair aujourd'hui que cette approche dans la recherche
d'une solution de paix n'a été qu'un artifice de propagande pour
Israël, qui en a usé tant que les Etats arabes n'y avaient pas
souscrit. Et l'a proscrite de sa rhétorique aussitôt que ceux-ci
en ont accepté le principe.
La paix, telle que l'entend l'Etat sioniste, est celle dont la
conclusion lui procurerait la sécurité, tout en conservant les
extensions territoriales que ses agressions répétées contre ses
voisins lui ont permis de réaliser. Cette paix sans échange,
Israël la justifie en prétextant l'impératif de sa sécurité.
Pendant longtemps, les opinions occidentales ont fait crédit à
l'image de propagande du «petit Etat d'Israël menacé dans son
existence par un monde arabe voulant sa destruction». Le cliché
a beaucoup perdu de sa force à susciter les mêmes grands élans
de solidarité sur lesquels Israël a compté lors des
confrontations avec le monde arabe, où il fut à chaque fois
l'agresseur.
Bien que la propagande de l'Etat hébreu et le lobby sioniste
persistent à soutenir cette énorme contrevérité, il n'est plus
beaucoup de monde à croire en sa réalité. Un sondage l'a
démontré en établissant qu'Israël est perçu maintenant à travers
le monde comme étant, avec les Etats-Unis et avant l'Iran ou
n'importe quel autre pays arabe, celui qui représente la plus
grande menace pour la paix du monde.
De fait, l'Etat hébreu se comporte et agit sur la scène
internationale et régionale en tant qu'Etat-voyou, arrogant, qui
ne s'estime pas comptable à l'égard de la communauté
internationale pour ses outrances et méfaits qu'il multiplie. A
force d'user de ce comportement, l'Etat sioniste en est arrivé à
dissiper le capital sympathie et de solidarité dont il a
bénéficié depuis sa création au regard des souffrances tragiques
et iniques dont le peuple juif a été victime. Israël, qui
agresse ses voisins, occupe des territoires, persécute le peuple
palestinien, n'a rien d'un Etat «exceptionnel et exemplaire»
comme beaucoup ont cru qu'il serait.
L'argument de sécurité sur lequel Benjamin Netanyahu fonde ses
inacceptables conditions à la création d'un Etat palestinien
indépendant et viable aux côtés d'Israël ne tient pas la route
au vu du rapport de force existant entre celui-ci et le peuple
palestinien, de même qu'entre lui et les pays arabes voisins.
Cela, les Etats-Unis, l'Union européenne et tout le quartette le
savent pourtant parfaitement. Ils persistent malgré tout à
exiger de ces Palestiniens et de ces Arabes des
«concessions qui
garantissent à Israël sa sécurité nationale».
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