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ISRAËL ANNONCE LA CONSTRUCTION DE
LOGEMENTS À EL QODS
Abbas se fourvoie avec Olmert
Karim Mohsen
4 juin 2008 Abbas a rencontré lundi Olmert.
Pour quelle finalité alors que le processus de paix est miné par
les initiatives contre-productives israéliennes.
En acceptant de rencontrer à Jérusalem-Ouest le
Premier ministre israélien, Ehud Olmert, le président
palestinien, Mahmoud Abbas, non seulement, est entré en toute
connaissance de cause, dans un drôle de jeu, mais aussi, sans
doute surtout, a donné une caution à un responsable israélien en
fin de parcours, Ehud Olmert, rattrapé par de nombreux scandales
de corruption et lâché par ses propres amis politiques qui
demandent son départ. Alors que vient faire le président
palestinien dans cette galère au moment même où les autorités
israéliennes annoncent; le plus officiellement du monde, le
lancement d’un appel d’offres pour la construction de 884
logements dans le secteur arabe de Djebel Abou Ghneim, à
Jérusalem-Est, rebaptisé «Har Homa»? Ce scénario
israélien de dirigeants qui trempent dans des affaires douteuses
et/ou mis sur la sellette pour une raison ou une autre - avec en
perspective des élections qui bloquent toute avancée dans le
processus de paix - semble aujourd’hui bien rodé et va donner au
gouvernement israélien de prendre du recul par rapport à ses
engagements envers le processus de paix qui, affirme-t-on, a été
relancé le 27 novembre dernier lors de la conférence d’Annapolis
aux Etats-Unis.
Or, aucun progrès notable n’a été réalisé depuis cette
conférence et les négociateurs palestiniens - menés par l’ancien
Premier ministre Ahmed Qorei - et israéliens - sous la conduite
du chef de la diplomatie israélienne, Tzipi Livni - tournent en
rond à défaut d’avancées concrètes et quantifiables. Or, le
statut de Jérusalem-Est, la question des frontières, les
colonies juives en Cisjordanie et à El-Qods (Jérusalem-Est) en
sus du problème du retour des réfugiés (palestiniens) et du sort
des prisonniers palestiniens - qui se comptent par milliers dans
les geôles israéliennes - sont des dossiers demeurés en l’état
et où aucun progrès n’a été relevé de l’aveu même des
Palestiniens qui estiment que le fossé entre eux et les
Israéliens reste profond. Le principal négociateur palestinien,
Saeb Erakat, a affirmé, lundi au sortir de la réunion entre
Olmert et Abbas, que le «fossé demeure.
Les négociations sont sérieuses mais elles sont entravées par la
colonisation qui risque de les torpiller.» «Israël doit
choisir entre la colonisation et la paix», a ajouté M.Erakat
Or, Ehud Olmert à, lui-même, à la veille de sa rencontre avec
Mahmoud Abbas, donné le feu vert a la construction des 884
logements à El-Qods. Alors pourquoi cette rencontre Abbas-Olmert?
Pour quelle finalité du moment où rien ne pouvait être attendu
de la part d’un homme sur la corde raide et qui est aujourd’hui,
contesté par la classe politique israélienne, qui ne peut dès
lors prendre des engagements fermes au nom de l’Etat hébreu.
Sachant tout celà, pourquoi Mahmoud Abbas persiste-t-il à donner
des gages à des interlocuteurs israéliens qui n’ont rien fait
jusqu’ici pour justifier les rounds de négociations qui
s’avèrent de plus en plus sans objet. Celà d’autant que le
président palestinien réaffirmait la position de l’Autorité
palestinienne après l’annonce de nouvelles constructions à
Jérusalem-Est, déclarant: «Nous n’accepterons jamais la
poursuite de la colonisation qui constitue le principal obstacle
sur le chemin de la paix.» «Aujourd’hui, je vais voir
Ehud Olmert, la colonisation et le sort des prisonniers seront
les principaux sujets à l’ordre du jour», a encore dit M
Abbas.
Mais au total, ce sont toujours les Israéliens qui impriment aux
négociations leur propre rythme. M.Abbas, qui a reçu le ministre
allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a
réitéré lundi dans une déclaration à la presse: «Nous avons
attiré l’attention d’Israël et de la communauté internationale
sur le fait que si Israël ne met pas fin à la colonisation, il
sera difficile de parvenir à un règlement politique.»
Or, la poursuite des constructions de logements en Cisjordanie
et à Jérusalem-Est, l’affirmation d’Olmert que «Jérusalem»
demeurera la «capitale éternelle» d’Israël constituent
autant d’obstacles, tant sur le chemin de la paix que de la
création de l’Etat palestinien alors qu’Israël s’efforce de
morceler au maximum le territoire palestinien de Cisjordanie
rendant problématique l’édification d’un Etat palestinien.
Cela n’a pas de sens quand Israël prétend oeuvrer pour la paix
au moment même où il multiplie les obstacles à la création de
l’Etat palestinien, donc à l’instauration de la paix. Face à cet
état de fait, Washington a mis en garde Israël contre ses
projets de construction à Jérusalem-Est, estimant que les «activités
de colonisation exacerbent les tensions» avec les
Palestiniens.
De son côté, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, s’est
dit, «profondément préoccupé» par ces projets qui «vont
à l’encontre des engagements aux termes de la Feuille de route
et du processus d’Annapolis». Un euphémisme, alors que ni
les Etats-Unis, ni les Nations unies ne condamnent formellement
ce qui apparaît comme des manoeuvres délibérées de la part
d’Israël de casser le processus de paix sans en endosser
l’échec.
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Publié le 4 juin 2008 avec l'aimable autorisation de l'Expression
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