Opinion
Syrie : bientôt la
fin
Karim Bouali
Vendredi 12 juillet 2013
En Syrie, l’un après l’autre, les
«territoires» qui étaient passés sous la
coupe des groupes terroristes sont
libérés par l’armée régulière et
repassent sous l’autorité de l’Etat.
L’éradication de ces groupes est un
préalable à la transition politique qui
aboutirait, dans ce pays, à un transfert
du pouvoir tel que voulu par le peuple
syrien, c'est-à-dire à travers des
élections démocratiques, et non par les
armes et selon les «caprices» du Qatar
et de la France. Le changement en Syrie
ne peut être, en effet, que l’œuvre des
Syriens et d’eux seuls, par
l’introduction des réformes qu’ils
jugent nécessaires dans leur système
politique, et non pas selon un «agenda»
extérieur décidé par des pays étrangers
qui font s’entretuer les Syriens par
intérêt. La réalité sur le terrain saute
aux yeux de tous maintenant :
l’«opposition armée» est très largement
dominée par les groupes terroristes
constitués de mercenaires islamistes
venus en force dans le but d’établir en
Syrie un «califat». La trêve que cette
«opposition» demande, sous prétexte de
tenir compte du mois sacré du Ramadhan,
donnera en fait un répit à ces groupes
terroristes laminés et en voie d’être
vaincus. Sans surprise, l’appel à la
trêve est appuyé par le secrétaire
général de l’ONU Ban Le silence
du gouvernement syrien à ce propos est
significatif. L’an dernier, l’armée
syrienne avait répondu favorablement aux
nombreuses sollicitations extérieures en
décidant unilatéralement d’une sorte de
cessez-le-feu mais les terroristes
avaient interprété ce geste comme un
signe de faiblesse. Dans le contexte
actuel, plusieurs indices montrent que
les données ont beaucoup évolué. Sur le
terrain, c’est la population qui s’est
opposée, hier, aux «rebelles», à Alep,
en manifestant contre la présence des
groupes terroristes qui contrôlent
encore une partie de la ville. A
l’extérieur, le Congrès américain vient
de bloquer l’initiative d’Obama de
livrer des armes à l'«opposition». Les
groupes terroristes qui opèrent en Syrie
ne recevront donc pas d’aide militaire
américaine officielle et directe, en
dehors des armes qui leur sont envoyées
déjà depuis longtemps clandestinement à
travers les canaux de l'Otan, de la CIA
et des autres services secrets des pays
occidentaux. Idem en France, où, sur
cette même question, tout le monde n'est
pas d'accord avec Hollande et Fabius et
pas seulement dans l’opinion publique.
Le désaccord vient de la classe
politique. Dans un entretien au
quotidien libanais L’Orient-Le Jour,
François Fillon affirme que la volonté
de la France d’armer les «opposants»
syriens «ne fait que prolonger la
guerre». Pour l'ex-Premier ministre
français, «il faut forcer tout le monde
à aller aux négociations». La victoire
du peuple syrien sur ses ennemis est
proche. Militairement, les groupes armés
sont lâchés. Politiquement, les
islamistes sont en phase d’être éjectés
partout où ils ont cru avoir réussi à
s’imposer par la duperie. La donne a
définitivement changé. Le «printemps
arabe» de Ben Hamad et Ben Jassem ne
sera bientôt qu’un mauvais souvenir.
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