EODE - International Elections
Monitoring
Elections
territoriales en Polynésie française (2)
:
Les résultats du premier tour
Karel
Huybrechts & Luc Michel
Mercredi 24 avril 2013
Pour EODE Press Office avec AFP –
PCN-SPO / 2013 04 23 /
http://www.facebook.com/EODE.monitoring
http://www.eode.org/category/eode-international-elections-monitoring/international-elections-survey/
Le Tahoeraa Huiraatira de Gaston Flosse
totalise 40,16% des voix, contre 24,09%
à la liste UPLD du président sortant,
l'indépendantiste Oscar Temaru, et
19,92% à celle de Teva Rohfritsch, un
autre autonomiste.
Ces trois formations politiques ayant
dépassé les 12,5% de voix exprimées,
s'affronteront donc en triangulaire le 5
mai prochain. La campagne pour le second
tour doit débuter mercredi.
Cette élection doit permettre
d'élire 57 représentants à l'Assemblée
de la Polynésie française, qui éliront
eux-mêmes le président de cette
collectivité à la très large autonomie.
Les six autres listes (1
départementaliste et 5 autonomistes) ont
fait de petits scores allant d'un 0,35%
confidentiel à 5,71% pour la liste de
Teiva Manutahi, qui espérait incarner la
relève. En dépassant toutefois les 5%,
sa liste aura le droit de fusionner avec
l'une des listes admises au second tour.
FLOSSE LARGEMENT EN TETE, TRACTATIONS
POUR LE SECOND TOUR …
A 81 ans, Gaston Flosse, le vieil ami de
Jacques Chirac, semble en passe de
réussir son pari : passer pour un gage
de renouveau, comme l'illustre son
slogan de campagne, "la foi de
reconstruire ensemble". Le sénateur
autonomiste a largement remporté le
premier tour des élections territoriales
polynésiennes et se place donc en favori
pour le second tour mais des tractations
sont en cours pour tenter de lui faire
barrage. Le
haut-commissariat de la République,
représentant de l'Etat en Polynésie
française, a confirmé la victoire au
premier round du "vieux lion" de la
politique locale, en annonçant lundi
soir (mardi matin heure de Paris) les
résultats définitifs.
Avec 40,16% des voix, il devance son
adversaire de toujours,
l'indépendantiste et président sortant
Oscar Temaru (24,09%), qui se retrouve à
son étiage bas.
Teva Rohfritsch (19,92%), qui souhaite
incarner une troisième voie autonomiste,
est également qualifié pour le second
tour. L’ECHEC DES
INDEPENDANTISTES La
victoire du parti Tahoeraa Huiraatira
est aussi une défaite de l'UPLD d'Oscar
Temaru. Le président sortant, 68 ans,
paye la grave crise économique dans
laquelle s'est enfoncé le pays: le taux
de chômage est estimé entre 20 et 30%,
en l'absence d'assurance chômage, et
environ 20% de la population vit sous le
seuil de pauvreté.
Beaucoup d'électeurs lui reprochent
aussi d'avoir poursuivi ses démarches à
l'ONU pour réinscrire la Polynésie sur
la liste des territoires non autonomes à
décoloniser, au détriment de la gestion
locale. Cette quête de l'indépendance
auprès des Nations Unies n'a pas été
soutenue par la France, qui a estimé que
cela interférait avec les élections à
venir.
Oscar Temaru n'a pas souhaité s'exprimer
à l'issue du scrutin, et aucun
représentant de l'UPLD n'est apparu sur
les plateaux télévisés des chaînes
locales.
L'un des cadres du Tahoeraa Huiraatira,
Marcel Tuihani, a confirmé à l'AFP qu'il
n'y aurait "pas d'alliance" et a estimé
que la victoire au second tour était
acquise. "Les
indépendantistes ont reculé parce qu'ils
ont fait une campagne basée
essentiellement sur l'indépendance. Et,
au pouvoir depuis deux ans et face à une
crise économique et sociale très grave,
le parti au pouvoir a, en général, très
peu de chances de se maintenir", a
analysé Sémir Al Wardi, maître de
conférences en science politique à
l'Université de la Polynésie française.
A l'inverse, le parti de Gaston Flosse,
"après une descente aux enfers depuis
2008, revient grâce à un travail de
terrain mené depuis deux ans, en ayant
créé des comités dans tout le pays", a
souligné M. Al Wardi.
Le taux de participation s'établit à
67,45%, alors qu'il est habituellement
compris entre 70 et 80% pour cette
élection, la plus importante localement,
une illustration du désamour des
Polynésiens pour leur classe politique.
LA TRIANGULAIRE DU 5 MAI
Une participation plus importante
pourrait peser sur la triangulaire qui
se déroulera le 5 mai, mais Gaston
Flosse est désormais l'incontestable
favori: il devance Oscar Temaru de plus
de 15 points, et les reports de voix des
six listes non qualifiées pour le second
tour devraient a priori lui être plus
profitables qu'à son principal
adversaire. Deux d'entre elles ont déjà
annoncé un rapprochement avec Gaston
Flosse. Une alliance
est peu probable entre les trois listes
qualifiées pour le second tour, qui ont
évité la presse lundi.
Une prime majoritaire de 19 sièges à
l'Assemblée est prévue pour le
vainqueur, afin de lui assurer une
majorité confortable, après neuf années
d'instabilité politique. Depuis 2004,
pas moins de 13 gouvernements se sont
succédé. Cette prime
semblerait acquise au Tahoeraa de Gaston
Flosse. Mais le combat pour la deuxième
place s'annonce serré. La liste conduite
par Teva Rohfritsch est certes
troisième, mais elle peut bénéficier de
reports de voix, car beaucoup de petites
listes misaient sur le changement et la
fin de l'ère Flosse-Temaru.
Les tractations sont déjà en cours pour
une éventuelle fusion de listes avec
celle de Teiva Manutahi. Celui-ci est le
seul candidat, parmi les six listes non
qualifiées pour le second tour, à
pouvoir y prétendre, car il a dépassé
les 5% de voix.
FLOSSE, UN RESISTIBLE RETOUR …
Les condamnations récentes en janvier et
février de Gaston Flosse dans des
affaires de corruption et d'emplois
fictifs n'ont donc pas pesé sur ces
élections. Mais même
élu président, Gaston Flosse pourrait
perdre la présidence fin 2013 ou début
2014, lorsque la Cour de Cassation
rendra son arrêt dans une affaire
d'emplois fictifs où il encourt une
inéligibilité.
L'UPLD d'Oscar Temaru a regretté, dans
un communiqué, que les électeurs aient
placé en tête "un homme plusieurs fois
condamné par la justice, qui pourrait se
retrouver en prison avant la fin de
l'année et diriger le pays depuis sa
cellule".
Gaston Flosse a déjà annoncé que son
dauphin Edouard Fritch lui succèderait
si l'inéligibilité était prononcée.
Gaston Flosse a déjà présidé la
Polynésie française de 1984 à 1987, puis
de 1991 à 2004, puis encore à deux
reprises, mais seulement pour quelques
mois, en 2004 et en 2008.
Cet ami de Jacques Chirac, cofondateur
du RPR, est toujours représentant à
l'Assemblée de la Polynésie, et
sénateur. RECOURS AU
CONSEIL D’ETAT
Certains partis ont annoncé le dépôt
d'un recours devant le Conseil d'Etat
pour protester contre l'inscription de
son slogan de campagne "la foi de
reconstruire ensemble" au bas du
bulletin du Tahoeraa Huiraatira.
Le haut-commissariat a tout de même
rappelé que la commission de la
propagande électorale avait validé tous
les bulletins. EODE
Press Office (avec AFP)
Lire la première partie sur :
http://www.eode.org/eode-international-elections-monitoring-elections-territoriales-en-polynesie-francaise/
https://www.facebook.com/notes/eode-international-elections-monitoring/-eode-international-elections-monitoring-elections-territoriales-en-polynesie-fr/640614255953796
Les militants des
partis ont arboré, comme de coutume dans
cette collectivité du pacifique sud,
leur couleur distinctive en T-shirt,
casquettes et drapeaux: orange pour les
partisans de Flosse, bleu ciel pour ceux
de Temaru, jaune pour ceux de Rohfritsch
ou encore violet pour ceux de Manutahi.
http://www.eode.org/eode-international-elections-monitoring-elections-territoriales-en-polynesie-francaise-2-les-resultats-du-premier-tour/
https://www.facebook.com/notes/eode-international-elections-monitoring/-eode-international-elections-monitoring-elections-territoriales-en-polynesie-fr/641508849197670
Le sommaire de Luc Michel
Le
dossier Monde
Les dernières mises à jour
|