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Gaza
Le blocus sur la Bande de Gaza et
l'augmentation forte des prix
Dr.Kamil el Shami
17 juin 2008 Alors que je
discutais avec un ami de Jabaliyah sur les soucis de la vie
quotidienne, il m’a dit en plaisantant « Demande moi comment moi
je vais avant ! ». Et là,il m’a raconté : "J'ai acheté 5 galons
d'eau
potable à 75$, j'ai eu de la chance de les avoir à ce prix, car
un autre vendeur m'en demandait 100 $ ! Et pour la même
quantité, et suffisante seulement pour 3 jours !
si
l'interruption de l'eau et
du
courant continue
dans le quartier où je vis, et si le dollar
continue de baisser, il est certain
que le prix de l'eau
double
dans le marché noir.
Tout le monde sait que la bande de Gaza souffre d'une grave
pénurie d'eau potable, et ce problème s'accentue
en
été. En
effet, ses ressources en eau proviennent
de puits qui subviennent
tout
juste à couvrir
les
besoins de sa population ceux-ci étant
la
seule source d'eau dont elle dispose.
Avec le siège sur le
carburant et les pannes de courant répétées, les puits exploités
pour distribuer l'eau
à
la population
fonctionnent
rarement. De plus, les citernes et les réservoirs d'eau utilisés
par les municipalités
ne peuvent contenir qu'une quantité limitée, qui ne peut
subvenir aux besoins de la population que pour une très courte
période.
L'absence d'eau et
d'électricité pendant plusieurs jours dans la région de la Bande
de Gaza offre ainsi la chance aux trafiquants de vendre l'eau à
un prix élevé.
Un autre ami qui habite
dans l'Est m’a rapporté des faits similaires : «Aujourd'hui,
j'ai acheté 4 litres d'essence pour ma moto. A 12 $ le litre,
j’en ai eu pour 50$ !"
Bien que j’ai les mêmes besoins que mes amis, j’ai préféré
acheter du gaz plutôt que du diesel. Malgré mes relations, j’ai
été dans l’incapacité de trouver une bouteille de gaz pour ma
vieille maman de 86 ans qui partage le blocus avec nous. Ainsi,
j’ai du lui donner la mienne. Mes voisines sont venues prendre
le thé chez elle pour la féliciter de mon geste honorable.
Une voisine m'a dit
d'une forte voix en tenant son verre de thé " si vous dites à
Ban Ki-moon,le Président de l'Organisation des Nations Unies, de
lever ce blocus !», puis elle est retournée discuter avec les
autres voisines sur les conditions de vie difficiles que l’on
rencontre dans la Bande de Gaza : comme lorsque les gens doivent
attendre des heures pour obtenir la moitié d'une bouteille de
gaz.
ensuite , j’ai voulu m’acheter un repas à emporter, mais tous
les restaurants étaient fermés pour manque de gaz. Finalement,
malgré
les interruptions fréquentes du courant électrique, il n'y a pas
d'alternative à l'utilisation du disque électrique au lieu du
gaz.
Dernièrement, je me suis rendue sur l’un des marchés
populaires. Là, j’ai
constaté qu’il n’y avait pas autant de monde que d’habitude.
Même le vendeur de lupin qui d'habitude crie "Tout est bon ! "
n’est pas lui non plus. En effet, le marché populaire était un
endroit où les prix étaient relativement moins cher par rapport
aux supermarchés. Mais actuellement, ce n'est plus le cas.
Avec la fermeture des frontières, les commerçants ne peuvent
plus se rendre en Egypte afin d'apporter des marchandises avec
lesquelles ils fournissent les marchés. Le siège a provoqué la
destruction de plusieurs milliers de familles pauvres. Il a
également donné lieu à un manque de produits à bas prix dans ces
marchés, qui sont la base des ressources alimentaires de la
population.
Dr.Kamil el Shami
Professeur à l'université et écrivain à la Bande de Gaza
shamikamil@yahoo.com
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