Opinion
Syrie : Que peut
faire la marine russe ?
Ilia Kramnik
© Photo: EPA
Samedi 7 septembre 2013
La flotte russe est en train de
rassembler en mer Méditerranée les
forces de la marine les plus importantes
depuis l’effondrement de l’Union
Soviétique. Que peut faire l'escadre
russe en cas d'aggravation de la
situation ?
La recherche des solutions
L'aggravation de la crise syrienne et la
probabilité de la guerre qui peut
commencer nécessite une réaction rapide
de la Russie par rapport à ce qui se
produit au Moyen Orient. C’est pourquoi
la présence des navires de guerre russes
en Méditerranée est plus que symbolique.
Quels moyens pourraient améliorer
l’efficacité de la présence navale
militaire russe dans les zones clés de
l’océan mondial ? Actuellement un
groupement de la marine russe a été
constitué en mer Méditerranée. Il compte
une dizaine de navires et un nombre non
communiqué de sous-marins. C’est la
première fois qu’un nombre de navires de
guerre russe aussi important est
rassemblé en mer Méditerranée depuis que
l’escadre de la marine soviétique basée
en Méditerranée en décembre 1992.
Ce qui attire l’attention, c’est le
nombre important de grands navires
amphibies. En tout 7 navires de cette
catégorie se trouvent en Méditerranée
sous le drapeau russe : deux appartenant
à la flotte de la mer Pacifique, deux de
la mer Baltique, et trois faisant partie
de la flotte de mer Noire. Certains de
ces navires se trouvent en mer depuis
longtemps. Le navire Alexandre
Chabalinea quitté la ville de
Baltiisk en 2012.
La présence des navires amphibies
s’explique par plusieurs raisons. L'une
de ces raisons, c’est le fait que ces
navires garantissent le canal d’aide de
la Russie au gouvernement légitime de la
Syrie dans la lutte contre le
terrorisme. Selon les agences russes,
ces navires étaient utilisés pour la
livraison des armes pour éviter que
l’incident avec le cargo Alaedne
ce répète pas. En été 2012 ce cargo a
été arrêté par des hélicoptères.
La deuxième mission des navires
amphibies dans cette zone – c’est
d’assurer l’évacuation des citoyens
russes de Syrie si la situation se
dégrade.
Mission de surveillance?
Les missions de la flotte russe en
Méditerranée ne se limitent pas à
l’évacuation des citoyens russes. C’est
pourquoi des navires militaires sont
présents. Un croiseur lance-missile
Moskva est également
attendu dans cette zone. Auparavant le
Moskva réalisait des
missions au Cuba et à Nicaragua. Ce
navire devrait être au cœur du groupe
des navires grâce à son complexe
puissant de radars et le système de la
défense antiaérienne de longue portée.
Ce groupe renforcé par Moskva
pourra relever des missions en cas
d’actions militaires.
Les possibilités du croiseur soutenues
par l'équipement des navires de
reconnaissance permettent de dresser un
tableau complet de ce qui se produit,
gardant sous contrôle ce qui se produit
dans la région grâce à un réseau de
radars. Le commandement général et le
gouvernement du pays vont poser devant
le groupe de navires une deuxième
mission. Ainsi, l’information sur une
possible détection des de croisière
américains dans la zone peut être
transmise non seulement à Moscou, mais
aussi à Damas, facilitant la détection
et l’interception des missiles de
défense aérienne syriens.
Malgré les capacités militaires des
navires russes, le groupe militaire a
des capacités assez limitées, et cela
concerne avant tout la composante
aérienne et les navires amphibies. Les
grands navires amphibies russes qui sont
utilisés pour le transport ne sont pas
une véritable alternative aux navires de
débarquement universels qui sont
capables d’assurer une présence de
l’infanterie avec l’appui aérien dans la
zone du conflit militaire.
La présence d’un ou deux navires de
débarquement de type Mistral
pourrait renforcer qualitativement le
groupe, mais le navire principal de
l’escadre, Vladivostok se trouve
seulement en phase de construction aux
chantiers navals de Saint- Nazaire. Un
porte-avions aurait pu apporter un
soutien militaire plus important, mais
le seul navire de ce type dans le cadre
de la marine de Russie ne sortira pas en
mer Méditerranée avant décembre 2013.
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