Site d'information sur la Palestine, le Moyen-Orient et l'Amérique latine

 

Palestine - Solidarité

 

Retour :  Accueil  -  Sommaire Ilan Greilsammer  -  Originaux  -  Analyses  -  Ressources  -  Mises à jour


CCLJ

Et si le Premier ministre israélien démissionnait ?
Ilan Greilsammer


Tsipi Livni

4 juin 2008

La dernière « affaire » qui est en train d’affecter durement Ehoud Olmert pose de façon de plus en plus aigüe la question de sa succession éventuelle.

Qui prendrait la tête du parti au pouvoir ? Rappelons-nous qu’à l’origine, Kadima était l’idée d’Ariel Sharon : mettre en place un parti centriste, qui regrouperait essentiellement les membres les plus modérés du Likoud, les membres les plus « activistes » du Parti travailliste, et ses amis personnels, au premier rang desquels Shimon Peres. Lorsque le fondateur du parti disparut subitement de la scène politique, il était évident que son bras droit, Ehoud Olmert, lui succéderait, mais déjà le consensus commençait à s’éroder, plusieurs dauphins potentiels de Sharon acceptant mal la préséance d’Olmert. Ils se calmèrent provisoirement pour que Kadima puisse gagner les élections et parvenir au pouvoir, mais les déboires du Premier ministre, à commencer par la malheureuse guerre du Liban et les « affaires » juridiques où il s’est trouvé impliqué, n’ont cessé de raviver au cours des deux dernières années rivalités et querelles personnelles. Certes, Tsipi Livni (voir encadré), la ministre des Affaires étrangères, parait la mieux placée en cas de vacance de la direction du parti, mais d’autres noms sont fréquemment cités. Tout le monde sait que Shaoul Mofaz et Meir Chetrit, par exemple, se verraient tout à fait prendre la succession d’Olmert… Mais ce parti, auquel les sondages actuels ne prédisent pas un avenir radieux -c’est un euphémisme-, saura-t-il garder un minimum de cohésion dans l’avenir ?

Ehoud Barak ?
La question est de savoir, en cas de départ d’Olmert, si le chef du Parti travailliste préfèrera rester au gouvernement sous la houlette de son successeur, ou s’il jugera plus utile d’en profiter pour quitter la coalition. Pour Barak, il s’agit d’un dilemme bien difficile à régler ! En effet, rester partenaire d’un parti aussi affaibli que Kadima, et entaché par les affaires de corruption, risque de coûter très cher aux Travaillistes le jour des prochaines élections ! D’un autre côté, quitter la coalition signifierait provoquer des élections anticipées à la Knesset. Or, il ne s’agit pas d’une bonne conjoncture du point de vue des Travaillistes, ni sur le plan intérieur ni sur le plan extérieur. En Israël, beaucoup se demandent où se retrouve leur politique sociale. En matière extérieure, la situation à Gaza reste très mauvaise, les roquettes Kassam continuent à pleuvoir sur Sderot, et on ne voit pas le bout du tunnel. Dans ces conditions, une victoire de Netanyahou paraît inévitable, et il vaudrait mieux, pour les Travaillistes, que les élections se déroulent bien plus tard. Un vrai casse-tête pour Ehoud Barak.

Tsipi Livni, la dauphine
Fille d’Eitan Livni et de Sara Rosenberg, deux compagnons de Menachem Begin, « figures de proue » de l’Irgoun et du parti Hérout, Tsipi Livni est née le 8 juillet 1958 à Tel-Aviv. Après son service militaire, elle travaille durant quatre ans pour le Mossad, puis passe son diplôme de droit à l’Université Bar-Ilan. Tsipi Livni est pour la première fois élue à la Knesset sur la liste du Likoud en 1999 et, à partir de l’élection d’Ariel Sharon au poste de Premier ministre en 2001, elle occupera divers postes ministériels : elle sera ministre de la Coopération régionale, de l’Agriculture, de l’Immigration, du Logement et de la Justice. Dans le cabinet d’Ariel Sharon, Tsipi Livni était l’un de ses plus ardents soutiens, et elle a appuyé avec enthousiasme le désengagement de la bande de Gaza, apparaissant comme l’une des « colombes » du Likoud. Fait notable, en novembre 2005, elle sera le premier membre de la direction du Likoud à parler lors de la commémoration de l’assassinat d’Yitzhak Rabin. Elle suivra Sharon dans la création de Kadima, sera placée en troisième place sur la liste du parti, et après l’élection d’Ehoud Olmert à la tête du gouvernement, deviendra sa vice-Première ministre et ministre des Affaires étrangères. Après le Rapport Winograd sur la guerre du Liban, elle appellera Olmert à démissionner, mais son appel ne sera pas entendu. Elle est actuellement la principale négociatrice avec l’Autorité palestinienne et mène des discussions intensives avec Abou Ala, bras droit de Mahmoud Abbas.

Ilan Greilsammer, correspondant israélien

© CCLJ 2005
Publié le 12 juin 2008 avec l'aimable autorisation du CCLJ



Source : CCLJ
http://www.cclj.be/...


Avertissement
Palestine - Solidarité a pour vocation la diffusion d'informations relatives aux événements du Moyen-Orient et de l'Amérique latine.
L' auteur du site travaille à la plus grande objectivité et au respect des opinions de chacun, soucieux de corriger les erreurs qui lui seraient signalées.
Les opinions exprimées dans les articles n'engagent que la responsabilité de leur auteur et/ou de leur traducteur. En aucun cas Palestine - Solidarité ne saurait être tenue responsable des propos tenus dans les analyses, témoignages et messages postés par des tierces personnes.
D'autre part, beaucoup d'informations émanant de sources externes, ou faisant lien vers des sites dont elle n'a pas la gestion, Palestine - Solidarité n'assume aucunement la responsabilité quant à l'information contenue dans ces sites.
Pour contacter le webmaster, cliquez < ici >

Retour  -  Accueil Ressources  -  Analyses  -  Communiques  -  Originaux