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Opinion - al-Akhbar

Un tribunal pour la vérité ou une nouvelle mise sous mandat ?
Ibrahim al-Amin

 

Vendredi 1er octobre 2010

Lorsque le premier ministre assassiné Rafiq Hariri gouvernait économiquement le Liban, avec la collaboration des princes de la guerre, de l’argent et des confessions, les autorités internationales exerçaient une tutelle particulière. Aucun ministère ou institution publique ou mixte entre secteur privé et secteur public n’a échappé au contrôle des caisses, des banques, des compagnies d’études et de conseil, internationales, dominées majoritairement par les Etats-Unis. Cela se passait sur la base que les Libanais n’étaient pas capables de gérer seuls les programmes de développement et de construction. A cette époque, Hariri et ses compagnons, les princes de l’argent, de la guerre et des confessions, ne pouvaient maîtriser la sécurité et les militaires. La Syrie fut donc la première responsable de ce dossier, mais les responsables dans l’Etat s’arrachaient des morceaux de tel ou tel appareil, en vue de s’assurer des services, directs ou pour leurs groupes. Quant au pouvoir judiciaire, il était partagé : ce qui avait un rapport aux dossiers économiques du gouvernement était laissé pour Hariri, ses collaborateurs ou associés, et ce qui avait un rapport avec les dossiers sécuritaires et politiques était laissé à la Syrie et ses collaborateurs. Jusqu’à ce que l’assassinat de Hariri ait lieu, permettant à ses héritiers personnels et politiques de s’emparer des pouvoirs politique, judiciaire et sécuritaire, sous l’égide non ambiguë des diverses instances internationales, sous la tutelle américaine qui se passe d’associé et de camouflage.
Ainsi fut commis le premier crime lorsque le gouvernement de Fouad Sanioura a approuvé le mécanisme de travail avec les commissions d’enquête internationale qui furent autorisées à s’emparer indiscutablement de tout ce qui se trouvait chez le pouvoir judiciaire libanais et chez les appareils sécuritaires libanais. C’est ce qui s’est passé jusqu’à l’instauration du tribunal international qui bénéficia de la collaboration du Liban, grâce à l’activité du même Sanioura, qui lui a permis de parvenir à ce qu’elle souhaite sur le plan des renseignements et des personnes. Ainsi, les documents publics, les juges d’instruction, les appareils sécuritaires, les institutions de recensements et plusieurs ministères furent mis au service du tribunal international et de l’équipe du procureur général.
La situation a évolué passant du niveau de la demande d’informations, de la commande d’enquêtes, l’exécution d’arrestations et de détention, la protection et le soutien à des personnes jugées menacées ou témoins, à celui de l’utilisation de plusieurs institutions de l’Etat pour « parvenir à la vérité ». Des préjudices ont eu lieu contre le Liban et la Syrie, contre des citoyens et des responsables des deux pays à cause de cette tutelle. Des relations et des intérêts ont été annulés, des innocents ont été tués, la réputation d’autres a été souillée, toutes sortes de menaces ont été exercées contre ceux qui s’opposaient à l’activité des commissions internationales ou des parties libanaises, arabes et occidentales collaborant avec elles.
Plus tard, le tribunal international réclama des renseignements détaillés et complets sur toutes les communications téléphoniques, fixes ou cellulaires, dans tout le Liban, celles qui proviennent de l’extérieur ou en direction de l’extérieur, puis il demanda les listes des noms de tous les étudiants au Liban, les listes de tous ceux qui ont demandé à étudier dans les universités libanaises, leurs répartitions confessionnelles et religieuses, leurs localités d’habitation, leurs âges et les spécialisations. Puis le tribunal réclama les listes et les données complètes de l’identité de tous les Libanais, et tout ce qui a trait aux documents incluant des informations personnelles, des empreintes digitales et des photos de tous les citoyens libanais. Puis elle réclama les listes des noms de tous ceux qui arrivent au Liban ou ceux qui en partent, que ce soit par terre, par mer ou par air. Puis elle demanda des cartes concernant les malades hospitalisés au Liban, mais également des renseignements sur l’état financier et les comptes bancaires d’individus, de groupes ou d’institutions.
Tout ceci se déroule au moment où des parties sécuritaires et judiciaires libanaises agissent au service de ce groupe, au moment où des parties internationales prennent en charge le contrôle des frontières du Liban, ses côtes et ses voies maritimes, et essaient grâce à des moyens divers de parvenir à des renseignements détaillés sur la réalité géographique et démographique, des renseignements sur les disparus et l’ADN de personnes, ici et là.
Ces outils agissant sous la tutelle américaine ne se sont pas contentés d’agir en plein jour, et en cas de difficultés, des appareils sécuritaires arabes au service de cette tutelle leur ont prêté main forte, par le biais de programmes d’action spécifiques. L’ennemi israélien n’a pas cessé, pendant tout ce temps, d’agir dans les domaines des communications, de l’énergie et d’autres comme la prospection aérienne de tout bâtiment et toute route au Liban.
Au même moment, le pays s’ouvrait à des projets de développement et un soutien à des programmes menés par les Etats-Unis d’Amérique et l’Union européenne, au sein desquels travaillent tous les appareils de renseignements dans le monde. Est-ce que les Libanais savent au moins qu’une banque de données des émigrés, qui  fut utilisée lors des élections législatives et rassemblée d’abord au Liban, et par le biais des ONG soutenues par les Etats-Unis et l’Union européenne, sous prétexte d’assurer une liaison entre eux et leurs familles et les inciter à participer à la construction de leur pays, que cette banque de donnée a été vérifiée en collaboration avec les ambassades du Liban dans quelques pays, grâce à des banques de données supplémentaires, qui se trouvaient par hasard au ministère libanais de l’intérieur ?
Est-ce qu’il est demandé à tout Libanais d’envoyer un télégramme à Daniel Bellmare, par l’intermédiaire de toute ambassade étrangère au Liban, relatif à sa dernière consultation médicale, ou un tableau faisant état de ses entrées et sorties de son domicile, ou ses factures d’électricité, de sa consommation d’essence, de ses médecins et écoles, et qu’il lui envoie un télégramme lui expliquant qu’il a commencé à acheter des couches pour son nouveau-né ?
Pour finir, ils vous parlent de liberté, de souveraineté et d’indépendance!

Article publié sur Résistance islamique au Liban

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Source : Fadwa Nassar


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