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IRIN
Israël-TPO:
Suspension des
distributions alimentaires à Gaza
Selon un porte-parole du
PAM environ 80 pour cent de la population de l'enclave vit dans
la pauvreté
et la plupart des habitants ont besoin d'une aide alimentaire
Photo:
Tom Spender/IRIN
JERUSALEM/GAZA, 30 avril 2008 (IRIN)
Les
Nations Unies ont cessé de distribuer des vivres aux populations
de la bande de Gaza, leurs principales agences ayant épuisé les
réserves de carburant nécessaires au fonctionnement de leurs
véhicules. Pour ne rien arranger, de nombreuses boulangeries de
l’enclave étaient fermées le 28 avril, faute de gaz.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Agence des Nations
Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) ont confirmé qu’ils
n’avaient pas distribué de vivres depuis le 26 avril ; l’UNRWA a
d’ailleurs annoncé qu’elle avait également suspendu ses
opérations de collecte des déchets. Selon les informations
communiquées à IRIN par John Ging, directeur de l’UNRWA à Gaza,
des efforts sont déployés, à l’heure actuelle, pour
approvisionner les Nations Unies en carburant.
Toutefois, « résoudre les besoins des Nations Unies est une
chose, trouver une solution pour couvrir l’ensemble des besoins
de Gaza en est une autre », a ajouté M. Ging. Plusieurs
organisations humanitaires, dont Médecins sans frontières (MSF),
ont également suspendu certaines de leurs opérations en raison
d’un manque de carburant.
« La cessation de nos activités risque de donner lieu à une
dégradation grave de l’état de santé général de tous nos
patients », a prévenu Duncan McLean de MSF.
En effet, les travailleurs humanitaires ont des difficultés à se
rendre sur leurs lieux de travail et jusque 40 pour cent des
employés de certains hôpitaux sont absents, selon MSF.
Professeurs et élèves rencontrent les mêmes problèmes pour se
rendre dans les écoles. Les ambulances manquent de carburant, et
les autorités hospitalières disent n’en avoir pas suffisamment
pour alimenter leurs générateurs de secours, essentiels en cas
de coupure de courant.
Pénurie de gaz domestique
Les points de vente officiels ne vendent plus de gaz domestique,
ayant été très peu approvisionnés en bombonnes depuis l’attentat
perpétré le 9 avril par des militants palestiniens à la
frontière, au terminal de carburant de Nahal Oz.
Environ 80 pour cent de la population de l’enclave vit dans la
pauvreté et la plupart des habitants dépendent de l’aide
alimentaire, en raison, surtout, d’un taux de chômage toujours
élevé, a indiqué à IRIN Kirstie Campbell, porte-parole du PAM,
depuis Gaza.
Naheda Ghabaien et ces
cinq enfants dans sa petite cuisine de l'espace familial de deux
pièces
dans le camp de réfugiés Beach de la bande de Gaza. Tous les
membres de la famille sont recensés
Photo:
IRIN
Les populations sont également devenues plus
dépendantes des produits alimentaires de base, et ont
considérablement réduit leur consommation de denrées coûteuses,
telles que la viande fraîche. « Aujourd’hui, ces populations qui
dépendent de produits essentiels à la vie (la farine, le sucre,
l’huile, les pois chiches et le sel) ne sont même plus en mesure
de les cuire », a déploré Mme Campbell.
Environ 90 pour cent des boulangeries de Gaza fonctionnent au
gaz, et la plupart des boulangeries du sud de la bande de Gaza
ont fermé, en raison du manque de carburant. La pénurie
imminente de céréales, due aux restrictions imposées par Israël
sur les importations, est aussi source de préoccupations
croissantes dans l’enclave.
Le secteur agricole souffre également, en raison du manque de
carburant nécessaire au pompage de l’eau des puits pour irriguer
les champs, et les prix des légumes ne cessent d’augmenter. Des
dizaines de fermiers et de pêcheurs ont empêché l’acheminement
d’une livraison de carburant destiné à l’UNRWA la semaine
dernière, soutenant que l’agence des Nations Unies ne devrait
pas être prioritaire.
Grève
Cela n’a fait qu’aggraver d’autant plus la crise du carburant
qui touche Gaza en conséquence des restrictions strictes
imposées par Israël sur les importations, et de la grève des
importateurs de carburant de l’enclave, en réaction à ces
restrictions.
En outre, à la suite des attentats perpétrés par des militants
palestiniens aux points de passage frontaliers, il est désormais
plus difficile pour Israël d’exporter du carburant vers Gaza.
Israël a accusé le Hamas, qui dirige l’enclave, d’avoir organisé
la grève pour provoquer une crise humanitaire, des accusations
rejetées par le groupe islamique.
« Le secteur privé a pris la décision de lancer la grève. Il n’y
a eu aucune concertation entre le gouvernement et les
importateurs », a indiqué à IRIN Fawzi Barhoum du Hamas,
ajoutant que le mouvement appelait les hommes d’affaires à
déclarer la fin de la grève.
Si certains observateurs ont remis en question la possibilité
d’une grève sans l’approbation du Hamas, les importateurs de
carburant, défiant apparemment les souhaits du gouvernement, ont
déclaré qu’ils ne mettraient pas fin au mouvement de grève tant
qu’Israël n’aurait pas autorisé l’acheminement, dans l’enclave,
de carburant en quantités plus importantes.
« Nous ne travaillons pour aucun gouvernement », a affirmé à
IRIN Mahmoud Khozondar, de l’association des importateurs de
carburant. Robert Serry, Coordinateur spécial des Nations Unies
dans le cadre du Processus de paix au Moyen-Orient, a condamné
les attaques menées aux points de passage et appelé Israël à «
permettre de nouveau que la population civile de Gaza soit
suffisamment approvisionnée en diesel et en benzine,
conformément au droit international ».
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