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IRIN
Afghanistan:
Des enfants actifs sur plusieurs fronts
Des responsables de la police ont été limogés
ou sanctionnés pour avoir utilisé des enfants dans la police
Photo:
Sarwar Amani/IRIN
KANDAHAR, 19 décembre
2007 (IRIN) Selon des défenseurs des droits humains et des
autorités provinciales afghanes, des enfants sont recrutés et
dans certains cas abusés sexuellement par la police et/ou ses
milices supplétives, ainsi que par certaines sociétés privées
de sécurité et des Talibans.
Au moins 200 garçons de moins de 18 ans servent actuellement dans
les rangs de la police nationale afghane (ANP) et d’une force de
police auxiliaire semi-officielle dans la province de Kandahar,
une région du sud de l’Afghanistan en proie à une insurrection
armée, a indiqué Abdul Qader Noorzai, responsable de la
commission afghane indépendante pour les droits de l’homme -
Afghanistan Independent Human Rights Commission/AIHRC) - dans la
province de Kandahar.
Certains enfants sont recrutés à des fins militaires et non
militaires par des milices locales payées par le gouvernement
pour appuyer la nouvelle police nationale afghane dans les
provinces volatiles du sud. Mais en l’absence de mécanismes de
contrôle et compte tenu du caractère informel de ces forces
auxiliaires, l’utilisation d’enfants soldats et les abus dont
ils sont victimes ne sont pas rapportés.
« Les enfants sont utilisés à différentes fins », a expliqué
M. Noorzai. « La plupart d’entre eux ont été victimes
d’abus sexuels, d’autres sont employés pour accomplir toutes
sortes de tâches, notamment la cuisine, le nettoyage, les
patrouilles de jour et même les combats de nuit », a-t-il ajouté.
Saeed Aqa Saqib, chef de la police à Kandahar, a confié à IRIN
qu’au cours des neuf derniers mois, plusieurs agents de police
avaient été licenciés, mutés ou fait l’objet d’autres
mesures disciplinaires parce que des enfants figuraient parmi
leurs proches collaborateurs.
« Nous prenons très au sérieux ce problème [des enfants
soldats] et nous ne tolérerons pas que ce phénomène se produise
dans nos rangs », a expliqué M. Saqib.
Dans au moins deux incidents distincts, en août et en septembre,
deux enfants soldats mineurs recrutés au quartier général de la
police de Kandahar ont été renvoyés par le bureau provincial de
l’AIHRC.
« J’ai dit aux enfants de rentrer chez eux et de ne pas fréquenter
le personnel militaire », a rappelé M. Noorzai, ajoutant que les
agents recruteurs avaient été sanctionnés.
Les sociétés privées de sécurité
Des garçons mineurs sont aussi employés par des sociétés privées
de sécurité, en particulier dans les provinces de Kandahar et de
Helmand, a indiqué un haut fonctionnaire, qui a requis
l’anonymat.
« Les auxiliaires de police et les sociétés privées de sécurité
utilisent fréquemment des enfants soldats, mais le gouvernement
et l’AIHRC n’ont pas les moyens de contrôler, de mener des
enquêtes ou d’arrêter les responsables de ces structures », a
indiqué le fonctionnaire.
Le chef de la police et le responsable de l’AIHRC dans la
province de Kandahar ont reconnu que les forces auxiliaires et les
sociétés privées de sécurité avaient été épargnées par
les enquêtes et les contrôles officiels relatifs à
l’utilisation d’enfants soldats.
Au moins deux sociétés privées de sécurité se sont abstenues
de commenter le problème du recrutement d’enfants soldats et
ont décliné la proposition d’IRIN de se rendre à leur siège.
Les principales raisons derrière le recrutement des enfants
mineurs – surtout chez les garçons âgés entre 10 et 17 –
sont la pauvreté et le chômage, mais aussi un certain sens du
prestige que confère le port des armes.
Des insurgés mineurs
Les autorités afghanes accusent également les Talibans et les
autres forces hostiles au gouvernement d’utiliser délibérément
des enfants dans leurs opérations militaires et illégales. Les
Talibans les utilisent notamment comme fantassins et les forcent
à commettre des actes de violence, ont-ils indiqué.
Des insurgés talibans sont accusés d'utiliser
des enfants dans les opérations militaires
Photo:
Ahmad/IRIN
En juin 2007, des
rebelles talibans auraient utilisé un enfant de six ans pour
commettre un attentat suicide contre l’armée nationale afghane
dans la province de Ghazni Province, selon le Fonds des Nations
Unies pour l’enfance (UNICEF).
En avril, des insurgés talibans faisaient circuler une vidéo
montrant un jeune garçon décapiter un homme accusé d’activités
anti-Talibans.
« L’UNICEF s’est dit très préoccupé par l’implication
d’un nombre de plus en plus important d’enfants et de jeunes
dans les actes de violence pendant les conflits », a expliqué à
IRIN Patrick McCormick, un porte-parole de l’UNICEF à New York.
Selon les Nations Unies, plus de 7 500 enfants soldats ont bénéficié
des programmes DDR (désarmement, démobilisation et réinsertion)
entre avril 2003 et juin 2006 dans le cadre des efforts de
consolidation de la paix pendant la période post-Taliban en
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