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IRIN
Israël:
La Cour suprême veut des précisions sur les sanctions à Gaza
Au point de passage crucial de Nahal Oz, entre
Israël et Gaza
Photo:
Shabai Gold/IRIN ISRAEL-TPO, 9
novembre 2007 (IRIN) - Le 7 novembre, la Cour suprême israélienne
a donné une semaine à l’Etat pour expliquer comment il prévoit
de garantir que les dernières sanctions imposées à Gaza,
notamment la réduction de l’approvisionnement en carburants et
les coupures de courant, n’aient pas de conséquences néfastes
du point de vue humanitaire.
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cet article en arabe]
La Cour donnait suite à une requête déposée par 10
associations israéliennes et palestiniennes de défense des
droits humains, et le directeur adjoint du Service d’eau des
municipalités côtières de Gaza (SEMCG), pour exiger la levée
des restrictions.
Depuis la mise en place des sanctions, le 28 octobre, Israël a réduit
l’approvisionnement en diesel de plus de 40 pour cent et
l’essence industrielle, essentielle au fonctionnement de la
centrale électrique de Gaza, d’environ neuf pour cent, selon le
Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires
humanitaires (OCHA) et les compagnies pétrolières de Gaza.
Israël a déclaré avoir réduit l’approvisionnement en
carburants d’environ 15 pour cent en tout, mais s’est abstenu
de restreindre l’approvisionnement en électricité, le
procureur de la république israélienne, Menahem Mazuz, ayant
ordonné une révision des politiques adoptées pour assurer que
celles-ci ne provoqueraient pas de crise humanitaire.
Malgré tout, selon les associations de défense des droits
humains, la seule réduction de l’approvisionnement en
carburants est illégale et équivaut à une « punition
collective ».
« Nous espérons que la Cour n’acceptera pas la position de
l’Etat. Ils ne devraient pas imposer de fermetures ni de
sanctions ainsi pour des raisons politiques », s’est indigné
Issam Younis d’el Mezan, un des requérants.
« Il y a en permanence 15 pour cent des habitants de Gaza qui ne
reçoivent pas assez d’eau courante à domicile », a indiqué
Maher Najjar, directeur adjoint du SEMCG.
Et ce chiffre risque d’augmenter, a-t-il ajouté. «
Aujourd’hui, il ne reste plus de carburant pour faire
fonctionner le système hydraulique, et l’on en a tout juste
assez pour maintenir en activité pendant encore une semaine les
systèmes d’assainissement ».
D’autres responsables ont exprimé des préoccupations sur ce
qu’il adviendrait des hôpitaux en cas de coupures de courant. Les
responsables israéliens ont pourtant affirmé que ces sanctions,
qui visent à couper davantage Israël de Gaza et à persuader les
militants palestiniens de cesser de lancer des roquettes contre
les villes du sud du pays, n’auraient pas de conséquences
humanitaires préjudiciables.
Le gouvernement a déclaré devant la cour, le 2 novembre que
cette qualification de « punition collective » était « erronée
et absurde ».
Manifestations contre les sanctions
L’association des camionneurs qui transportent le carburant à
Gaza par le poste-frontière de Nahal Oz, entre Israël et la
bande de Gaza, et l’association des propriétaires de
stations-service ont organisé des sit-ins le 6 novembre, pour
protester contre les sanctions.
Les réserves de diesel dont dispose Gaza ne lui suffiront pas
pour plus de cinq jours environ si le volume d’importation reste
ce qu’il est, à en croire les compagnies pétrolières.
John Ging, directeur des bureaux de l’UNRWA – l’Office de
secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de
Palestine – à Gaza, a expliqué à IRIN le 7 novembre que
l’amenuisement des réserves de carburant porterait atteinte à
l’acheminement des secours et à la santé des populations.
« Immédiatement, on se focalise sur le carburant dont ont besoin
les municipalités pour faire fonctionner les puits d’eau et les
stations de pompage des eaux usées. Mais aussi les camions
poubelle qui ramassent les ordures et sans lesquels nous serons
confrontés à des problèmes de santé publique », a-t-il indiqué,
notant par ailleurs que l’UNRWA avait reçu ses réserves de
carburant au marché local de Gaza.
Il faut également du carburant pour faire rouler les camions qui
transportent l’aide alimentaire auprès des populations les plus
pauvres de Gaza où quelque 1,1 million de personnes, sur 1,5
million d’habitants, reçoivent des rations des Nations Unies.
Dans le cadre de ces nouvelles sanctions, il était prévu de
fermer le point de passage de Sufa, qui permet l’entrée à Gaza
de 65 pour cent des réserves alimentaires ; seul le point de
passage de Kerem Shalom devait rester ouvert. Or, entre le 1er et
le 3 novembre, Kerem Shalom a lui aussi été fermé par Israël,
selon OCHA.
« Il doit toujours y avoir un point de passage humanitaire ouvert
pour permettre l’entrée dans Gaza », a insisté M. Ging.
Des pénuries de produits fromagers et carnés, de riz,
d’aliments en conserve et d’huile ont été constatées dans
certaines régions de Gaza. Dans d’autres zones, certains
produits ne sont plus du tout disponibles. Copyright © IRIN
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