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IRIN
TPO:
La Cour suprême israélienne ordonne le report des coupures
d'électricité
Camion de transport d'essence au point de
passage de Nahal Oz entre Israël et Gaza.
Photo:
Shabai Gold/IRIN TPO-ISRAEL, 3 décembre
2007 (IRIN) La Cour suprême israélienne a demandé
le report des coupures d’électricité dans la Bande de Gaza en
attendant d’avoir des éclaircissements sur les modalités
d’application et sur l’impact humanitaire de cette décision
du gouvernement israélien sur la population civile.
Toutefois, la Cour a donné son feu vert à la suspension des
livraisons de carburant – une mesure déjà en vigueur depuis
plus d’un mois et qui, selon les associations de défense des
droits humains, affectent des dizaines de milliers de personnes. A
Rafah, au sud de la ville de Gaza, l’eau, par exemple, a été
coupée pendant une longue période au début du mois de novembre.
La décision de la Cour suprême a été prise après une audience
en référé demandée par 10 organisations palestiniennes et israéliennes
de défense des droits humains, des associations de la société
civile et par Maher Najjar, directeur adjoint de la Coastal
Municipalities Water Utility (CMWU), les services chargés de la
distribution de l’eau et du traitement des eaux usées de la
ville de Gaza.
Pour témoigner devant la Cour, M. Najjar a été autorisé à
quitter la Bande de Gaza, une enclave qui abrite quelque 1,5
million de personnes dont près de 70 pour cent sont des réfugiés.
« Les coupures d’électricité mèneront à la catastrophe »,
a-t-il déclaré devant les trois juges, ajoutant que les effets
de la suspension des livraisons de carburant se faisaient déjà
ressentir et qu’il était inquiet pour les coupures d’électricité
qui touchent les stations de pompage, et pour les eaux usées qui
se déversent dans les rues et les habitations.
« Chez moi actuellement, je ne reçois de l’eau que six à huit
heures par jour, et un jour sur deux. Lorsque l’électricité
est coupée et qu’il nous arrive un jour de ne pas faire des réserves
d’eau, nous pouvons être privés d’eau potable pendant quatre
jours », a affirmé Najjar, ingénieur de profession, soulignant
que l’eau fournie à la population de la Bande de Gaza était déjà
de mauvaise qualité.
Selon Oxfam, certains habitants de Gaza achètent actuellement de
l’eau impropre à la consommation auprès de fournisseurs
clandestins.
L’audience en référé a été convoquée après que le bureau
du procureur a informé la Cour que les coupures d’électricité
prendraient effet à compter du 2 décembre, une décision dont
l’application a été reportée à la mi-décembre, ou à une
date ultérieure. La Cour se prononcera ensuite sur la légalité
de telles sanctions.
Selon les statistiques des Nations Unies, Israël fournit près de
60 pour cent des besoins en électricité de la Bande de Gaza.
Sari Bashi, avocate de l’organisation Gisha, une des groupes à
l’origine de la procédure, a indiqué à la Cour que bien que
l’Etat ait promis de satisfaire aux besoins humanitaires vitaux
des habitants de la Bande de Gaza, même avec les coupures, il
n’était pas possible de contrôler ou de déterminer les
modalités d’application de ces sanctions. Selon Mme Bashi, les
hôpitaux souffrent déjà des coupures d’électricité.
« Et le minimum des besoins [humanitaires] vitaux ne devrait pas
correspondre à ce que [Israël] fait délibérément pour
aggraver les conditions de vie des populations, mais plutôt le
minimum nécessaire à ces populations pour vivre » en temps de
conflit, a déclaré Mme Bashi devant la Cour.
La Cour attend d’en savoir plus
La Cour, présidée par la juge Dorit Beinisch, s’est toutefois
dite préoccupée par le fait que les militants qui tirent des
roquettes sur l’Israël puissent également bénéficier des
livraisons de carburant et de la fourniture d’électricité.
Dans son verdict, Mme Beinisch, a indiqué que la suspension des
livraisons de carburant était raisonnable, d’autant qu’une
bonne distribution dans Gaza permettrait de s’assurer de la
poursuite des opérations des services humanitaires. Toutefois,
elle a demandé à avoir plus d’information sur la fourniture de
l’électricité à Gaza afin de déterminer si les coupures
envisagées auront réellement de graves conséquences.
Le gouvernement israélien avait pris ces sanctions en réponse
aux roquettes tirées sur son territoire, mais aussi pour punir le
mouvement du Hamas qui a pris le contrôle de la Bande de Gaza.
Hassan Jabarin, avocat d’Adalah, une autre organisation à
l’origine de la procédure, a déclaré devant la Cour que la décision
des autorités israéliennes était contraire au droit
international en ce sens qu’elle « utilise une population
civile pour des motifs politiques » : on met la pression sur les
habitants de Gaza pour qu’ils exercent une pression politique
sur le Hamas, a-t-il dit. Copyright © IRIN
2007
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