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Opinion

Le parcours d'une femme libre nourrie au sionisme
Yad-La-Joie


Jeudi 10 juin 2010

L’histoire de cette combattante peut nous rappeler celle d’une autre femme, que l’islam considère être l’une des meilleures que l’humanité ait connues. Je parle de la femme de Pharaon, le tyran au sommet de son arrogance, une femme que tout prédestinait à être complice, à jouer un rôle actif au côté du tyran ; mais sa nature humaine, pure et innée, lui donna le courage de résister, de faire face au tyran et de refuser l’injustice, tout en adhérant à la foi sincère des opprimés.

Tali Fahima, née en Palestine occupée en 1976 dans une famille juive d’origine algérienne, est la jeune femme de nationalité israélienne, dont le service de sécurité Shin Beth affirma qu’elle planifiait de devenir « la première terroriste juive », en voulant agir contre son propre « peuple ». C’est la jeune femme qui, d’une partisane du parti Likoud, a « basculé » en 2003 pour développer des relations et prendre position en faveur de la résistance et du peuple palestiniens, ce qui a fini par lui coûter deux ans d’emprisonnement de 2005 à 2007. Et c’est enfin la jeune femme qui, selon un site pro-israélien, « vient de franchir un nouveau pas » (sans doute un pas dans l’horreur pour ce site, ndlr) ce lundi 7 juin, en embrassant la foi des opprimés et des résistants de la Palestine, la foi de la femme de Pharaon, la foi de leurs illustres ancêtres autour des apôtres du Christ et des compagnons du Prophète.

Pourtant, Tali Fahima était prédestinée à devenir une femme israélienne nourrie au sionisme, sans aucune considération pour les Arabes de la Palestine, rien que de la haine et du mépris.

Dans une interview qu’elle a accordée au site des Palestiniens de 1948 (www.pls48.net) en janvier 2010, elle revient sur son parcours, l’éducation qu’elle a reçue et comment elle a fini par découvrir la vérité.

Après des études scolaires, un service militaire dans l’armée israélienne et un passage aux Etats-Unis, elle est rentrée travailler comme secrétaire de direction dans un cabinet d’avocats à Tel-Aviv : « Je vivais comme toute jeune femme juive à la recherche d’argent », mais « malgré l’aisance dont je jouissais, je ressentais un vide intérieur ».

L’éducation sioniste

A propos de l’éducation qu’elle a reçue en Israël, elle dit : « Depuis mon enfance, le sionisme œuvrait à nous inculquer la haine contre les Arabes et les Palestiniens. Ils nous apprenaient à avoir peur des Arabes... Ils nous expliquaient que les Arabes étaient des ennemis et que cette terre appartenait aux juifs, et ils nous présentaient des cartes et des documents montrant que cette terre était aux juifs de la mer au fleuve [du Jourdain]. Le sionisme instrumentalisait la religion pour atteindre ses objectifs en considérant que les juifs sont le « peuple élu » et que par conséquent, les autres ne méritaient pas une place d’égale dignité ». Elle se rappelle du mépris qu’elle avait pour les ouvriers arabes, et que « l’influence de l’éducation sioniste faisait que rien que la vue des panneaux en langue arabe dans les rues me dérangeait ».

Le basculement et la prison

Le changement fut enclenché au début des années 2000 avec la deuxième Intifada et la peur qu’elle provoqua. Elle voulait comprendre et commença à se poser des questions sur ces événements. Une opération kamikaze lui fit se demander : « Qui a fait cette opération et pourquoi ? Y a-t-il a un but qui mérite que l’on se sacrifie pour lui ? Quelles sont les véritables motivations ? »

Tali n’a pas trouvé de réponses à ses questions dans les médias israéliens, mais ce fut Internet qui lui ouvrit les yeux sur les mensonges sionistes, et qui lui montra les premières vérités, des vérités qui la secouèrent et qui l’incitèrent à rencontrer ces Palestiniens qu’elle avait appris à détester. Un chemin qui la conduisit à la rencontre avec un chef du mouvement de résistance des Brigades des Martyrs d’al-Aqsa, et la visite du camp meurtri de Jenine. Toutes les thèses sionistes s’écroulèrent, et tout devint plus clair : « Ce ne sont pas des terroristes, ce sont des résistants et des combattants qui ne veulent que leur liberté ».

Tali resta à Jenine et y travailla sur un projet pour les enfants palestiniens ; tout en se déclarant publiquement opposée à la politique des assassinats ciblés menée par l’Etat d’Israël, et en se proposant de servir de bouclier humain. Depuis lors, elle fut l’objet d’harcèlement sécuritaire et médiatique. Elle fut arrêtée une première fois en 2004, puis en 2005 où elle fut condamnée à trois ans de prison pour avoir fourni des informations à l’ennemi, et pour avoir été dans les territoires « contrôlés » par l’Autorité palestinienne entre autres charges. Elle fut libérée en 2007 pour bonne conduite.

Comment elle voit l’avenir

Tali affirme : « Le sionisme est une institution qui représente un danger pour la sécurité locale et internationale. Je pense que le projet sioniste est en déclin et en fort repli, et que les sionistes le savent. Le projet sioniste ne va pas durer longtemps, et il y a un disfonctionnement qui apparaît dans la société israélienne aux niveaux religieux, social et moral. J’ai la conviction que toute colonisation se dirige vers sa fin ».

« Mais il semble que la région va assister à une dangereuse escalade avant la disparition du projet sioniste, et ce qui se passe à Jérusalem Est et à la mosquée al-Aqsa en est un signe manifeste », ajoute-elle.

Et à propos de la gauche israélienne, elle déclare : « Je ne comprends pas le combat de la gauche israélienne, et je crois fermement que cette gauche est l’un des bras du projet sioniste. Elle est assurément au service de la colonisation israélienne, sciemment ou inconsciemment ».

Sa rencontre avec le mouvement islamique en Palestine de 48 et le cheikh Raed Salah

« Note vision à propos des Arabes fut noircie, c’est ce que le sionisme voulait nous inculquer, mais notre vision du mouvement islamique et du Cheikh Raed Salah (le chef de la branche du nord de ce mouvement, ndlr) était encore plus noire » dit-elle.

Mais en écoutant le Cheikh lors de son arrestation en 2003, Tali s’était rendue compte de la chape sécuritaire injuste que l’Etat d’Israël lui imposait, et elle voulut en savoir plus sur lui ainsi que son mouvement.

Elle se renseigna sur le mouvement, assista à des conférences et finit par rencontrer le Cheikh Salah. Elle fut impressionnée par son rayonnement, sa modestie. Pour elle, c’est lui qui « représente désormais la véritable pensée, pure, claire et sincère dans une époque où le projet nationaliste a échoué » et c’est ce qui fait qu’« il court un danger de la part du pouvoir sioniste qui le poursuit pour ce qu’il représente, et pour ses efforts visant à dévoiler la vérité des plans sionistes ».

Le pas de plus

Ce fut donc ce lundi 7 juin que Tali Fahima a franchi le pas en déclarant la profession de foi musulmane dans une mosquée à Umm al-Fahm, au nord de la Palestine dans la région de Haïfa, là ou se trouve le siège de la branche Nord du mouvement islamique. Les journaux israéliens et leurs relais à l’étranger ont largement diffusé la nouvelle, mettant l’accent sur ses liens avec les « terroristes » ! 

Le yediot Aharonot rapporte que Tali Fahima ne souhaitait pas faire de commentaire car elle refusait toute interview à des « médias sionistes ».

Le cheikh Yusuf Albaz présent à la conversion déclara : « J’aime beaucoup son état d’esprit. J’apprécie toute personne qui préfère la résistance à la capitulation, et Tali Fahima est un exemple de résistance ».

Le 10 juin 2010

Yad-La-Joie

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Source : Yad


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