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Opinion - El Watan
Une nouvelle fois,
Netanyahu se moque d'Obama
et se paye la tête de Abbas
Hassan Moali
La colonie Maale
Adomim - Photo: PCHR
Mardi 28 septembre 2010
La construction a recommencé dans des colonies de Cisjordanie
occupée hier, après l'expiration du moratoire sur la
colonisation, mais les Palestiniens réservaient leur réponse sur
l'avenir des pourparlers de paix. Le président de
l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a affirmé à Paris que
les Palestiniens se prononceraient sur la poursuite des
négociations «après le 4 octobre», à l'issue de consultations
avec les pays arabes. M. Abbas, qui réclame un arrêt total
de la colonisation pour continuer à négocier, a souhaité
qu'Israël «prolonge de trois ou quatre mois» son moratoire. Une
option jusqu'à présent exclue par le Premier ministre israélien
Benyamin Netanyahu. Sur le terrain, des bulldozers étaient à l'oeuvre
dans plusieurs implantations de Cisjordanie, notamment à Adam,
Ariel, Yitzhar, Karmè Tzur et Kyriat Arba, près de la ville de
Hébron, haut lieu de tension entre colons et Palestiniens.
Les chantiers doivent reprendre progressivement dans une
dizaine d'autres implantations. «Nous allons construire mais
tranquillement. Nous espérons que c'est (le moratoire) vraiment
fini, que ce n'est pas une manoeuvre de Netanyahu et que nous
allons pouvoir bâtir en grand, comme avant», a dit une figure
des colons, Tzvi Katzover, devant le Tombeau des patriarches à
Hébron, en marge d'un pèlerinage de 15 000 fidèles juifs. M.
Netanyahu a résisté aux pressions des Etats-Unis et de la
communauté internationale en refusant de reconduire tel quel le
gel, des nouvelles constructions dans les colonies, au risque de
compromettre la poursuite des discussions. Soucieux des
répercussions de cette décision sur l'image d'Israël, il a
toutefois appelé les colons à «faire preuve de retenue et de
responsabilité» et demandé à ses ministres de maintenir un
profil bas pour éviter qu'Israël soit tenu pour responsable d'un
torpillage des négociations. Selon les médias israéliens, les
contacts devraient continuer ces prochains jours pour trouver un
compromis.
Abbas dans de beaux draps
Selon le quotidien Maariv, le ministre de la Défense, Ehud
Barak, a examiné avec le gouvernement américain la
possibilité de freiner de facto la construction, en échange d'un
soutien américain sur des exigences israéliennes, en particulier
la reconnaissance d'Israël par les Palestiniens comme «Etat du
peuple juif» et de garanties de sécurité sur sa frontière
orientale. La communauté internationale a pris acte de la
non-reconduction du moratoire. Les Etats-Unis et
l'ONU ont exprimé leur déception tandis que le président
français, Nicolas Sarkozy, a «regretté que les appels unanimes
afin de prolonger le moratoire israélien sur la colonisation
n'aient pas été entendus». «La colonisation doit cesser», a-t-il
ajouté à l'issue d'un déjeuner avec M. Abbas.
De Damas, le chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, a appelé
M. Abbas à cesser de négocier avec Israël. La fin du moratoire
autorise toute personne ou toute institution à construire dans
une implantation, si elles ont obtenu un permis il y a dix mois.
Les municipalités des colonies sont également à nouveau
autorisées à délivrer des permis de construire sur leurs
terrains à partir du moment où les plans d'urbanisation ont été
approuvés par le ministère de la Défense, en charge de la
Cisjordanie occupée. La reprise des constructions, ralentie par
la fête juive de Souccot jusqu'à la fin de la semaine, concerne
à ce stade essentiellement des colonies isolées où plusieurs
centaines de logements devraient être construits dans les
prochains mois, le rythme dépendant de l'offre et de la demande.
«Les acheteurs et les entrepreneurs ont été échaudés par le gel
des constructions et attendent de voir venir», a déclaré Shaoul
Goldstein, président du conseil des implantations du Goush
Etzion, au sud de Jérusalem.
Et comme à chaque fois, le président Obama et Ban Ki-moon ne
font que constater les dégâts de l’arrogance israélienne. Tous
les deux se sont dits «déçus» que le moratoire n’ait pas été
allongé. Eh oui, quand il s’agit d’Israël, le sentiment
personnel prend le dessus sur la fermeté qu’exige le droit
international ou encore le statut de gendarme du monde.
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