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Après l'adoption du rapport Goldstone
qui l'accuse de crime de guerre
Israël crie au crime de « lèse » immunité
Hassan Moali
Richard Goldstone
Dimanche 18 octobre 2009
Pour une fois que l’Etat hébreu a été « condamné » même
symboliquement via l’adoption par le Conseil des droits de
l’homme (CDH) de l’ONU du rapport Goldstone qui l’accuse de
crimes de guerre, son premier ministre sort son artillerie
lourde pour le discréditer.
Habitué à l’impunité légendaire que lui assure le parapluie
diplomatique en toutes circonstances, Israél a été logiquement
effarouché par ce sursaut d’orgueil du CDH de l’ONU bien qu’il
ne risque pas de recevoir un écho au conseil de sécurité. Mais
pour Netanyahu le crime de « lèse » immunité est déjà commis et
cela suffit pour pousser les lamentations. Première contre
attaque, il a promis hier de mener une bataille diplomatique
pour discréditer le rapport Goldstone sur la bataille de Gaza.
« Israël doit discréditer le discrédit », a lancé le chef du
gouvernement Benjamin Netanyahu, selon un membre de son équipe
cité par Reuters. Cette campagne, a ajouté le premier ministre
israélien, « ne prendra pas seulement quelques semaines, mais
peut-être des années ». Ceux qui attendaient une réaction
positive au tout au moins conciliante de Netanyahu devraient
donc déchanter. Il a peu être trouvé le prétexte imparable pour
stopper net les discussions laborieuses sur l’éventuelle reprise
des négociation sur la paix dans la région. Et c’est ce que
cherche la coalition de droite et de l’extrême droite qui
gouverne en Israël qui ne croit pas trop à une paix avec les
palestiniens. Netanyahu avait menacé avant même l’examen du
rapport de Richard Goldstone au sein du CDH, d’arrêter les
négociations de paix si celui-ci venait à être adopté. Mahmoud
Abbas a été « forcé » par les Etats-Unis de demander lui-même de
reporter son examen à mars 2010. Israël a donc gagné sans jouer…
S’en est suivi un feu nourri contre l’autorité palestinienne
accusé à juste titre d’avoir sauvé Israël d’une condamnation ne
serait ce que morale par le conseil des droits de l’homme de
l’ONU.
Le prétexte
Une fois n’est pas coutume, le rapport Goldstone un temps mis
sous le boisseau est revenu sur la table du CDH grâce à la
ténacité du groupe des pays arabes et musulmans mais surtout sud
américains à la faveur d’une session extraordinaire. Et au terme
de deux jours de débats, 25 sur 47 Etats membres de l’instance
onusienne basée à Genève ont voté pour une résolution endossant
le document et condamnant Israél « pour son refus de collaborer
à l’enquête, ainsi que pour la poursuite de son occupation et le
blocus de Gaza ». Le rapport Goldstone invite également le
Conseil de sécurité des Nations unies à saisir la Cour pénale
internationale de La Haye (CPI) si Israël et le Hamas ne mènent
pas dans les six mois des investigations crédibles. Cette
résolution « contraignante » constitue une première défaite
d’Israël d’abord et de ses soutiens occidentaux que sont les
Etats-Unis et les cinq autres pays membres du conseil de
sécurité. Pour Israël, on s’en doute, son premier ministre a
évidemment condamné cette résolution qui d’après sa logique :
« encourage les organisations terroristes à travers le monde »
et sape les efforts de paix ». Un comble… Avec un bilan aussi
terrifiant que les 1400 morts, les milliers de blessés, et des
centaines de maisons détruites et une économie rasé, un autre
pays qu’Israël- du monde arabo-musulman surtout- aurait été rayé
de la carte et ses responsable s traînés devant le TPI. Mais
quand c’est l’état hébreu qui en est l’auteur de ce genre de
crimes de guerre et de dévastations, les redresseurs des torts
-à tort !– du conseil de sécurité font barrage pour éviter que
la légalité internationale ne soit respectée.
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