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La ligue arabe et le Qatar dénoncent sa
manœuvre en faveur d'Israël
Pleins feux
sur l'Autorité palestinienne
Hassan Moali
Photo: Al Manar TV
Mercredi 7 octobre 2009
L’ajournement à mars 2010 de l’examen du rapport Goldstone
sur les crimes de guerre d’Israël lors de sa guerre contre Ghaza,
à la demande du délégué palestinien au conseil des droits de
l’homme de l’ONU a mis l’autorité de Mahmoud Abbas dans de sales
draps.
En effet pour une fois que l’Etat hébreu était mis en demeure de
répondre de ses actes, il a bénéficié contre toute attente d’une
planche de salut tendue par… l’Autorité palestinienne ! En effet
et contrairement aux déclarations de son représentant à
l’assemblée générale du conseil à Genève, c’est lui-même qui a
demandé le report de l’examen du rapport Goldstone et non pas le
groupe arabe et musulman. Le délégué de Mahmoud Abbas aurait
ainsi cédé aux pressions des Américains qui ne voulaient pas que
leurs « poulains » israéliens soient accusés de crimes de
guerre. L’Etat hébreu s’en était donc sorti indemne de toute
condamnation avec, ironie de l’histoire, la bénédiction du
représentant du peuple qu’il a pulvérisé avec ses bombes
phosphoriques ! Et c’est fort logiquement que les autres
factions palestiniennes ont dénoncé ce qu’elles en appellent la
« haute trahison ». Pour le Hamas, le FPLP et le FDLP,
l’Autorité palestinienne a « vendu la cause ». Même au sein d u
propre camp de Mahmoud Abbas, le report a eu l’effet d’une
bombe. Un ministre indigné, a même démissionné de son poste en
signe de protestation. Hier, c’était le tour du pourtant très
« égyptien » Amr Moussa, le secrétaire général de la Ligue
arabe, de réitérer sa « vive indignation » de la demande du
report du vote sur le rapport Goldstone sur les crimes de guerre
perpétrés lors des agressions israéliennes contre Ghaza.
Feuille de route, feuille de vigne…
Dans des déclarations à la presse publiées hier au Caire,
M. Moussa s’est dit « profondément indigné » de cette attitude
mettant en garde contre les répercussions négatives d’une telle
décision à long terme. Cette décision prise à Genève « est d’une
grande gravité et tout à fait négative », a martelé M. Moussa
ajoutant qu’il était « inconcevable qu’un rapport demandé par
l’ONU soit établi après une enquête sur les crimes commis contre
la population en Palestine, particulièrement à Ghaza et qu’il
soit toujours en suspens ». « La construction des colonies se
poursuit alors que le rapport Goldstone est mis à l’écart sans
qu’il y ait une position arabe commune », s’est interrogé
M. Moussa qui s’est félicité du rapport, d’autant que
« l’absence de justice sape tout espoir de relance du processus
de paix ». De son côté, l’Etat du Qatar, qui continue de casser
l’unanimisme arabe, a mis les pieds dans le plat en déclarant
hier que c’est l’Autorité palestinienne et non les pays arabes
et islamiques, qui avait demandé le report du vote sur le
rapport de l’ONU fustigeant l’attitude d’Israël pendant la
guerre de Ghaza. « Le délégué palestinien a demandé le report de
l’examen du rapport au cours de la réunion le 2 octobre du
Conseil des droits de l’homme de l’ONU et a informé tous les
participants de sa demande », a déclaré le directeur du bureau
des droits de l’homme au ministère des Affaires étrangères,
cheikh Khaled Ben Jassem Al Thani.
« Nous ne serons pas plus royalistes que le roi, puisque les
Palestiniens ont eux-mêmes demandé le report », a ajouté le
responsable qatari dans des déclarations à la chaîne
satellitaire Al-Jazira. Cheikh Khaled a démenti que la demande
de report ait été formulée à la demande du groupe arabe et
islamique à l’Onu, comme l’avait annoncé l’Autorité
palestinienne. Il a estimé que « le vote aurait pu avoir lieu et
je crois qu’une bonne occasion (de condamner Israël) a été
perdue et pourrait ne pas se renouveler ». Ce feu nourri contre
l’Autorité palestinienne coupable d’avoir « sauvé » Israël d’une
condamnation, intervient au moment où l’armée d’occupation
poursuivait hier le bouclage de la mosquée El Aqsa, à El Qods,
dans le cadre de la politique israélienne de répression dans les
territoires palestiniens occupés. Selon des agences de presse,
qui citent des témoins, des milliers de policiers israéliens ont
été déployés pour la deuxième journée consécutive autour de la
mosquée El Aqsa, dans la partie orientale d’El Qods. C’est là la
première « récompense » d’Israël à Mahmoud Abbas qui semble
obéir une autre feuille de route que celle qui vise à prendre
Israël en flagrant délit de crime de guerre.
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