|
Rejet du rapport Goldstone et
silence sur le gel des colonies
Obama tenté par le « busherie »
Hassan Moali
Dimanche 1er novembre 2009
Pendant que la secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, tente de
faire avaler une « paix des braves », hier, Mahmoud Abbas, en
reprenant les négociations sans conditions, la Chambre des
représentants américaine s’apprête à dresser, ce mardi, un
barrage contre une éventuelle condamnation d’Israël pour ses
crimes à Ghaza.
En effet, les premières « fuites » ne laissent guère de doute
sur la position des députés américains sur le rapport de la
commission de l’ONU sur des « crimes de guerre » et de
« possibles crimes contre l’humanité » contenus dans le rapport
Goldstone. La résolution que la Chambre des représentants
devrait adopter sans surprise appelle « le président (Barack
Obama) et la secrétaire d’Etat (Hillary Clinton) à rejeter sans
équivoque tout soutien ou tout examen futur » du rapport rédigé
par la commission Goldstone. Les auteurs de la résolution, qui
vont compter pour la circonstance d’une « union sacrée » entre
démocrates, considèrent le rapport Goldstone « irrémédiablement
partial ». Comprendre en faveur de la Palestine !
Ce document qui traduit fidèlement la « religion » des
Etats-Unis vis-à-vis d’Israël dictée par le puissant lobby
l’AIPAC, souligne « le soutien américain à Israël. Le timing est
bien étudié : ce « soutien » intervient à la à la veille de
l’examen du rapport par l’Assemblée générale de l’ONU ! Une
manière de « court-circuiter » une hypothétique résolution
contraignante à Israël. Tel-Aviv peut donc compter sur son
amitié éternelle avec les Etats-Unis pour couvrir,
« légalement ! », le droit » à l’agression et à commettre des
crimes de guerre sans coup férir… Il faut rappeler que le
document de l’ONU, rejeté par Israël et les Etats-Unis, accuse
l’armée israélienne « d’actes assimilables à des crimes de
guerre et peut-être, dans certaines circonstances, à des crimes
contre l’humanité » dans l’offensive contre Ghaza du 27 décembre
2008 au 18 janvier 2009. Israël a déjà essuyé une sévère défaite
diplomatique lorsque le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a
adopté, mi-octobre à Genève, à une large majorité le rapport
Goldstone. Mais le vote de la Chambre des représentants mardi
prochain donne un avant-goût du sort qui pourrait être réservé à
ce texte. A moins que l’Assemblée générale ne décide pour une
fois de fausser compagnie au couple USA-Israël.
L’AIPAC, l’arme fatale d’Israël
Le comble est que les Etats-Unis qui servent de parapluie
diplomatique à Israël réclament à l’Autorité palestinienne de
reprendre les négociations sans conditions. Hillary Clinton a
ainsi été dépêchée au Proche-Orient pour réanimer un processus
de paix sciemment bloqué par Israël. L’Administration Obama a
fini par se dégonfler dans son exigence du gel total des
colonies avant la reprise des pourparlers. Elle a préféré sauver
son amitié avec Israël que d’aller au bout de sa fausse volonté
d’imposer des concessions. Et c’est logiquement que le président
palestinien Mahmoud Abbas a rejeté, hier, une offre américaine
pour une reprise des négociations avec Israël sans un gel total
de la colonisation israélienne. « Au nom de l’Administration
américaine, Mme Clinton a demandé de reprendre les négociations
entre les deux parties sur la base d’un accord auquel est
parvenu (l’émissaire américain pour le Proche-Orient) George
Mitchell avec Israël, un accord qui ne prévoit pas un arrêt
total de la colonisation », a déclaré à le négociateur
palestinien Saëb Erakat. Refus « absolu » de Mahmoud Abbas qui
n’avait pas trop le choix alors que sa légitimité est fortement
contestée par le Hamas. Le chef de l’Autorité palestinienne a
également exhorté l’Administration américaine, en tant que
médiateur, à « obliger Israël à respecter ses engagements, y
compris à Jérusalem-Est dont l’annexion n’est pas reconnue par
les Etats-Unis et la communauté internationale ». Or, le
discours du Caire du président américain n’est à présent qu’une
vague réminiscence. Barack Hussein Obama est en train, lentement
mais sûrement, de « bushiser » son traitement du conflit
israélo-palestinien. Et cela donne du grain à moudre au Hamas.
|