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Peacenow
Rapport de Shalom
Arshav sur les constructions et démolitions en zone C
(Cisjordanie)
Hagit Ofran *
Le village palestinien de Qaryut "Ségrégation",
"transfert silencieux" ? Non, hasard ou
"accidents", sûrement. NdT
Shalom Arshav, 21 février 2008
Pour voir l¹intégralité du rapport :
http://www.peacenow.org.il/site/en/peace.asp?pi=61&fld=495&docid=3159
Environ 70.000 Palestiniens résident actuellement dans la zone C
de Cisjordanie [division prévue par les accords d¹Oslo, ndt], sous
contrôle israélien total. Tout ce qui concerne la construction et la
planification
dans cette zone est soumis à la juridiction de l¹Administration
civile israélienne [qui, comme son nom ne l¹indique pas, dépend du
ministère de la défense, ndt].
Des chiffres récents fournis au député Haïm Oron (Meretz) par
le ministère de la défense, en réponse à sa requête, montrent que dans les
territoires soumis à un contrôle israélien total, il est pratiquement
impossible pour les Palestiniens d¹obtenir un permis de construire. Plus de 94%
des demandes sont rejetées.
Ceux des Palestiniens qui passent outre et construisent quand même,
sans permis, risquent la démolition. Les ordres de démolition appliqués
représentent 33% des cas, à comparer au taux de 7% des
ordres de démolition appliqués dans les colonies.
1. Principaux résultats (2000 septembre 2007)
Pour chaque permis de construire délivré à un Palestinien
par l¹Administration civile, 55 ordres de démolition ont été donnés,
et 18 démolitions effectuées.
Plus de 94% des demandes de permis de
construire soumises par des Palestiniens ont été refusées par
l¹Administration civile.
33% des ordres de démolition contre des
structures bâties palestiniennes ont été appliqués, contre 7% dans les colonies.
91 permis de construire ont été délivrés
à des Palestiniens. Pendant la même période, 18 472 logements ont été construits dans les
colonies (chiffres du Bureau central des statistiques sur les constructions
terminées
dans les colonies, 2000-2007).
4 993 ordres de démolition à l¹encontre de
constructions palestiniennes sans autorisation, contre 2 900 à l¹encontre de constructions
sans permis dans les colonies.
Au cours de cette période, 1 663 structures
bâties palestiniennes ont été démolies, contre 199 dans les colonies.
Entre 2000 et 2004, le nombre annuel de
permis de construire accordés à des Palestiniens a varié entre 3 et 6. 2. Permis Non Démolition Oui
Pendant de nombreuses années, les leaders des colons ont prétendu
qu¹ils n¹étaient pas traités équitablement par les autorités en ce
qui concerne leurs constructions illégales dans les territoires, et que
personne ne se
préoccupait de la construction palestinienne illégale (1). Le
rapport que nous publions aujourd¹hui montre que les leaders des colons ont
eu raison de parler de non équité, sauf que cette non équité a été en
faveur des colons.
Plus grave encore : le système mis en place dans la zone C a systématiquement refusé aux Palestiniens le droit de bâtir.
Cette zone, sous contrôle israélien total, abrite 70 000 Palestiniens, et sa
superficie est de 330 000 ha, soit 60% de la Cisjordanie. Les habitants
palestiniens se voient refuser toute construction, même pour des besoins les plus
élémentaires, comme l¹agrandissement de leur maison sur un
terrain qui leur appartient. Les Palestiniens ont donc le choix entre deux options
: soit bâtir sans permis et risquer la démolition, soit quitter leur
domicile pour s¹installer ailleurs, où ils pourront bénéficier d¹un permis
de construire (en général dans les zones sous contrôle palestinien).
En outre, en dehors de la construction de logements, les projets d¹infrastructure et de développement sont également refusés.
Les villages palestiniens qui souhaitent réparer leur voirie, moderniser leur
réseau électrique, se connecter au système d¹eau courante, etc.,
peuvent réunir les fonds nécessaires, mais au bout du compte, ils se verront refuser
le droit de mettre en oeuvre ces projets par l¹Administration civile.
Résultat de cette politique : de nombreuses localités
palestiniennes ont des infrastructures de mauvaise qualité. De plus, des villages
palestiniens se trouvent en zone B (sous contrôle palestinien), mais leur réseau
d¹infrastructures (eau et électricité) se trouve en zone C.
Ainsi, l¹Administration civile freine leur développement.
Ces refus de permis de construire sur une si grande échelle fait
craindre qu¹il ne s¹agisse ici une politique délibérée des autorités
pour encourager un « transfert silencieux » de la population palestinienne de la
zone C. 3. Le cas d¹école du village palestinien de Qaryut Qaryut est un village palestinien situé au sud de Naplouse, en
zone B mais à sa limite. Bien que le village soit officiellement sous contrôle
civil palestinien, presque toutes ses infrastructures se trouvent en
zone C voisine. Par exemple, il existe un chemin de terre long d¹1,5 km
qui mène du village à la route 60, axe principal de la Cisjordanie. En 1999,
le conseil municipal du village a soumis une demande d¹asphaltisation de ce
chemin,
accompagnée d¹un plan détaillé. A ce jour, l¹Administration
civile n¹a pas délivré de permis. Pire, l¹armée a bloqué ce chemin par un
obstacle en terre, et aujourd¹hui, les villageois doivent faire 23 km, en
passant par
deux autres villages (Talfit et Qabalan), pour retrouver ce point
situé à 1,5 km de chez eux.
Ce village dispose de deux sources d¹approvisionnement en eau :
une source située aux abords du village, et un robinet raccordé au système
de Mekorot (compagnie israélienne des eaux) situé au bout du chemin de
terre. A ce jour, toutes les demandes du conseil municipal d¹installer un
tuyau de raccordement en eau ont été refusées. Résultat : les
villageois doivent transporter aller et retour des conteneurs pour leurs besoins les
plus élémentaires. Le prix de ces conteneurs est en outre exorbitant
: 17 shekels/m3, à comparer aux 4 shekels/m3 pour l¹eau courante dont
bénéficient les colons.
D¹après les villageois de Qaryut, en 2006, l¹armée a placé un
autre obstacle de terre à proximité de la source, ce qui l¹a scellée,
"accidentellement".
Le gouvernement finlandais a offert aux villageois une subvention
pour couvrir les frais qu¹entraînerait la réouverture de cette
source, mais à ce jour, l¹Administration civile a refusé toutes les demandes.
(1) Sur le principe même de cette comparaison, voir Dror Etkes
(prédécessur de Hagit Ofran) : « Ne comparez pas les Arabes aux colons »
http://www.lapaixmaintenant.org/article1539
* Hagit Ofran est reponsable de l¹Observatoire de la colonisation
de Shalom
Arshav Trad. : Gérard
pour
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