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Ha'aretz
Hamas : "Nous
n'entrerons pas dans un gouvernement
qui nous demandera de reconnaître Israël"
[Devant l'ONU, Mahmoud Abbas a
prononcé un véritable discours de paix.
Mais le Hamas, son partenaire potentiel d'un gouvernement d'union
nationale pour l'instant en suspens, ne lui rend pas la vie
facile...]
http://www.haaretz.com/hasen/spages/766032.html
Ha'aretz, 22 septembre 2006
Ismail Haniyeh : "je ne dirigerai pas un gouvernement qui
reconnaîtra Israël."
Le Hamas ne se joindra pas à un gouvernement d'union nationale si
la reconnaissance d'Israël est une condition, a affirmé vendredi
un proche du premier ministre Ismail Haniyeh. Cette déclaration
contredit celle du président Mahmoud Abbas, la veille devant les
Nations Unies
Jeudi, Abbas avait déclaré devant l'Assemblée générale des
Nations Unies que le gouvernement Hamas-Fatah en gestation reconnaîtrait
Israël. Mais Ahmef Youssef, conseiller politique de Haniyeh, a
dit que "il n'y aura pas de gouvernement d'union nationale si
l'on demande au Hamas de reconnaître Israël."
Youssef a a déclaré qu'au lieu de reconnaître Israël, le Hamas
était prêt à conclure une "trêve à long terme, de 5 ou
10 ans, jusqu'à ce que l'occupation se retire." A la
question de savoir ce que le Hamas ferait au cas où les
pourparlers en vue de former la coalition échoueraient, il
n'a pas été très clair.
Youssef a également dit qu'une déclaration du Quartette, publiée
plus tôt dans la journée, ouvrait la voie à un dialogue avec un
gouvernement palestinien d'union nationale, à de nouvelles
relations et à la levée du boycott économique de l'Autorité
palestinienne.
Le Quartette, composé des Etats-Unis, de l'Union européenne, des
Nations Unies et de la Russie, avait encouragé les efforts
d'Abbas de constituer un gouvernement d'union avec le Hamas. Il
affirmait espérer que le programme de ce gouvernement d'union
"refléterait" les trois conditions : reconnaissance
d'Israël, renoncement à la violence et respect des accords de
paix provisoires déjà signés. Le Quartette exhortait également
Israël à verser aux Palestiniens les recettes fiscales qu'il
retient.
Jusqu'à présent, le gouvernement dirigé par le Hamas a refusé
d'accepter ces conditions.
"Nous considérons que l'absence d'exigence par le Quartette
que le nouveau gouvernement reconnaisse Israël constitue le signe
d'une volonté d'assouplir sa position vis-à-vis des
Palestiniens", a dit Youssef.
Le Fatah et le Hamas avaient annoncé la semaine dernière qu'ils
allaient former un gouvernement, pour alléger les sanctions
internationales imposées au gouvernement du Hamas. Ces sanctions
avaient pour but de faire pression pour que le Hamas
assouplisse son idéologie violemment anti-israélienne.
Un accord préliminaire stipulait que le nouveau gouvernement
aurait pour objectif de créer un Etat palestinien aux côtés
d'Israël, ce qui aurait constitué une reconnaissance implicite
d'Israël;
Mais les négociations sont dans l'impasse, car l'Occident et Israël
veulent que le Hamas déclare clairement son intention de reconnaître
Israël, renonce à la violence et accepte les accords existants
entre Israël et les Palestiniens.
Abbas: "Les accords antérieurs seront honorés"
Abbas a déclaré devant l'Assemblée générale de l'ONU que
"tout futur gouvernement palestinien" honorerait tous
les accords antérieurs auxquels sont engagés d'OLP et l'Autorité
palestinienne.
Ces accords comprennent les lettres échangées entre les
Palestiniens et Israël, dans lesquelles l'OLP accepte de reconnaître
Israël, de renoncer à la violence et de s'engager dans la voie
de la négociation pour créer un Etat palestinien indépendant
aux côtés de l'Etat d'Israël, a-t-il précisé.
Abbas a également dit que si un gouvernement d'union menait à la
reprise des pourparlers de paix, les négociations auraient lieu
sous la houlette de l''OLP, qu'il préside. De plus, les résultats
seraient soumis, ou à référendum, ou au Conseil national
palestinien.
"Tout futur gouvernement sera tenu d'imposer l'ordre et la sécurité,
à mettre fin au phénomène des milices multiples, à
l'indiscipline et au chaos, et à faire régner l'état de
droit", a-t-il encore dit.
Ces engagements "devraient suffire à lever le siège injuste
imposé à notre peuple, qui a infligé de terribles dommages à
notre société, à son niveau de vie, à sa croissance et à son
développement."
Mahmoud Abbas a rappelé l'appel lancé depuis la tribune de
l'Assemblé générale il y a 32 ans par le président de l'OLP,
Yasser Arafat, qui brandissait à la fois un fusil et un rameau
d'olivier en disant : "Ne laissez pas le rameau d'olivier
tomber de ma main."
Abbas : "Et me voici de nouveau à lancer le même appel : ne
laissez pas le rameau d'olivier tomber de ma main, ne laissez pas
le rameau d'olivier tomber de ma main."
/...
Former un gouvernement d'union promet de ne pas être simple. Les
tensions entre le Fatah et le Hamas sont montées d'un cran ce
week-end avec l'assassinat à Gaza d'un officier de renseignement
loyal à Abbas par des hommes armés.
Saeb Erekat, négociateur de Mahmoud Abbas, a déclaré : "le
peuple sait que nous sommes assiégés, et que nous devons être
cohérents vis-à-vis de la communauté internationale. Nous avons
des obligations." Erekat a ajouté que la
"reconnaissance mutuelle" était l'un des premiers
engagements pris dans le cadre des accords signés il y a plus de
10 ans.
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