Désinformation :
la martyre iconesque de la Révolution
dément sa mort - et son appartenance à
l'opposition Guy
Delorme
Zeinab al-Hossni,
telle qu'elle apparue à la télévion
syrienne,
ni morte, ni mutilée, ni même opposante
Mercredi 5 octobre
2011
C’est sans doute un nouveau cas
« exemplaire » de trucage de
l’opposition « facebookeuse » : Zeinab
al-Hossni est cette jeune fille de 18
ans originaire de Homs qui, à en croire
les cyber-opposants, Amnesty
International et donc l’essentiel de la
presse occidentale, avait été, suite à
son incarcération dans les geôles
bacharistes, retrouvée morte et mutilée
– le 13 septembre – par ses parents,
convoqués à l’hôpital de Homs pour
reconnaître le corps de leur fille, en
même temps que celui de son frère
Mohammed, lui aussi mort – sous la
torture – en prison.
Zeinab, martyre « de première
classe »
La »malheureuse » Zeinab avait
aussitôt été promue nouvelle martyre
officielle de la Révolution syrienne,
catégorie « première
jeune femme à mourir en prison durant le
soulèvement syrien« . Une page
spéciale Facebook avait été
immédiatement dédiée à celle que les
poètes de la cyber-opposition avaient
baptisé « Fleur de
la Syrie« .
Et un autre frère de la jeune fille,
Youssef, avait alors expliqué aux
« militants internet » de la démocratie
syrienne que sa soeur avait été enlevée
par les services de sécurité le 27
juillet dernier, ce pour dissuader son
frère Mohammed de continuer ses
activités anti-régime. Et d’une voix
tendue par la juste colère, Youssef
avait décrit par le menu les blessures
et mutilations relevées sur les cadavres
de Zeinab et de Mohammed, précisant même
que sa soeur était décapitée et en
partie brûlée.
On imagine le buzz sur la toile et
dans les rédactions de France et de
Navarre. France 24,
notamment, chaîne de désinformation
continue très impliquée dans la lutte
anti-Bachar – elle avait notamment
annoncé la vraie-fausse défection de
l’ambassadeur de Syrie en France sur la
base d’un coup de téléphone d’une
simulatrice – avait écrit que des « centaines
de femmes » s’étaient rassemblées à
Homs après son enterrement pour honorer
sa mémoire.
La malencontreuse
résurrection de Zeinab
Sauf que la même Zeinab al-Hossni est
apparue mardi 4 octobre sur les écrans
de la télévision nationale syrienne pour
donner la bonne nouvelle de sa
« non-mort » et expliquer les
circonstances du « drame ». Zeinab avait
« fugué » de la maison de ses parents à
Bab Siba, un faubourg de Homs, se
réfugiant chez des proches. « C’était
cinq jours avant le ramadan que j’ai
quitté la maison de peur de la torture
de mes frères » a notamment
expliqué la jeune fille, apparue voilée
à la musulmane. « Torture« ,
le mot peut paraître fort mais,
apparemment, Zeinab n’est pas dans les
meilleurs termes avec ses frères qui la
battaient, assure-t-elle. Et n’est
impliquée en rien dans leur engagement
anti-régime.
Zeinab est restée cachée chez ses
amis, à l’insu évidemment de ses
parents, pendant plusieurs semaines.
elle n’a fini par sortir de son silence
et de sa retraite qu’après que lui
soient parvenues les nouvelles de sa
mort « exemplaire ». Sur le conseil de
ses « hôtes », elle s’est rendue alors,
le 4 octobre, à la police « pour
raconter la vérité et démentir la
nouvelle de (son) assassinat ».
Bien sûr, la jeune fille, qui a produit
sa carte d’identité devant la caméra, a
nié avoir jamais été arrêté par quelque
service de sécurité syrien que ce soit.
Elle a profité de sa confession
télévisée pour demander le pardon de sa
mère. Et a expliqué qu’elle voulait se
marier, avoir des enfants, et pour ce
faire, sortir de sa « clandestinité ».
Tout est bien qui finit bien, sauf pour
les cyber-menteurs !
Cette péripétie tragi-comique
est une nouvelle – et spectaculaire –
indication que les opposants au régime,
certains d’entre eux du moins, sont
prêts à proférer les pires mensonges,
conscients qu’ils seront repris,
diffusés et interprétés par les
journalistes occidentaux toujours avides
de sensationnalisme « bien orienté ».
Une fois encore, le « ‘Pulitzer de la
Désinformation » nous paraît revenir de
droit à France 24, qui, par la
qualité de sa désinformation sur la
Syrie, est entrée dans la cour des
grands, aux côtés de ses consoeurs
al-Jazeera, al-Arabiya et
I-Télé. Si on avait le temps, nous
suggérerions à nos visiteurs un grand
concours du « meilleur bobard
anti-syrien », à adresser bien sûr à
France 24, le vainqueur se voyant
aussitôt honoré du titre de « spécialiste
France 24 des questions syriennes« .
Nous mettons en ligne la vidéo
ci-dessous qui retrace en arabe –
sous-titré en anglais – la genèse de
l’affaire, et diffuse l’entretien
accordé à la télévision syrienne par la
jeune femme.
Publié le 5 octobre 2011 avec l'aimable
autorisation d'Info Syrie
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