Tendances
de l'Orient
Un réseau animé
par Bandar Ben Sultan
veut faire exploser le Liban
Ghaleb Kandil
Lundi 26 août 2013
Les contours du plan du chef des
services de renseignements saoudiens,
Bandar Ben Sultan, visant à provoquer un
embrasement général au Liban, sont
dévoilés. Le commandant en chef de
l'Armée libanaise, le général Jean
Kahwaji, et le ministre de la Défense,
Fayez Ghosn, ont fait état de
l'existence de qui projettent de placer
des voitures piégées dans toutes les
régions libanaises. Les faits leur ont
donné raison avec les explosions de la
banlieue sud de Beyrouth (27 morts et
330 blessés) et de la ville de Tripoli
(45 morts et plus de 600 blessés). Ce
qui s'est produit dans le chef-lieu du
Liban-Nord a fait la lumière sur
l'enchevêtrement politique et médiatique
du réseau terroriste animé par Bandar,
et sa détermination à plonger le pays
dans une discorde confessionnelle. La
plupart des réactions après le double
attentat de Tripoli ont mis en garde
contre la discorde. De hautes
personnalités politiques des coalitions
du 8 et du 14-Mars ont exprimé un
soutien sans ambages à l'Armée libanaise
et aux services de sécurité dans leur
lutte contre les groupes terroristes.
Ils les ont appelé à accentuer leurs
efforts pour démanteler les réseaux qui
placent les voitures piégées. A ce
stade, l'enquête a prouvé l'existence de
cellules takfiristes responsables des
tirs de roquettes, des explosions
survenues sur la route Beyrouth-Damas et
dans la Békaa et des attentats à la
voiture piégée. Ces groupes extrémistes
sont financés par certains pays du Golfe
et jouissent d'une couverture politique
et sécuritaire fournie par le Courant du
futur, sous le prétexte de mobiliser en
faveur des rebelles syriens. Il est
nécessaire de montrer que ces cellules,
composées de ressortissants de pays du
Golfe (notamment Saoudiens), de Syriens,
de Palestiniens et de Libanais,
s'emploient à provoquer un embrasement
sectaire au Liban. Continuer à leur
assurer une couverture, de la part du
Courant du futur, va faire payer au
Liban un lourd tribut. Le parti de Saad
Hariri doit annoncer clairement et
ouvertement qu'il retire sa couverture à
ces extrémistes et ne doit plus leur
assurer une protection pour des
considérations confessionnelles. Les
attentats de Tripoli ont cependant
permis de découvrir l'existence d'un
réseau animé par Bandar et comprenant
des hommes politiques et des médias, qui
se sont efforcés de compléter le travail
des terroristes. On a ainsi pu voir des
députés fanatiques, comme Khaked Daher
et Mouïn Merhebi, ainsi que des cheikhs
proches d'Al-Qaïda, comme Baroudi, Daï
al-Islam al-Chahhal et Omar Fostok,
tenir des propos susceptibles de
provoquer une discorde sectaire et un
bain de sang. Ils ont accusé, parfois
directement, les chiites d'être derrière
les attentats contre les deux mosquées
sunnites de Tripoli. Les médias
audiovisuels, qui ont offert de
généreuses tribunes à ces personnalités
extrémistes, sont également responsables
de la propagation du discours sectaire
et confessionnel. Les autorités
libanaises sont confrontées au défi
d'agir et de réagir selon la logique
étatique. Elles doivent prendre des
mesures immédiates et sévères pour
mettre un terme à ce chaos médiatique,
juguler le discours sectaire et
démanteler les réseaux financés et
animés par Bandar Ben Sultan, qui
menacent l'unité et l'existence du
Liban. Il n'est pas permis que l'Armée,
la Résistance et quelques personnalités
sages, restent seules sur le champ de
bataille pour défendre le Liban.
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