Syrie
Nouvel échec dans
la guerre américaine contre la Syrie
Ghaleb Kandil
Une rue du quartier Al-Assali, à Damas,
le 28 juillet 2012
Lundi 23 juillet
2012
L’épreuve de force à laquelle se sont
livrés les Etats-Unis et le camp
occidental au Conseil de sécurité des
Nations unies a montré que les
équilibres mondiaux, qui se frayent un
chemin sur les décombres de
l’unilatéralisme américain, sont
irréversibles. Ces nouveaux rapports de
force sont l’évolution logique des
événements depuis l’effondrement de
l’Union soviétique et le résultat de la
résistance des peuples et des Etats
moyens-orientaux face aux guerres menées
par l’empire américain, qui se sont
toutes terminées par des fiascos.
Les efforts américains pour tenter de
ressusciter le monde unilatéral se sont
articulés autour du complot visant à
détruire la Syrie, alors que la Russie,
la Chine et les pays des Brics ont misé
sur la force de ce pays et le soutien
populaire dont jouit son régime pour
accélérer les changements sur la scène
internationale.
Ce qui s’est passé en Syrie ces derniers
jours constitue l’épisode le plus grave
et le plus dangereux du plan visant à
détruire ce pays. L’attentat qui a coûté
la vie à quatre hauts responsables
syriens s’inscrivait dans le cadre d’un
vaste plan intégré destiné à provoquer
l’effondrement de pans entier du régime,
notamment au sein de l’armée, des
services de renseignement et de sécurité
et du parti, et par conséquent, de saper
le moral de la population et des larges
franges de la société qui soutiennent
encore le régime. L’enchainement
d’événements dramatiques espérés aurait
créé un climat propice au Conseil de
sécurité pour faire plier la Russie et
la Chine et leur imposer le diktat de
l’Occident, via une résolution basée sur
le Chapitre VII de l’Onu.
Mais ce plan a échoué grâce à la
solidité du leadership syrien qui a
immédiatement nommé un nouveau ministre
de la Défense (sunnite), est passé à la
contre-attaque en ordonnant à l’armée,
toujours soudée derrière son
commandement (de l’aveu même des medias
et des experts occidentaux), de nettoyer
Damas et les autres régions des bandes
terroristes armées qui se sont
infiltrées. La reprise de l’initiative
par le pouvoir syrien a coïncidé avec
une fermeté et une intransigeance sans
pareil de Moscou et Pékin au Conseil de
sécurité, qui ont opposé un double veto
pour bloquer une résolution occidentale
non-équilibrée, qui devait paver la voie
à une intervention militaire étrangère
en Syrie sous le prétexte des armes
chimiques incontrôlées, ce marronnier
mille fois utilisé pour justifier des
entreprises de recolonisation, comme ce
fut le cas en Irak.
Le double veto s’est abattu sur la tête
de l’empire américain comme un coup de
massue, suivie par la prorogation de la
mission des observateurs internationaux
en Syrie, malgré les menaces verbales et
les gesticulations des Etats-Unis qui
s’étaient opposés au maintien de ce
corps. Pour la troisième fois,
Washington a reculé devant la Russie et
la Chine, constatant son impuissance et
son incapacité à imposer sa volonté. Au
même moment où l’Amérique était humiliée
au palais de verre, les bandes
terroristes qui s’étaient infiltrées
dans quelques quartiers de Damas, à
grand renfort médiatique, étaient
écrasées par l’armée syrienne.
Washington est déterminé à saboter le
plan de Kofi Annan, qu’il a été
contraint d’accepter sous la pression
des nouveaux équilibres et rapports de
force mondiaux. A peine la réunion du
Conseil de sécurité terminée, les
Etats-Unis ont convoqué les soi-disant
amis de la Syrie, à qui a été confiée la
mission d’armer, de financer et
d’entrainer les groupes terroristes
islamistes actifs en Syrie. L’Amérique
cherche à repousser au maximum le moment
où elle sera obligée de reconnaitre sa
défaite face au président Bachar al-Assad.
Elle va donc huiler sa machine à tuer et
la jeter dans l’arène, pour faucher des
milliers de vies supplémentaires
syriennes, dans l’espoir d’engranger de
maigres dividendes qui amélioreraient
ses positions politiques et
diplomatiques.
Le fort avertissement lancé par le
président Vladimir Poutine contre toute
action en Syrie en dehors du Conseil de
sécurité est un signal que la Russie, la
Chine et les Etats des Brics se tiennent
aux côtés de Damas. Dans le même temps,
la Résistance, par la bouche de leader
sayyed Hassan Nasrallah, a clairement
annoncé que la Syrie ne se trouvera pas
seule si elle est la cible d’une
agression extérieure.
L’Occident sait très bien que toute
attaque contre la Syrie fera face à une
résistance farouche de la part de
l’armée et du peuple syrien et qu’Israël
en paiera le prix. C’est là que réside
le secret des propos de la secrétaire
d’Etat américaine et du chef de l’Otan,
qui ont mis en garde contre une
catastrophe en cas d’escalade de la
crise syrienne
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