Opinion
La défaite
américaine face à Bachar al-Assad
Ghaleb
Kandil
Lundi 18 février
2013
La
semaine dernière a été marquée par une
série d'indices illustrant un changement
fondamental dans le discours politique
et médiatique américain sur la Syrie, en
prélude à un aveu franc de l'échec du
plan de Washington dans ce pays, qui
devrait apparaitre après le sommet
russo-américain.
Ainsi,
Washington a sciemment fait savoir que
le président Barack Obama avait rejeté
un plan d'armement des rebelles syriens
présenté par Hillary Clinton, David
Petraeus et Leon Panetta, qui ont été
remplacés dans le nouvelle
administration. Ce trio dirigeait la
guerre universelle menée contre la Syrie
dans les domaines sécuritaire, militaire
et économique. Le nouveau secrétaire
d'Etat, John Kerry, a mis l'accent dans
ses déclarations sur la nécessité de
trouver un règlement politique à la
crise à travers des négociations entre
les oppositions et l'Etat national
syrien, dirigé par son président Bachar
al-Assad. Kerry a préparé le terrain à
une éventuelle rencontre avec Assad dans
plusieurs déclarations faisant état
d'"idées" susceptibles de convaincre le
dirigeant syrien de négocier avec ses
détracteurs. Il est important de
souligner que l'initiative proposée par
le président Assad le 6 janvier dernier
est la seule initiative sérieuse pour
organiser le dialogue et le partenariat
avec l'opposition. Toutefois, le chef de
la diplomatie américaine semble vouloir
préparer son opinion publique et les
gouvernements de la région à la scène
dont il rêve mais qu'il ne lui sera pas
facile de concrétiser: un photo le
montrant en train de présenter ses
respects au dirigeant de la Syrie, en sa
qualité de secrétaire d'Etat américain.
Un dirigeant que les Américains ont cru
à un certain moment pouvoir renverser.
Tous
ceux qui suivent de près les
développements de la crise syrienne ne
peuvent qu'être écœurés de l'attitude
trompeuse et hypocrite des Etats-Unis,
qui ont déversé ces derniers jours -via
la Maison Blanche, le Pentagone et le
Département d'Etat- un flot de
déclarations sur le fait que le Front
qaïdiste al-Nosra constitue la
principale source de danger menaçant la
sécurité du monde arabe et des pays
occidentaux. Qui a mobilisé ces
terroristes du monde entier pour les
envoyer en Syrie? Qui a ordonné à la
Turquie, au Qatar, à l'Arabie saoudite,
à la Libye et au Courant du futur
libanais d'offrir argent, armes,
entrainement, soutiens logistiques et
couverture politique et médiatique aux
groupes takfiristes? N'est-ce pas
l'Amérique? Quel est le secret de ce
revirement?
Certainement pas un éveil de la
conscience américaine. C'est tout
simplement l'échec du plan occidental
contre la Syrie devant la résistance
tenace et acharnée du peuple et de
l'armée syrienne et de leurs alliés dans
la région et dans le monde; devant la
détermination inébranlable de Bachar al-Assad
qu'ils n'ont pas réussi à briser et qui
se prépare dores et déjà à une nouvelle
victoire historique après ses succès en
Irak, dans la guerre de juillet 2006 au
Liban et à deux reprises à Gaza en 2008
et 2012.
L'empire
américain a perdu sa guerre contre Assad
et contre la Syrie et se prépare à
accepter le mécanisme de fin de la
violence proposé par le président
syrien. C'est-à-dire que Washington va
être contraint, dans un proche avenir,
de mettre en œuvre des engagements
portant sur l'arrêt de l'armement et du
financement des groupes terroristes par
ses Etats auxiliaires dans la région.
C'est à
ce moment là que les vrais problèmes de
ces Etats vont commencer.
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