Opinion
L'exploit du drone
de la Résistance:
le 14-Mars sert les intérêts d'Israël
Ghaleb Kandil
Lundi 15 octobre
2012
Le visage hideux de la pratique
politique et médiatique libanaise,
appelée «le jeu» par ceux qui s’y
adonnent, alors qu’elle exprime une
décadence de la morale et des critères
patriotiques, a resurgi avec force.
Cette pratique s’est illustrée par la
polémique provoquée par la coalition du
14-Mars, en réaction au discours du
secrétaire général du Hezbollah, sayyed
Hassan Nasrallah, qui a révélé que le
drone qui a survolé l’espace aérien
israélien appartient à la Résistance
libanaise.
Toute personnalité ou force politique a
le droit d’exprimer son point de vue au
sujet de n’importe quelle question. Mais
dans les Etats qui se respectent, cela
doit se faire de manière à ne pas porter
atteinte aux impératifs de la défense et
de la sécurité nationales et à ne pas
rendre service à l’ennemi.
La Constitution libanaise et le code
pénal stipulent clairement qu’il est
interdit de saper le moral de la
population. Les textes utilisent le mot
«nation» pour incriminer tout service
politique ou moral rendu à l’ennemi et
qui aurait pour conséquence d’affecter
l’équilibre des forces en sa faveur en
temps de guerre. Cela signifie que tout
tentative de la part de Libanais de
remonter le moral de l’ennemi constitue
un crime puni par la loi.
Le drone qui a survolé l’espace aérien
de la Palestine pendant un bon bout de
temps est un développement stratégique
sans précédent. Il s’agit donc d’une
importante réalisation à l’actif de la
Résistance et contribue à renforcer la
souveraineté du Liban. Cet événement est
un élément nouveau à ajouter à
l’équation de la dissuasion établie par
la Résistance pour protéger le Liban
contre les ambitions et les velléités
guerrières d’Israël.
Au-delà des considérations militaires,
le survol du drone est un exploit dans
la guerre psychologique et contribue à
remonter le moral de la population en
temps de guerre. Toute tentative de
minimiser la porté de cet exploit et de
l’utiliser pour créer un climat de peur
porte atteinte au moral du peuple,
affaiblit la nation est, par conséquent,
rend service à l’ennemi.
L’ennemi lui-même était tout simplement
effrayé par l’exploit libanais et ne l’a
pas caché. Aussi, réaction libanaise
visant à dénigrer la Résistance
sert-elle à atténuer l’impact de cet
acte sur Israël. L’attitude du 14-Mars
sert exactement ce but. Quels que soient
les prétextes avancés, comme par exemple
le fait d’accuser le Hezbollah de
vouloir provoquer l’Etat hébreu, et
d’entrainer le Liban dans une guerre, le
véritable objectif est clair. Surtout
que la plupart de ceux qui ont initié
cette campagne de dénigrement ont des
antécédents dans la collaboration et la
connivence directe ou indirecte avec
Israël.
Parfois, une partie de l’opinion
publique est tentée d’expliquer ces
agissements par les profondes
divergences qui divisent les Libanais
sur beaucoup de questions. Mais ce type
d’arguments est inacceptable, d’autant
que ces comportements servent les
intérêts de l’ennemi. En réalité, il
existe un camp politique libanais qui
est impliqué jusqu’au cou dans un
complot complexe et multidimensionnel,
visant à liquider la Résistance, quel
que soit le prix à payer, afin d’ancrer
solidement le Liban à l’axe
israélo-américain.
Nous aurions pu accorder à Saad Hariri
et Samir Geagea des circonstances
atténuantes s’ils avaient réclamé une
réunion urgente du comité du dialogue
national, chargé d’établir une stratégie
de défense nationale, pour débattre de
l’affaire du drone; pour voir comment
profiter des nouvelles capacités
dévoilées par la Résistance pour
défendre et protéger le Liban contre les
violations quotidiennes de l’espace
aérien libanais par l’aviation
israélienne. Toutefois, le fait que ceux
qui prétendent défendre la souveraineté
du Liban mais ne bronchent pas devant
20000 violations israéliennes, et
remuent ciel et terre lorsque le
Hezbollah réussi à déjouer la défense
anti-aérienne de l’Etat hébreu, n’a
aucune explication. Sauf qu’ils se
situent résolument dans le camp de
l’ennemi, contre leur propre pays.
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