Opinion
Clinton dissout le
Conseil national syrien. Voilà pourquoi !
Ghaleb Kandil
Crédits
photo : FABRICE COFFRINI/AFP
Lundi 5 novembre
2012
L'Administration américaine a décidé de
dissoudre le Conseil national syrien
(CSN) et de restructurer l'opposition
selon des conditions et des normes
qu'elle a elle-même posées pour le choix
des forces et des personnalités qui la
composeront. Cette décision constitue
une preuve criante que cette opposition
n'est, en fait, qu'un instrument lié aux
Etats-Unis et que son rôle consiste
uniquement à exécuter le complot de
l'alliance impérialiste dirigée par
Washington, et qui regroupe l'Otan et
des Etats de la région liés à
l'Occident.
Cette décision annoncée par la
secrétaire d'Etat Hillary Clinton met
donc en relief certains aspects des
liens existant entre ladite opposition
syrienne de l'extérieur et certains
partis et figures de l'intérieur. Elle
prouve qu'il ne s'agit pas de
personnalités et de forces patriotiques
et indépendantes, qui placent l'intérêt
de la Syrie au-dessus de tout, comme
elles le prétendent. Leur principal
souci est en réalité de satisfaire les
Etats-Unis et les pays arabes et
régionaux qui leur offrent argent et
soutien, et en contrepartie, elles
doivent mettre à exécution le plan
dessiné pour elle, lequel sert, bien
entendu, les intérêts
américano-sionistes. Ainsi, les
officines de l'opposition et leurs
groupes armés ne sont que des outils
chargés de mettre en œuvre un complot
extérieur, exactement comme l'affirme le
commandement syrien depuis le premier
jour de l'éclatement de la crise. L'Etat
syrien livre donc une résistance
légitime à une agression destinée à
détruire le pays, démanteler ses
institutions et démembrer sa géographie.
Pour justifier sa décision de
restructurer l'opposition syrienne, Mme
Clinton a invoqué la nécessité de faire
face aux dérives extrémistes qui
augmentent sur le terrain. Elle veut
parler des groupes takfiristes et autres
mouvances qaïdistes. Mais ce que la
cheffe de la diplomatie américaine ne
dit pas, c'est que tous ces groupes ont
été créés et ont prospéré sous la
supervision directe des Etats-Unis ou de
leurs proches alliés, turcs ou arabes du
Golfe, qui ont offert armes, argent,
soutien logistique et expertises. Si ces
groupes avaient réussi dans la mission
qui leur avait été confiée, celle de
détruire l'Etat syrien, Washington
n'aurait pas vu la nécessité de les
"restructurer". Mais comme ils font du
surplace depuis des mois et que leurs
pratiques sauvages et barbares
commencent à apparaitre aux yeux du
monde entier, Mme Clinton a été
contrainte de faire ces "aveux". Dans le
même temps, cette "nouvelle structure"
devrait lui servir à mieux négocier une
stratégie de sortie de crise avec l'Etat
syrien, sous la direction du président
Bachar al-Assad, et sous l'égide de la
Russie et de la Chine. Les Etats-Unis
espèrent que cette façade sera leur représentant lors des prochaines élections
présidentielles, prévues en 2014.
Juste après l'annonce du faire part de
décès du CNS par Mme Clinton, toutes les
divergences entre les oppositions
syriennes sont remontées à la surface,
montrant à quel point ceux qui
prétendaient vouloir diriger la Syrie de
demain sont légers, irresponsables,
manipulés par l'extérieur et sans
vision. Derrière eux se dressent leurs
multiples mentors régionaux qui tentent
de préserver un brin d'influence au sein
de la "nouvelle structure" inventée et
filtrée par les Américains. Mais ces
derniers ne laisseront que des miettes à
leurs partenaires.
Des mercenaires, dénués de tout sens
patriotiques, voilà le vrai visage de
ladite opposition syrienne.
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